Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.
françaises seront réglées par des lois spéciales.
Cette Disposition dérive de la nature des choses et de la différence des climats.
Les habitans des colonies françaises situées eu Amérique, en Asie, en Afrique, ne peuvent être gouvernés par la même loi.
La différence des habitudes, des moeurs, des intérêts, la diversité du sol, des cultures, des productions, exigent des modifications diverses.
Un des premiers actes de la nouvelle législation sera la rédaction des lois destinées à vous régir.
Loin qu'elles soient pour vous un sujet d'alarmes, vous y reconnaîtrez la sagesse et la profondeur des vues qui animent les législateurs de la France.
Les consuls de la république, en vous annonçant le nouveau pacte social, vous déclarent que les principes sacrés de la liberté et de l'égalité des Noirs n'éprouveront jamais, parmi vous, d'atteintes ni de modification.
S'il est, dans la colonie de Saint-Domingue, des hommes mal intentionnés, s'il en est qui conservent des relations avec les puissances ennemies, braves Noirs, souvenez-vous que le peuple français seul reconnaît votre liberté et l'égalité de vos droits.
Le premier consul, BONAPARTE.
Paris, le 5 nivose an 8 (26 décembre 1799).
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.—SOUVERAINETÉ DU PEUPLE.—LIBERTÉ.—ÉGALITÉ.
Bonaparte, premier consul de la république, à S. M. le roi de la Grande-Bretagne.
Appelé par le voeu de la nation française à occuper la première magistrature de la république, je crois convenable, en entrant en charge, d'en faire directement part à V. M.
La guerre qui, depuis huit ans, ravage les quatre parties du monde, doit-elle être éternelle ? N'est-il donc aucun moyen de s'entendre ?
Comment les deux nations les plus éclairées de l'Europe, puissantes et fortes plus que ne l'exigent leur sûreté et leur indépendance, peuvent-elles sacrifier à des idées de vaine grandeur le bien du commerce, la prospérité intérieure, le bonheur des familles ? Comment ne sentent-elles pas que la paix est le premier des besoins comme la première des gloires ?
Ces sentimens ne peuvent pas être étrangers au coeur de V. M. qui gouverne une nation libre et dans le seul but de la rendre heureuse.
V. M. ne verra dans cette ouverture que mon désir sincère de contribuer efficacement, pour la deuxième fois, à la pacification générale, par une démarche prompte, toute de confiance, et dégagée de ces formes qui, nécessaires peut-être pour déguiser la dépendance des états faibles, ne décèlent dans les états forts que le désir mutuel de se tromper.
La France, l'Angleterre, par l'abus de leurs forces, peuvent long-temps encore, pour le malheur de tous les peuples, en retarder l'épuisement ; mais, j'ose le dire, le sort de toutes les nations civilisées est attaché à la fin d'une guerre qui embrase le monde entier.
BONAPARTE.
Au général de division Saint-Cyr.
Le ministre de la guerre m'a rendu compte, citoyen général, de la victoire que vous avez remportée sur l'aile gauche de l'armée autrichienne.
Recevez comme témoignage de ma satisfaction, un beau sabre que vous porterez les jours de combat.
Faites connaître aux soldats qui sont sous vos ordres que je suis content d'eux et que j'espère l'être davantage encore.
Le ministre de la guerre vous expédie le brevet de premier lieutenant de l'armée.
Comptez sur mon estime et mon amitié.
BONAPARTE.
Paris, le 6 nivose an 8 (27 décembre 1799).
Au sénat conservateur.
Sénateurs,
Les consuls de la république s'empressent de vous faire connaître que le gouvernement est installé. Ils emploieront dans toutes les circonstances, tous leurs moyens pour détruire l'esprit de faction, créer l'esprit public et consolider la constitution qui est l'objet des espérances du peuple français. Le sénat conservateur sera animé du même esprit, et par sa réunion avec les consuls, seront déjoués les mal intentionnés, s'il pouvait en exister dans les premiers corps de l'état.
Le premier consul, BONAPARTE.
Paris, le 7 nivose an 8 (28 décembre 1799).
Au général Augereau, commandant en chef l'armée française en Batavie.
Je vous ai nommé, citoyen général, au poste important de commandant en chef l'armée française en Batavie.
Montrez, dans tous les actes que votre commandement vous donnera lieu de faire, que vous êtes au-dessus de ces misérables divisions de tribunes, dont le contre-coup a été malheureusement, depuis dix ans, la cause de tous les
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