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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
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défendre la capitale d'un allié si cher ; mais tous connaissaient mal les Anglais. A peine eut-on avis que l'empereur était à Somo-Sierra, que les troupes anglaises battirent en retraite sur l'Escurial. De là, combinant leur marche avec la division de Salamanque, elles se dirigèrent sur la mer. Des armes, de la poudre, des habits, ils nous en ont donné, disait un Espagnol ; mais leurs soldats ne sont venus que pour nous exciter, nous égarer et nous abandonner au milieu de la crise.—Mais, répondit un officier français, ignorez-vous donc les faits les plus récens de notre histoire ? Qu'ont-ils donc fait pour le stathouder, pour la Sardaigne, pour l'Autriche ? Qu'ont-ils fait plus récemment encore pour la Suède ? Ils fomentent partout la guerre, ils distribuent des armes comme du poison, mais ils ne versent leur sang que pour leurs intérêts directs et personnels. N'attendez pas autre chose de leur égoïsme.—Cependant, répliqua l'Espagnol, leur cause était la nôtre. Quarante mille Anglais ajoutés à nos forces à Tudela et à Espinosa pouvaient balancer les destins et sauver le Portugal. Mais à présent que notre armée de Blake à la gauche, que celle du centre, que celle d'Aragon à la droite sont détruites, que les Espagnes sont presque conquises, et que la raison va achever de les soumettre, que deviendra le Portugal ? Ce n'est pas à Lisbonne que les Anglais devaient le défendre, c'est à Espinosa, à Burgos, à Tudela, à Somo-Sierra et devant Madrid.

Devant Madrid, le 3 décembre 1808.
    Nº 1. A Monsieur le commandant de la ville de Madrid.
Les circonstances de la guerre ayant conduit l'armée française aux portes de Madrid, et toutes les dispositions étant faites pour s'emparer de la ville de vive force, je crois convenable et conforme à l'usage de toutes les nations de vous sommer, monsieur le général, de ne pas exposer une ville aussi importante à toutes les horreurs d'un assaut, et rendre tant d'habitans paisibles victimes des maux de la guerre. Voulant ne rien épargner pour vous éclairer sur votre véritable situation, je vous envoie la présente sommation par l'un de vos officiers fait prisonnier et qui a été à portée de voir les moyens qu'a l'armée pour réduire la ville.
Recevez, monsieur le général, etc.
ALEXANDRE.
No. 2. A S.A.S. le prince de Neufchâtel.
Monseigneur,
Avant de répondre catégoriquement à V.A., je ne puis me dispenser de consulter les autorités constituées de cette ville et de connaître les dispositions du peuple en lui donnant avis des circonstances présentes.
A ces fins, je supplie V.A. de m'accorder cette journée de suspension pour m'acquitter de ces obligations, vous promettant que demain, de bonne heure, ou même cette nuit, j'enverrai ma réponse à V.A. par un officier-général.
Je prie V.A. d'agréer, etc.
F. marquis de CASTELAR.

Au camp impérial devant Madrid, le 4 décembre 1808, à onze heures du matin.
    Nº 3. Au général commandant Madrid.
Monsieur le général Castelar, défendre Madrid est contraire aux principes de la guerre et inhumain pour les habitans. S.M. m'autorise à vous envoyer une seconde sommation. Une artillerie immense est en batterie ; des mineurs sont prêts à faire sauter vos principaux édifices ; des colonnes sont à l'entrée des débouchés de la ville, dont quelques compagnies de voltigeurs se sont rendues maîtresses. Mais l'empereur, toujours généreux dans le cours de ses victoires, suspend l'attaque jusqu'à deux heures. La ville de Madrid doit espérer protection et sûreté pour ses habitans paisibles, pour le culte, pour ses ministres, enfin l'oubli du passé. Arborez un pavillon blanc avant deux heures et envoyez des commissaires pour traiter de la reddition de la ville.
Recevez, monsieur le général, etc.
Le major-général,
ALEXANDRE.

Madrid, 7 décembre 1808.
    Quinzième bulletin de l'armée d'Espagne.
Sa Majesté a nommé le général d'artillerie Sénarmont général de division. Le major Ségur a été nommé adjudant-commandant. On avait désespéré de la vie de cet officier ; mais il est aujourd'hui hors de danger.
Le comte Krazinski, colonel des chevau-légers polonais, quoique malade, a toujours voulu charger à la tête de son corps.
Les sieurs Balecki et Wolygurski, maréchaux-des-logis, et Surzieski, soldat des chevau-légers polonais qui ont pris des drapeaux à l'ennemi, ont été nommés membres de la légion-d'honneur.
Sa Majesté a de plus accordé aux

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