La bonne guerre
Remerciements
C’est d’une suggestion, glissée doucement lors d’un déjeuner
par mon éditeur, André Schiffrin, qu’a jailli l’idée de ce livre. C’était la
sixième fois que je m’attelais à ce genre de travail. Plus tard, les conseils d’Ursula
Bender et de Tom Engelhrdt m’ont considérablement aidé. Les compétences
respectives d’autres membres de Panthéon Books – Jeanne Morton, Carolyn Marsh
et Iris Bromberg – m’ont également été très précieuses.
J’aurais sans doute été beaucoup plus hésitant à
entreprendre un tel projet si je n’avais été assuré que Cathy Zmuda, la reine
des transcriptrices, userait de son adresse à transformer les mots dits en mots
écrits. Dorothy Constance et Grâce Zmuda sont venues à mon secours lors d’une urgence
– autrement dit, une deadline.
Au cours de mes voyages à travers le pays, j’ai bénéficié de
l’aide avertie de mes compagnons de route, guides et chauffeurs. À plusieurs
reprises, et dans plusieurs Etats, Tony Judge s’est porté volontaire : dans
le Massachusetts, le New Jersey, le Tennessee, et dans une partie du Kentucky, de
même que dans le nord et le sud de la Californie. Tony Lucki m’a aidé à couvrir
une bonne partie des propriétés du Massachusetts. Dave Nichols m’a non
seulement apporté des tuyaux en or, mais il m’a de plus fait profiter de sa
connaissance impressionnante des routes de l’Indiana. Enfin, MikeEdgerly m’a fait découvrir les verts pâturages du Kentucky et
des Cumberlands.
J’ai une dette spéciale envers les membres du UCLA Home
Front Film Project, particulièrement envers Stephen Schechter, sans qui une
douzaine de témoins seraient absents de ce livre.
Chapeau bas aussi pour tous les éclaireurs qui m’ont permis
de rencontrer tout un régiment de ces témoins : Ruth Adams, Robert L. Allen,
Les Bridges, Mike Briggs, Cooper Brown, Cathy Cowan, John Dower, Sonja
Ellingson, Carmelina Esposito, Jules Feiffer, Hamilton Fish III, Ron Freund, Rebecca
Goalby, Bill Hohri, Diane Hutchinson, Kim Lady, Pat Lofthouse, le regretté Hans
Mattick, Alice McGrath, Marylouise Oates, Irving Paley, Rudy Rasin, John Rasmus,
Frank Rowe, Bob Rudner, Harrison Salisbury, Isabel Stein, Ida Terkel, Steve
Veenker, John Wickes, Joan Wood et Jerry Zbiral. (Je soupçonne un grand nombre
d’entre eux de ne pas être conscients de l’aide qu’ils m’ont apporté ; celle-ci
a pu prendre la forme d’un commentaire anodin, ou bien d’une adresse et d’un
numéro de téléphone griffonnés sur un bout de papier.)
Pour la sixième fois, je remercie mes collègues de la radio
WFMT à Chicago, non seulement pour avoir fermé les yeux sur mes trop fréquentes
absences, mais surtout pour avoir endossé mon fardeau bien au delà de leur
devoir : Ray Nordstrand, Norm Pellegrini, Lois Baum, Jim Unrath, Andréa D’Alessio,
Carol Martinez, Wanda Rohm, Nancy Joyce, et tout particulièrement Sidney Lewis,
George Drury et Matt McDonnel.
À tout ce bataillon, un grand salut.
Un
dimanche matin
John Garcia
John Garcia est hawaïen et il a la corpulence d’un lutteur
de sumo. Il administre les immeubles d’une résidence de Los Angeles, et avec la
taille qu’il a, il pourrait tout aussi bien en assurer la surveillance. Il a
fini par s’habituer à tous les petits ennuis de santé qui l’accablent, et
déclare avec une certaine désinvolture qu’il a toujours bien aimé manger, et qu’à
l’âge qu’il a ce n’est pas étonnant qu’il ait du diabète et tout ce qui s’ensuit.
J’avais seize ans et j’étais apprenti soudeur au chantier
naval de Pearl Harbor. Le 7 décembre 1941, ma grand-mère m’a réveillé vers les
huit heures du matin pour me dire que les Japonais étaient en train de bombarder
Pearl Harbor. Je lui ai répondu que c’était une manœuvre d’entraînement, mais
elle m’a dit que ce n’était pas de la blague et qu’à la radio ils avaient
demandé que tous les ouvriers se présentent à leur poste. Je suis sorti et j’ai
vu la DCA. Je me suis dit : « C’est pas vrai ! »
J’habitais à sept kilomètres du chantier. J’ai sorti ma moto,
et en dix minutes j’y étais. C’était pas beau à voir.
Le bateau sur lequel je travaillais, le USS Shaw, était
en flammes dans son dock flottant. Au moment où je m’apprêtais à descendre au
magasin pour aller chercher ma boîte à outils, une autre vague de Japonais
commençait à arriver. Je me suis caché sous un
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