Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
temps de détruire leurs magasins. Il y nvait trois cents malades anglais dans les hôpitaux. Nous avons trouvé dans le port sept bâtimens anglais ; trois étaient chargés de chevaux et quatre de troupes, lis n'avaient pu appareiller.
La place de la Corogne a une enceinte qui la met à l'abri d'un coup de main. Il n'a donc été possible d'y entrer que le 20 par une capitulation. On a trouvé à la Corogne plus de deux cents pièces de canon espagnoles.
Le consul français Fourcroy, le général Quesnel et son état-major ; M. Bougars, officier d'ordonnance, M. Taboureau, auditeur, et trois cent cinquante Français, soldats ou marins qui avaient été pris ou en Portugal ou sur le bâtiment l'Atlas, ont été délivrés. Ils se louent beaucoup des officiers de la marine espagnole.
Les Anglais n'auront rapporté de leur expédition que la haine des Espagnols, la honte et le déshonneur. L'élite de leur armée, composée d'Écossais, a été blessée, tuée ou prise.
Le général Franceschi est entré à Santyago de Compostelle, où il a trouvé quelques magasins et une garde anglaise qu'il a fait prisonnière. Il a sur-le-champ marché sur Vigo. La Romana paraissait se diriger sur ce port avec deux mille cinq cents hommes, les seuls qu'il ait pu rallier. La division Mermet marchait sur le Ferrol.
L'air était infecté à la Corogne par douze cents cadavres de chevaux que les Anglais avaient égorgés dans les rues. Le premier soin du duc de Dalmatie a été de pourvoir au rétablissement de la salubrité si importante pour le soldat et pour les habitans.
Le général Alzedo, gouverneur de la Corogne, paraît n'avoir pris parti pour les insurgés, que contraint par la force. Il a prêté avec enthousiasme le serment de fidélité au roi Joseph Napoléon. Le peuple manifeste la joie qu'il éprouve d'être délivré des Anglais.
Trente-deuxième bulletin de l'armée d'Espagne.
Le duc de Dalmatie arrivé devant le Ferrol, fit investir la place. Des négociations furent entamées. Les autorités civiles et les officiers de terre et de mer paraissaient disposés à se rendre ; mais le peuple, fomenté par les espions qu'avaient laissés les Anglais, se souleva.
Le 24, le duc de Dalmatie reçut deux parlementaires.
L'un avait été envoyé par l'amiral Melgarejo, commandant l'escadre espagnole ; l'autre, qui passa par les montagnes, avait été envoyé par les commandans des troupes de terre. Ces deux parlementaires étaient partis à l'insu du peuple. Ils firent connaître que toutes les autorités étaient sous le joug d'une populace effrénée, soudoyée et soulevée par les agens de l'Angleterre, et que huit mille hommes de la ville et des environs étaient armés.
Le duc de Dalmatie dut se résoudre à faire ouvrir la tranchée ; mais du 24 au 25, différens mouvemens se manifestèrent dans la ville. Le dix-septième régiment d'infanterie légère s'étant porté à Mugardos, le trente-unième d'infanterie légère étant aux forts de la Palma et de Saint-Martin et à Lugrana, et bloquant le fort Saint-Philippe, le peuple commença à craindre les suites d'un assaut et à écouter les hommes sensés. Dans la journée du 26, trois parlementaires munis de pouvoirs et porteurs d'une lettre arrivèrent au quartier-général et signèrent la reddition de la place.
Le 27, à sept heures du matin, la ville a été occupée par la division Mermet et par une brigade de dragons.
Le même jour à midi, la garnison a été désarmée : le désarmement a déjà produit cinq mille fusils. Les personnes étrangères au Ferrol ont été renvoyées dans leurs villages. Les hommes connus pour s'être souillés de sang pendant l'insurrection, ont été arrêtés.
L'amiral Obregon, que le peuple avait arrêté pendant l'insurrection, a été mis à la tête de l'arsenal.
On a trouvé dans le port, trois vaisseaux de cent douze canons ; deux de quatre-vingts ; un de soixante-quatorze ; deux de soixante-quatre ; trois frégates et un certain nombre de corvettes, de bricks et autres bâtimens désarmés ; plus de quinze cents pièces de canon de tous calibres, et des munitions de toute espèce.
Il est probable que sans la retraite précipitée des Anglais, et sans l'événement du 16, ils auraient occupé le Ferrol, et se seraient emparés de cette belle escadre. Les officiers de terre et de mer ont prêté serment au roi Joseph avec le plus grand enthousiasme. Ce qu'ils racontent de ce qu'ils ont eu à souffrir de la
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