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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
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de précipitation ; il ne fallait pas attirer chez nous le théâtre de la guerre, et nous exposer aux ravages de deux armées ; après avoir appelé sur nos têtes tant de désastres, il ne faut pas en jeter la faute sur nous.
Nous n'avons pu résister aux armes françaises, vous ne pouvez pas leur résister davantage ; cessez donc de nous accuser, de nous outrager : tous nos malheurs viennent de vous.
Les Anglais avaient répandu dans le pays qu'ils avaient battu cinq mille hommes de cavalerie française sur les bords de l'Ezla, et que le champ de bataille était couvert de morts.
    Les habitans de Benavente ont été fort surpris, lorsque visitant le champ de bataille, ils n'y ont trouvé que trois Anglais et deux Français. Ce combat de quatre cents hommes contre deux mille, fait beaucoup d'honneur aux Français. Les eaux de la rivière avaient augmenté pendant toute la journée du 29, de sorte qu'à la fin du jour le gué n'était plus praticable. C'est au milieu de la rivière, et dans le temps où il était prêt à se noyer, que le général Lefebvre-Desnouettes ayant été porté par le courant sur la rive occupée par les Anglais, a été fait prisonnier. La perte des ennemis en tués et en blessés dans cette affaire d'avant-postes, a été beaucoup plus considérable que celle des Français. La fuite des Anglais a été si précipitée, qu'ils ont laissé à l'hôpital leurs malades et leurs blessés, et qu'ils ont été obligés de brûler un superbe magasin de tentes et d'effets d'habillemens. Ils ont tué tous les chevaux blessés ou fatigués qui les embarrassaient. On ne saurait croire combien ce spectacle, si contraire à nos moeurs, de plusieurs centaines de chevaux tués à coups de pistolet, indigne les Espagnols ; plusieurs y voient une sorte de sacrifice, un usage religieux, et cela leur fait naître des idées bizarres sur la religion anglicane.
Les Anglais se retirent eu toute hâte. Tous les Allemands à leur service désertent. Notre armée sera ce soir à Astorga et près des confins de la Galice.

Benavente, 1er janvier 1809.
    Vingt troisième bulletin de l'armée d'Espagne.
Le duc de Dalmatie arriva le 30 à Mancilla où était la gauche des ennemis, occupée par les Espagnols du général la Romana. Le général Franceschi les culbuta d'une seule charge, leur tua beaucoup de monde, leur prit deux drapeaux, fit prisonniers un colonel, deux lieutenans-colonels, cinquante officiers et quinze cents soldats.
Le 31, le duc de Dalmatie entra à Léon ; il y trouva deux mille malades. La Romana avait succédé dans le commandement à Blake, après la bataille d'Espinosa. Les restes de cette armée qui, devant Bilbao, était de plus de cinquante mille hommes, formaient à peine cinq mille hommes à Mancilla. Ces malheureux, sans vêtemens, accablés par la misère, remplissent les hôpitaux.
Les Anglais sont en horreur à ces troupes qu'ils méprisent, aux citoyens paisibles qu'ils maltraitent et dont ils dévorent la subsistance pour faire vivre leur armée. L'esprit des habitans du royaume de Léon est bien changé ; ils demandent à grands cris et la paix et leur roi ; ils maudissent les Anglais et leurs insinuations fallacieuses ; ils leur reprochent d'avoir fait verser le sang espagnol pour nourrir le monopole anglais et perpétuer la guerre du continent. La perfidie de l'Angleterre et ses motifs sont maintenant à la portée de tout le monde et n'échappent pas même à la pénétration du dernier des habitans des campagnes. Ils savent ce qu'ils souffrent, et les auteurs de leurs maux étaient sous leurs yeux.
Cependant les Anglais fuient en toute hâte, poursuivis par le duc d'Istrie avec neuf mille hommes de cavalerie. Dans les magasins qu'ils ont brûlés à Bénavente, se trouvaient, indépendamment des tentes, quatre mille couvertures et une grande quantité de rhum.
    On a ramassé plus de deux cents chariots de bagages et de munitions de guerre abandonnés sur la route de Bénavente à Astorga. Les débris de la division la Romana se sont jetés sur cette dernière ville et ont encore augmenté la confusion.
Les événement de l'expédition de l'Angleterre en Espagne fourniront le sujet d'un beau discours d'ouverture du parlement. Il faudra annoncer à la nation anglaise qui son armée est restée trois mois dans l'inaction, tandis qu'elle pouvait secourir les Espagnols ; que ses chefs, ou ceux dont elle exécutait les ordres, ont eu l'extrême ineptie de la porter en avant

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