Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
et de notre couronne, les plus hauts talens et la plus sévère intégrité ;
Nous souvenant qu'il fut le premier Italien qui nous porta, sur le champ de bataille de Lodi, les clefs et les voeux de notre bonne ville de Milan, nous avons résolu de lui conférer le titre de duc de Lodi, pour être possédé par lui ou par ses héritiers masculins, soit naturels, soit adoptifs, par ordre de primogéniture ; entendant que le cas d'adoption ayant lieu par le titulaire et ses descendans, elle sera soumise à notre approbation ou à celle de nos successeurs.
Nous mandons et ordonnons que l'état des biens que nous avons annexés au duché de Lodi, soit envoyé par notre grand-juge aux cours d'appel du lieu où ils sont situés, pour être inscrit au greffe, afin que personne n'en puisse prétexter cause d'ignorance ; notre intention étant que ces biens soient exceptés des dispositions du Code Napoléon, et possédés toujours et en entier par les titulaires du duché, comme en faisant partie intégrante.
Les présentes lettres-patentes seront enregistrées à la consulte-d'état, imprimées au bulletin des lois, et transcrites sur les registres du sénat, à sa première session, et sur le grand livre qu'ouvrira à cet effet notre chancelier garde-des-sceaux.
NAPOLÉON.
Milan, le 21 décembre 1807.
Discours de l'empereur et roi au corps législatif italien, après la lecture des lettres-patentes gui précèdent.
«Messieurs les possidenti, dotti et commercianti,
«Je vous vois avec plaisir environner mon trône.
«De retour, après trois ans d'absence, je me plais à remarquer les progrès qu'ont faits mes peuples ; mais que de choses il reste encore à faire pour effacer les fautes de nos pères, et vous rendre dignes des destins que je vous prépare !
«Les divisions intestines de nos ancêtres, leur misérable égoïsme de ville, préparèrent la perte de tous nos droits. La patrie fut déshéritée de son rang et de sa dignité, elle qui, dans des siècles plus éloignés, avait porté si loin l'honneur de ses armes et l'éclat de ses vertus. Cet éclat, ces vertus, je fais consister ma gloire à les reconquérir.
«Citoyens d'Italie, j'ai beaucoup fait pour vous ; je ferai, plus encore. Mais de vôtre côté, unis de coeur comme vous l'êtes d'intérêt avec mes peuples de France, considérez-les comme des frères aînés. Voyez constamment la source de notre prospérité, la garantie de nos institutions, celle de notre indépendance, dans l'union de cette couronne de fer avec ma couronne impériale.»
LIVRE SIXIÈME. EMPIRE.
1808.
Paris, le 6 janvier 1808.
Notes extraites du Moniteur.
[Cette note est une réponse aux plaintes que faisait le gouvernement anglais sur des engagement secrets auxquels aurait souscrit la Russie lors du traité de Tilsitt.]
Nous sommes autorisés à déclarer qu'il n'a été pris, pendant les conférences de Tilsitt, aucun engagement secret dont l'Angleterre puisse se plaindre, et qui la concerne en aucune manière. Pourquoi le cabinet de Londres, s'il est instruit d'engagemens secrets, contraires aux intérêts de l'Angleterre, ne les fait-il pas connaître ? Son manifeste deviendrait inutile, et la seule communication de ces articles secrets justifierait sa conduite aux yeux de l'Europe, et redoublerait la bonne volonté et l'énergie de tout citoyen anglais. Mais c'est l'usage de ce gouvernement de partir d'une assertion fausse pour autoriser ses injustices, et pour chercher à justifier les vexations qu'il fait éprouver sans distinction à tous les peuples du monde. Lorsqu'il jugea convenable de ne point exécuter l'article du traité d'Amiens qui exigeait l'évacuation de Malte, il fit dire au roi dans un message au parlement : que tous les ports français étaient remplis de vaisseaux prêts à effectuer une descente en Angleterre, et l'Europe entière sait s'il y avait alors le moindre armement dans les ports de France. Lorsqu'il voulut ravir quelques millions de piastres, que quatre frégates espagnoles rapportaient du continent de l'Amérique, il fit un mensonge non moins grossier, pour justifier l'agression la plus honteuse. Lorsqu'enfin, il veut excuser l'inexcusable expédition de Copenhague, il a recours à des suppositions d'une fausseté évidente pour toute l'Europe.
Mais si les dénégations formelles de la Russie et de la France, si l'expérience si souvent renouvelée de l'infidélité des assertions de l'Angleterre, si le défi qu'on lui fait de donner
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