Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
Lugo, les trois quarts ont pris la direction de la Corogne, et un quart celle de Vigo où les Anglais ont des transports. Le duc de Dalmatie s'est porté sur la Corogne et le duc d'Elchingen sur Vigo.
Des députations du conseil d'état d'Espagne, du conseil des Indes, du conseil des finances, du conseil de la guerre, du conseil de marine, du conseil des ordres, de la junte de commerce et des monnaies, du tribunal des alcades de casa y corte, de la municipalité de Madrid, du clergé séculier et régulier, du corps de la noblesse, des corporations majeures et mineures et des habitans des paroisses et des quartiers, parties de Madrid le 11, ont été présentées le 16 à S. M. I. et R. à Valladolid.
Valladolid, 21 janvier 1809.
Trentième bulletin de l'armée d'Espagne.
Le duc de Dalmatie partit le 12 de Betanzos. Arrivé sur le Meso, il trouva le pont de Burgo coupé. L'ennemi fut délogé du village de Burgo. Pendant ce temps, le général Franceschi remonta la rivière qu'il passa sur le pont de Cela. Il intercepta la grande route de la Corogne à Santyago et prit six officiers et soixante soldats. Le même jour un poste de trente marins qui étaient à Meso sur le golfe, et qui y faisait de l'eau, fut pris. Du village de Perillo on put observer la flotte anglaise en rade de la Corogne.
Le 13, l'ennemi fit sauter deux magasins à poudre situés sur les hauteurs de Sainte Marguerite, à une demi-lieue de la Corogne. La détonation fut terrible et se fit sentir à plus de trois lieues dans les terres.
Le 14, le pont de Burgo fut raccommodé et l'artillerie française put y passer. L'ennemi était en position sur deux lignes, à une demi-lieue en avant de la Corogne. On le voyait s'occuper à embarquer en toute hâte ses malades et ses blessés, les espions et les déserteurs en portent le nombre à trois ou quatre mille hommes. Les Anglais s'occupaient en même temps à détruire les batteries de la côte, et à dévaster le pays voisin de la mer. Le commandant du fort de Saint-Philippe se doutant du sort qu'ils réservaient à la place, refusa de les y recevoir.
Le 14 au soir, on vit arriver un nouveau convoi de cent soixante voiles, parmi lesquelles on comptait quatre vaisseaux de ligne.
Le 15 au matin, les divisions Merle et Mermet occupèrent les hauteurs de Vallaboa où se trouvait l'avant-garde ennemie, qui fut attaquée et culbutée.
Notre droite fut appuyée au point d'intersection de la route de la Corogne à Lugo, et de la Corogne à Santyago. La gauche était placée en arrière du village d'Elvina. L'ennemi occupait en face de très-belles hauteurs.
Le reste de la journée du 15 fut employé à placer une batterie de douze pièces de canon, et ce ne fut que le 16, à trois heures après midi que le duc de Dalmatie donna l'ordre de l'attaque.
Les Anglais furent abordés franchement par la première brigade de la division Mermet qui les culbuta et les délogea du village d'Elvina. Le deuxième régiment d'infanterie légère se couvrit de gloire. Le général Jardon à la tête des voltigeurs fit paraître un notable courage. L'ennemi culbuté de ses positions, se retira dans les jardins qui sont autour de la Corogne. La nuit devenant très-obscure, on fut obligé de suspendre l'attaque. L'ennemi en a profité pour s'embarquer en toute hâte. Nous n'avons eu d'engagés pendant le combat, qu'environ six mille hommes, et tout était disposé pour partir de la position que nos troupes occupaient le soir, et profiter du lendemain pour une affaire générale. La perte de l'ennemi est immense ; deux batteries de notre artillerie l'ont foudroyé pendant la durée du combat. On a compté sur le champ de bataille plus de huit cents cadavres anglais, parmi lesquels on a trouvé le corps du général Hamilton, et ceux de deux autres officiers généraux dont on ignore les noms. Nous avons pris vingt officiers, trois cents soldats et quatre pièces de canon. Les Anglais ont laissé plus de quinze cents chevaux qu'ils avaient tués. Notre perte s'élève à cent hommes ; nous en avons eu cent cinquante blesses. Le colonel du quarante-cinquième s'est distingué.
Un porte-aigle du trente-unième d'infanterie légère a tue de sa propre main un officier anglais qui, dans la mêlée, s'était attaché a lui pour tâcher de lui enlever son aigle. Le général d'artillerie Bourgeat et le colonel Fontenay se sont très-bien montrés.
Le 17 à la pointe du jour, on a vu le convoi anglais mettre à la voile : le 18
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