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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
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pas moins vrai que la bataille d'Iéna avait déjà détruit l'armée prussienne, que les Français étaient déjà à Berlin et sur l'Oder, lorsqu'il n'y avait point encore de traité entre la Prusse et la Russie. La Russie dut marcher sur la Vistule, à cause de l'état de guerre où elle se trouvait avec la France depuis 1805, et pour se défendre elle-même. Cette confusion des événemens les plus récens, cette ignorance des affaires de nos jours, sont dignes de l'administration actuelle de l'Angleterre.
    Toute cette conduite enfin décèle l'égoïsme et le machiavélisme de ce cabinet.
[La déclaration anglaise cherche à repousser le reproche qu'on lui adressait de n'avoir rien tenté en faveur de ses alliés.]
Ainsi l'empereur de Russie n'est pas fondé à se plaindre de ce que, pendant qu'il était aux prises avec l'armée française, le cabinet de Londres employait les forces britanniques pour le seul profit de l'Angleterre. Si l'escadre anglaise qui a forcé les Dardanelles, avait voulu se combiner avec l'escadre russe, si elle avait pris à bord les dix mille hommes qui ont été envoyés en Ègypte, si elle les avait réunis aux douze mille Russes de Corfou, l'attaque de Constantinople eût été une diversion efficace pour la Russie. La conduite de l'Angleterre fut dans un sens tout opposé : après avoir subi à Constantinople une honte ineffaçable, elle fit son expédition d'Egypte, qui n'affaiblissait pas le grand-visir d'un seul homme, et qui n'avait rien de commun avec la querelle dans laquelle elle avait engagé la Russie.
Ainsi l'empereur de Russie ne doit s'en prendre qu'à lui, puisqu'il n'a pas voulu attendre les secours que l'Angleterre était disposée à lui accorder. Mais ces secours, il fallait les faire marcher lorsque Dantzick était encore dans la possession de Kalkreuth. Si aux douze mille hommes qui ont mis bas les armes et capitulé dans les rues de Buénos-Ayres, l'Angleterre avait joint les quinze mille hommes qui depuis ont incendié Copenhague, ces forces n'auraient pas sans doute fait triompher les armes britanniques ; la France était en mesure ; elle estimait assez l'Angleterre pour avoir compté sur de plus grands efforts ; mais la Russie n'avait pas à se plaindre.
    Il importait bien peu au cabinet de Londres que deux nations du continent s'entr'égorgeassent sur la Vistule ; les trésors de Monte-Vidéo et de Buénos-Ayres excitaient sa cupidité, et Dantzick n'a point été secouru.
S. M., disent les ministres, faisait les plus grands efforts pour remplir l'attente de son allié. Et qu'ont produit ces grands efforts ? L'arrivée de six mille Hanovriens à l'île de Rugen, au mois de juillet, c'est-à-dire, un mois après que la querelle était terminée. N'était-il pas évident qu'une si misérable expédition avait été conçue dans le seul but d'occuper le Hanovre, si l'armée russe avait été victorieuse ? n'est-il pas évident qu'elle n'arrivait à Rugen que pour le compte de l'Angleterre ? n'est-it pas évident que si l'armée française avait été victorieuse, un secours de six mille hommes n'aurait été d'aucun effet ? n'est-il pas évident qu'au mois de juillet, l'armée française devait être victorieuse ou battue ? n'est-il pas évident que les vingt mille Espagnols, que les quarante mille Français venus de l'armée d'Italie, et dont une partie s'était trouvée disponible par la sûreté que donnait à la France les expéditions d'Egypte et de Buénos-Ayres, réunis aux vingt-quatre mille Hollandais qui étaient à Hambourg, formaient au mois de juillet une armée plus que suffisante pour anéantir tous les efforts de l'Angleterre ?
Ce n'est donc pas au mois de juillet qu'il fallait envoyer des secours. C'était en avril. Mais alors la légion hanovrienne n'était point formée, et avant qu'on pût faire marcher ce ramas de déserteurs étrangers, les ministres n'avaient à leur disposition que des troupes nationales, et nous dirons pourquoi ils n'aiment pas à en disposer.
    Les quinze mille hommes de Buénos-Ayres, réunis à quinze mille hommes des milices de la Grande-Bretagne, pouvaient fournir au mois d'avril une armée de trente mille Anglais ; mais ce n'était point là ce qui convenait au cabinet de Londres : le sang des peuples du continent doit seul couler pour la défense de l'Angleterre. Qu'on lise attentivement les débats du parlement, on y trouvera le développement de cette politique ; et c'est de cette politique que la

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