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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
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l'Estramadure, la division du général Sébastiani ayant passé le Tage, le 24, au pont de l'Arzobispo, a attaqué les débris de l'armée d'Estramadure. Une seule charge du vingt-huitième régiment d'infanterie de ligne a suffi pour les mettre en déroute. Le duc de Dantzick avait en même temps fait passer le Tage à la division du général Valence sur le pont d'Almaraz. Quatre pièces de canon, douze caissons, et quatre ou cinq cents prisonniers ont été le fruit de cette journée. On s'est emparé de divers magasins, et notamment d'un immense magasin de tentes.
Tout ce qui reste de troupes espagnoles insurgées est sans solde depuis plusieurs mois.

Benavente, 5 janvier 1809.
    Vingt-cinquième bulletin de l'armée d'Espagne.
La tête de la division Merle, faisant partie du corps du duc de Dalmatie, a gagné l'avant-garde dans la journée du 3 de ce mois.
A quatre heures après-midi, elle s'est trouvée en présence de l'arrière-garde anglaise qui était en position sur les hauteurs de Prieros, a une lieue devant Villa-Franca, et qui était composée de cinq mille hommes d'infanterie et six cents chevaux. Cette position était fort belle et difficile à aborder. Le général Merle fit ses dispositions. L'infanterie s'approcha, on battit la charge, et les Anglais furent mis dans une entière déroute. La difficulté du terrain ne permit pas à la cavalerie de charger, et l'on ne put faire que deux cents prisonniers. Nous avons eu une cinquantaine d'hommes tués ou blessés.
Le général de brigade Colbert, commandant la cavalerie de l'avant-garde, s'était avancé avec les tirailleurs de l'infanterie, pour voir si le terrain s'élargissait, et s'il pouvait former sa cavalerie. Son heure était arrivée ; une balle le frappa au front, le renversa, et il ne vécut qu'un quart d'heure ; revenu un moment à lui, il s'était fait placer sur son séant, et voyant alors la déroute complète des Anglais, il dit : Je suis bien jeune encore pour mourir, mais du moins ma mort est digne d'un soldat de la grande armée, puisqu'en mourant je vois fuir les derniers et les éternels ennemis de ma patrie. Le général Colbert était un officier d'un grand mérite.
Il y a deux routes d'Astorga à Villa-Franca. Les Anglais passaient par celle de droite, les Espagnols suivaient celle de gauche ; ils marchaient sans ordre ; ils ont été coupés et cernés par les chasseurs hanovriens.
    Un général de brigade et une division entière, officiers et soldats, ont mis bas les armes. On lui a pris ses équipages, dix drapeaux et six pièces de canon.
Depuis le 27, nous avons déjà fait à l'ennemi plus de dix mille prisonniers parmi lesquels sont quinze cents Anglais. Nous lui avons pris plus de quatre cents voitures de bagages et de munitions, quinze voitures de fusils, ses magasins et ses hôpitaux de Bénavente, Astorga et Bembibre. Dans ce dernier endroit, le magasin à poudre qu'il avait établi dans une église, a sauté.
Les Anglais se retirent en désordre, laissant ainsi leurs magasins, leurs blessés, leurs malades, et abandonnant leurs équipages sur les chemins. Ils éprouveront une plus grande perte encore ; et s'ils parviennent à s'embarquer, il est probable que ce ne sera qu'après avoir perdu la moitié de leur armée.
Sa Majesté, informée que celle armée était réduite au-dessous de vingt mille hommes, a pris le parti de porter son quartier-général d'Astorga à Bénavente, où elle restera quelques jours, et d'où elle ira occuper une position centrale à Valladolid, laissant au duc de Dalmatie le soin de détruire l'armée anglaise.
On a trouvé dans les granges beaucoup d'Anglais qui avaient été pendus par les Espagnols. Sa Majesté a été indignée ; elle a fait brûler les granges. Les paysans, quel que soit le ressentiment dont ils sont animés, n'ont pas le droit d'attenter à la vie des traînards de l'une ou de l'autre armée. Sa Majesté a ordonné de traiter les prisonniers anglais avec les égards dus à des soldats qui, dans toutes les circonstances, ont manifesté des idées libérales et des sentimens d'honneur.
    Informée que dans les lieux où les prisonniers sont rassemblés, et où se trouvent dix Espagnols contre un Anglais, les Espagnols maltraitent les Anglais et les dépouillent, elle a ordonné de séparer les uns des autres, et elle a prescrit, pour les Anglais, un traitement tout particulier.
L'arrière-garde anglaise, en acceptant le combat de Prieros, avait espéré donner

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