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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
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et, renforcé par cinquante voiles, il prend position, sa droite appuyée à la mer, sa gauche au lac Maadieh, sur de hautes collines de sable.
Je pars de mon camp des Pyramides le 27, j'arrive le 1er thermidor à Rahmanieh, je choisis Birket pour le centre de mes opérations, et, le 7 thermidor, à sept heures du matin, je me trouve en présence de l'ennemi.
Le général Lannes marche le long du lac, et se range en bataille vis-à-vis la gauche de l'ennemi, dans le temps que le général Murat, qui commande l'avant-garde, fait attaquer la droite par le général Destaing : il est soutenu par le général Lanusse.
Une belle plaine de quatre cents toises sépare les ailes de l'armée ennemie ; notre cavalerie y pénètre, et, avec la rapidité de la pensée, se trouve sur les derrières de la gauche et de la droite de l'ennemi, qui, sabré, culbuté, se noie dans la mer : pas un n'échappe. Si c'eût été une armée européenne, nous eussions fait trois mille prisonniers : ici ce furent trois mille hommes morts.
La seconde ligne de l'ennemi, située à cinq ou six cents toises, occupe une position formidable.
    L'isthme est là extrêmement étroit ; il était retranché avec le plus grand soin, flanqué par trente chaloupes canonnières : en avant de cette position, l'ennemi occupait le village d'Aboukir, qu'il avait crénelé et barricadé. Le général Murat force le village, le général Lannes, avec la vingt-deuxième et une partie de la soixante-neuvième, se porte sur la gauche de l'ennemi ; le général Fugières, en colonnes serrées, attaque la droite. La défense et l'attaque sont également vives, mais l'intrépide cavalerie du général Murat a résolu d'avoir le principal honneur de cette journée ; elle charge l'ennemi sur sa gauche, se porte sur les derrières de la droite, la surprend à un mauvais passage ; et en fait une horrible boucherie. Le citoyen Bernard, chef de bataillon de la soixante-neuvième, et le citoyen Baylle, capitaine de grenadiers de cette demi-brigade, entrent les premiers dans la redoute, et par là se couvrent de gloire.
Toute la seconde ligne de l'ennemi, comme la première, reste sur le champ de bataille ou se noie.
Il reste à l'ennemi trois mille hommes de réserve qu'il a placés dans le fort d'Aboukir, situé à quatre cents toises derrière la seconde ligne ; le général Lanusse l'investit : on le bombarde avec six mortiers.
Le rivage, où, l'année dernière, les courans ont porté les cadavres anglais et français, est aujourd'hui couvert de ceux de nos ennemis : on en a compté plusieurs milliers : pas un seul homme de cette armée ne s'est échappé.
Kuceiï Mustapha, pacha de Romélie, général en chef de l'armée, et cousin germain de l'ambassadeur turc à Paris, est prisonnier avec tous ses officiers : je vous envoie ses trois queues.
Nous avons eu cent hommes tués, et cinq cents blessés.
    Parmi les premiers, l'adjudant-général Leturcq, le chef de brigade Duvivier, le chef de brigade Crétin, et mon aide-de-camp Guibert. Les deux premiers étaient deux excellens officiers de cavalerie, d'une bravoure à toute épreuve, que le sort de la guerre avait long-temps respectés ; le troisième était l'officier du génie que j'ai connu qui possédait le mieux cette science difficile, et dans laquelle les moindres bévues ont tant d'influence sur le résultat des campagnes et les destinées des états : j'avais beaucoup d'amitié pour le quatrième.
Les généraux Murât et Fugières, et le chef de brigade Morangié, ont été blessés. Le général Fugières a eu le bras gauche emporté d'un coup de canon ; il crut mourir : Général, me dit-il, vous envierez un jour mon sort, je meurs sur le champ d'honneur. Mais le calme et le sang-froid, premières qualités d'un véritable soldat, l'ont déjà mis hors de danger ; et, quoiqu'il ait été amputé a l'épaule, il sera rétabli avant quinze jours.
Le gain de cette bataille est dû principalement au général Murat : je vous demande pour ce général le grade de général de division ; sa brigade de cavalerie a fait l'impossible.
Le chef de brigade Bessières, à la tête des guides, a soutenu la réputation de son corps ; l'adjudant-général de cavalerie Roize a manoeuvré avec le plus grand sang-froid : le général Junot a eu son habit criblé de balles.
Je vous enverrai dans quelques jours de plus grands détails, avec l'état des officiers qui se sont distingués.
J'ai fait présent au

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