Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.
militaires se trouvent presque dégarnies de troupes.
Mon intention est que le général Chambarlhac, quels que soient les ordres qu'il pourrait recevoir du général Brune, reste constamment dans le département de l'Orne, en vous faisant cependant part, par un courrier extraordinaire, de tous les ordres qu'il recevrait.
Si en conséquence des ordres du général Brune, le général Guidal est parti pour Vannes, le général Chambarlhac prendra le commandement du département de l'Orne. Il se mettra en correspondance avec les généraux qui seraient restés dans la Sarthe et la Mayenne. M. Bourmont qui commande les chouans dans ce département, a accédé à la pacification. Il n'en est pas moins nécessaire que le général Chambarlhac pousse vivement tous les rassemblemens qui existeraient encore, soit dans le département de l'Orne, soit dans la Sarthe ou la Mayenne. Il aura à cet effet de bonnes colonnes, commandées par le général Merle et le général Champeaux.
Vous ferez partir demain le deuxième bataillon de la quarante-troisième et le deuxième bataillon de la soixante-seizième ; trois pièces d'artillerie légère, et le cinquième de dragons.
Cette colonne sera commandée parle chef de brigade de la quarante-troisième. Cette colonne se rendra à Verneuil où elle restera en réserve.
Vous en préviendrez le général Chambarlhac, qui n'en disposera qu'en cas d'un besoin éminent. Le commandant de cette colonne vous préviendra, par des courriers extraordinaires, de tout ce qui sera à sa connaissance, soit du côté d'Evreux, soit du côté de Nogent-le-Républicain.
S'il se présente des rassemblemens de chouans, il les poursuivra. Vous lui ferez connaître que sa principale mission est de rester en observation, et d'être a votre disposition, selon les circonstances et les nouvelles ultérieures que je recevrai.
BONAPARTE.
Paris, le 18 pluviose an 8 (7 février 1800).
Ordre du jour pour la garde des consuls et pour toutes les troupes de la république.
Washington est mort. Ce grand homme s'est battu contre la tyrannie ; il a consolidé la liberté de sa patrie ; sa mémoire sera toujours chère au peuple français, comme à tous les hommes libres des deux mondes, et spécialement aux soldats français qui, comme lui et les soldats américains, se battent pour l'égalité et la liberté.
En conséquence, le premier consul ordonne que, pendant dix jours, des crêpes noirs seront suspendus à tous les drapeaux et guidons des troupes de la république.
BONAPARTE.
PROCLAMATION.
Les consuls de la république, en conformité de l'art.5 de la loi du 23 frimaire, qui règle la manière dont la constitution sera présentée au peuple français ; après avoir entendu le rapport des ministres de la justice, de l'intérieur, de la guerre et de la marine ;
Proclament le résultat des votes émis par les citoyens français sur l'acte constitutionnel.
Sur trois millions douze mille cinq cent soixante-neuf votans, 1562 ont rejeté ; trois millions onze mille sept cents ont accepté la constitution.
Le premier consul, BONAPARTE.
Paris, le 14 ventose an 8 (5 mars 1800).
MESSAGE AU SÉNAT CONSERVATEUR.
Bonaparte, premier consul, au sénat conservateur.
Le premier consul pensant que les places au sénat doivent être occupées par des citoyens qui ont rendu des services essentiels à la république, ou qui se distinguent par des talens supérieurs, vous propose, en conformité de l'art. 16 de la constitution, pour candidat à la place vacante de sénateur, le citoyen Darçon, l'officier le plus estimé du corps du génie, l'un des-corps militaires les plus considérés de l'Europe.
Le premier consul, BONAPARTE.
Paris, le 17 ventose an 8 (8 mars 1800).
Les consuls de la république aux Français.
PROCLAMATION.
Français !
Vous désirez la paix ; votre gouvernement la désire avec plus d'ardeur encore. Ses premiers voeux, ses démarches constantes ont été pour elle. Le ministère anglais la repousse ; le ministère anglais a trahi le secret de son horrible politique. Déchirer la France, détruire sa marine et ses ports, l'effacer du tableau de l'Europe, ou l'abaisser au rang des puissances secondaires, tenir toutes les nations du continent divisées, pour s'emparer du commerce de toutes et s'enrichir de leurs dépouilles ; c'est pour obtenir ces affreux succès que l'Angleterre répand l'or, prodigue les promesses et multiplie les intrigues.
Mais ni l'or, ni les promesses, ni les intrigues de
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