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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
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il trouva toute la cavalerie de l'arrière-garde anglaise ; alors s'engagea un long combat de quatre cents hommes contre deux mille. Il fallut enfin céder au nombre ; ces braves repassèrent la rivière ; une balle tua le cheval du général Lefebvre-Desnouettes, qui avait été blessé d'un coup de pistolet, et qui resté à pied, fut fait prisonnier. Dix de ses chasseurs, qui étaient aussi démontés, ont également été pris, cinq se sont noyés, vingt ont été blessés. Cette échauffourée a dû convaincre les Anglais de ce qu'ils auraient à redouter de pareilles gens dans une affaire générale. Le général Lefebvre a sans doute fait une faute, mais cette faute est d'un Français : il doit être à la fois blâmé et récompensé.
Le nombre des prisonniers qu'on a faits à l'ennemi jusqu'à cette heure, et qui sont la plupart des hommes isolés et des traînards, s'élève à trois cents.
Le 28, le quartier-général de l'empereur était à Valderas ;
Celui du duc de Dalmatie, à Mancilla ;
Celui du duc d'Elchingen, à Villafer.
En partant de Madrid, l'empereur avait nommé le roi Joseph, son lieutenant-général commandant la garnison de la capitale ; les corps des ducs de Dantzick et de Bellune, et les divisions de cavalerie Lasalle, Milhaud, et Latour-Maubourg, avaient été laissés pour la protection du centre.
Le temps est extrêmement mauvais. A un froid vif, ont succédé des pluies abondantes. Nous souffrons, mais les Anglais doivent bien souffrir davantage.

Benavente, le 31 décembre 1808.
    Vingt-deuxième bulletin de l'armée d'Espagne.
Dans la journée du 30, la cavalerie, commandée par le duc d'Istrie, a passé l'Ezla. Le 30 au soir, elle a traversé Benavente et a poursuivi l'ennemi jusqu'à Puente de la Velana.
Le même jour, le quartier-général a été établi à Benavente.
Les Anglais ne se sont pas contentés de couper une arche du pont de l'Ezla, ils ont aussi fait sauter les piles avec des mines, dégât inutile, qui est très-nuisible au pays. Ils se sont livrés partout au plus affreux pillage. Les soldats, dans l'excès de leur perpétuelle intempérance, se sont portés à tous les désordres d'une ivresse brutale. Tout enfin, dans leur conduite, annonçait plutôt une armée ennemie qu'une armée qui venait secourir un peuple ami. Le mépris que les Anglais témoignaient pour les Espagnols, a rendu plus profonde encore l'impression causée par tant d'outrages. Cette expérience est un utile calmant pour les insurrections suscitées par les étrangers. On ne peut que regretter que les Anglais n'aient pas envoyé une armée en Andalousie. Celle qui a traversé Benavente, il y a dix jours, triomphait en espérance et couvrait déjà ses drapeaux de trophées ; rien n'égalait la sécurité et l'audace qu'elle faisait paraître. A son retour, son attitude était bien changée ; elle était harassée de fatigues et paraissait accablée de la honte de fuir sans avoir combattu. Pour prévenir les justes reproches des Espagnols, les Anglais répétaient sans cesse qu'on leur avait promis de joindre des forces nombreuses à leur armée ; et les Espagnols repoussaient encore cette calomnieuse assertion par des raisons auxquelles il n'y avait rien à répondre.
Lorsqu'il y a dix jours les Anglais traversaient le pays, ils savaient bien que les armées espagnoles étaient détruites.
    Les commissaires qu'ils avaient entretenus aux armées de la gauche, du centre et de la droite, n'ignoraient pas que ce n'était point cinquante mille hommes, mais cent quatre-vingt mille, que les Espagnols avaient mis sous les armes ; que ces cent quatre-vingt mille hommes s'étaient battus, tandis que pendant six semaines les Anglais avaient été spectateurs indifférens de leurs combats. Ces commissaires n'avaient pas laissé ignorer que les armées espagnoles avaient cessé d'exister. Les Anglais savaient donc que les Espagnol étaient sans armées, lorsqu'il y a dix jours ils se portèrent en avant, enivrés de la folle espérance de tromper la vigilance du général français, et donnant dans le piège qu'il-leur avait tendu pour les attirer en rase campagne. Ils avaient fait auparavant quelques marches pour retourner à leurs vaisseaux.
Vous deviez, ajoutaient les Espagnols, persister dans cette résolution prudente, ou bien il fallait être assez forts pour balancer les destins des Français. Il ne fallait pas surtout avancer d'abord avec tant de confiance pour reculer ensuite avec tant

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