Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.
république reconnaissent dans ce que vous venez de leur dire, le bon esprit qui a animé le tribuuat pendant toute la session.
Toute espérance de paix continentale n'est pas encore entièrement évanouie, et s'il est hors du pouvoir de la république de réaliser promptement le dernier des voeux que vous venez de manifester au nom du tribunat, l'union et l'élan de tous les Français leur est un sûr garant que le premier sera rempli.
BONAPARTE.
Paris, 24 ventose an 8 (15 mars 1800).
Aux magistrats de la ville de Francfort.
J'ai reçu votre lettre du 5 ventose.
De tous les fléaux qui peuvent affliger les peuples, la guerre est un des plus terribles.
Votre intéressante ville, entourée de différentes armées, ne doit espérer la fin de ses maux que dans le rétablissement de la paix.
L'Europe entière connaît le désir du peuple français pour terminer une guerre qui n'a déjà que trop duré.
Rien ne m'a coûté pour seconder son désir ; et si la paix n'avait pas lieu, c'est que des obstacles insurmontables s'y seraient opposés ; alors la cause du peuple français sera celle de toutes les nations, puisque la guerre pèse sur toutes.
Si le peuple français est assez fort pour suffire à sa cause, il ne lui est pas moins important que l'Europe en connaisse la justice et s'intéresse au succès de ses armes.
Le premier consul, BONAPARTE.
Paris, 29 ventose an 8 (20 mars 1800).
Aux jeunes Français.
Le premier consul reçoit beaucoup de lettres de jeunes citoyens empressés de lui témoigner leur attachement à la république et le désir qu'ils ont de s'associer aux efforts qu'il va faire pour conquérir la paix. Touché de leur dévouement, il en reçoit l'assurance avec un vif intérêt ; la gloire les attend à Dijon. C'est lorsqu'il les verra réunis sous les drapeaux de l'armée de réserve, qu'il se propose de les remercier et d'applaudir à leur zèle.
BONAPARTE.
Paris, le 12 germinal an 8 (2 avril 1800).
Au général Berthier, ministre de la guerre.
Les talens militaires dont vous avez donné tant de preuves, citoyen général, et la confiance du gouvernement vous appellent au commandement d'une armée [Celui de l'armée de réserve, auquel il était nomme par un arrêté transmis avec la lettre.]. Vous avez pendant l'hiver réorganisé le ministère de la guerre ; vous avez pourvu, autant que les circonstances l'ont permis, aux besoins de nos armées ; il vous reste à conduire pendant le printemps et l'été, nos soldats à la victoire, moyen efficace d'arriver à la paix et de consolider la république.
Recevez, je vous prie, citoyen général, les témoignages de satisfaction du gouvernement sur votre conduite au ministère.
BONAPARTE.
Paris, le 16 germinal an 8 (6 avril 1800).
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS.
Brevet d'honneur pour le citoyen Marin, sergent de la quatre-vingt-dixième demi-brigade [Les brevets d'honneur ont précédé immédiatement l'institution plus généreuse de la légion d'honneur. Nous en insérons un ici pour donner un modèle de leur accord.].
Bonaparte, premier consul de la république, d'après le compte qui lui a été rendu de la conduite distinguée du citoyen Marin, sergent à la quatre-vingt-dixième demi-brigade, lorsque l'hôpital d'Anvers manquant de fonds et ne pouvant se procurer les objets nécessaires, il donna sa bourse, fruit de ses économies, pour être employée au soulagement de ses compagnons d'armes, blessés comme lui en Hollande, pendant la campagne de l'an 8, lui décerne, à titre de récompense nationale, un fusil d'honneur.
Il jouira des prérogatives attachées à ladite récompense par l'arrêté du 4 nivose an 8.
BONAPARTE.
Paris, le 1er floréal an 8 (21 avril 1800).
Aux habitant des département mis hors la constitution par la loi du 24 nivose an 8.
PROCLAMATION.
Citoyens, ce fut à regret que les consuls de la république se virent forcés d'invoquer et d'exécuter une loi que les circonstances avaient rendue nécessaire. Ces circonstances ne sont plus ; les agens de l'étranger ont fui de votre territoire ; ceux qu'ils égarèrent ont abjuré leurs erreurs ; le gouvernement ne voit plus désormais parmi vous que des Français soumis aux mêmes lois, liés par de communs intérêts, unis par les mêmes sentimens.
Si pour opérer ce retour, il fut obligé de déployer un grand pouvoir, il en confia l'exécution au général en chef Brune, qui sut unir à des rigueurs nécessaires, cette bienveillance fraternelle qui, dans les
Weitere Kostenlose Bücher