Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
l'Iser.
La division commandée par le général de Wrede se porta sur Neustadt.
Le duc de Rivoli partit d'Ulm et se porta sur Augsbourg.
Du 10 au 16, l'armée ennemie s'avança de l'Inn sur l'Iser. Des partis de cavalerie se rencontrèrent, et il y eut plusieurs charges, dans lesquelles les Bavarois eurent l'avantage. Le 16, à Pfaffenhoffen, les deuxième et troisième régimens de chevau-légers bavarois culbutèrent les hussards Stipschitz et les dragons de Rosemberg.
Au même moment, l'ennemi se présenta en force pour déboucher par Landshut. Le pont était rompu, et la division bavaroise, commandée par le général Deroy, opposait une vive résistance à ce mouvement ; mais menacée par des colonnes qui avaient passé l'Iser à Moorburg et à Freysing, cette division se retira en bon ordre sur celle du général de Wrede, et l'armée bavaroise se centralisa sur Neustadt.
Départ de l'empereur de Paris, le 13.
L'empereur apprit par le télégraphe, dans la soirée du 12, le passage de l'Inn par l'armée autrichienne, et partit de Paris un instant après. Il arriva le 16, à trois heures du matin, à Louisbourg, et dans la soirée du même jour à Dillingen, où il vit le roi de Bavière ; passa une demi-heure avec ce prince et lui promit de le ramener en quinze jours dans sa capitale et de venger l'affront fait à sa maison, en le faisant plus grand que ne furent jamais aucun de ses ancêtres. Le 17, à sept heures du matin, S. M. arriva à Donswerth, où était établi le quartier-général, et donna sur-le-champ les ordres nécessaires.
Le 18, le quartier-général fut transporté à Ingolstadt.
Combat de Pfaffenhoffen, le 19.
Le 19, le général Oudinot, parti d'Augsbourg, arriva à la pointe du jour à Pfaffenhoffen, y rencontra trois à quatre mille Autrichiens qu'il attaqua et dispersa, et fit trois cents prisonniers.
Le duc de Rivoli, avec son corps d'armée, arriva le lendemain à Pfaffenhoffen.
Le même jour, le duc d'Auerstaedt quitta Ratisbonne pour se porter sur Neustadt et se rapprocher d'Ingolstadt.
Il parut évident alors que le projet de l'empereur était de manoeuvrer sur l'ennemi qui avait débouché de Landshut, et de l'attaquer dans le moment même où, croyant avoir l'initiative, il marchait sut Ratisbonne.
Bataille de Tann, le 19.
Le 19, à la pointe du jour, le duc d'Auerstaedt se mit en marche sur deux colonnes. Les divisions Morand et Gudin formaient sa droite ; les divisions Saint-Hilaire et Friant formaient sa gauche. La division Saint-Hilaire, arrivée au village de Peissing, y rencontra l'ennemi plus fort en nombre, mais bien inférieur en bravoure ; et là s'ouvrit la campagne par un combat glorieux pour nos armées. Le général Saint-Hilaire, soutenu par le général Friant, culbuta tout ce qui était devant lui, enleva les positions de l'ennemi, lui tua une grande quantité de monde et lui fit six à sept cents prisonniers.
Le soixante-douzième se distingua dans cette journée, et le cinquante-septième soutint son ancienne réputation. Il y a seize ans ce régiment avait été surnommé en Italie le terrible, et il a bien justifié ce surnom dans cette affaire, où seul il a abordé et successivement défait six régimens autrichiens.
Sur la gauche, à deux heures après-midi, le général Morand rencontra également une division autrichienne qu'il attaqua en tête, tandis que le duc de Dantzick, avec un corps bavarois, parti d'Abensberg, vint la prendre en queue. Cette division fut bientôt débusquée de toutes ses positions, et laissa quelques centaines de morts et de prisonniers. Le régiment entier des dragons de Levenher fut détruit par les chevau-légers bavarois, et son colonel fut tué.
A la chute du jour, le corps du duc de Dantzick fit sa jonction avec celui du duc d'Auerstaedt.
Dans toutes ces affaires les généraux Saint-Hilaire et Friant se sont particulièrement distingués.
Ces malheureuses troupes autrichiennes qu'on avait amenées de Vienne au bruit des chansons et des fifres, en leur faisant croire qu'il n'y avait plus d'armée française en Allemagne, et qu'elles n'auraient affaire qu'aux Bavarois et aux Wurtembergeois, montrèrent tout le ressentiment qu'elles concevaient contre leurs chefs, des erreurs où ils les avaient entretenues, et leur terreur ne fut que plus grande à la vue de ces vieilles bandes qu'elles étaient accoutumées à considérer comme leurs maîtres.
Dans tous ces combats, notre perte fut peu considérable en comparaison de
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