Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
ouvert la campagne d'une manière si brillante, sera suivie d'une relation plus détaillée de tous les faits d'armes qui ont illustré les armées française et alliées.
Dans tous ces combats, notre perte peut se monter à douze cents tués et à quatre mille blessés. Le général de division Cervoni, chef d'état-major du général Montebello, fut frappé d'un boulet de canon et tomba mort sur le champ de bataille d'Eckmülh. C'était un officier de mérite et qui s'était distingué dans nos premières campagnes. Au combat de Peissing, le général Hervo, chef de l'état-major du duc d'Auerstaedt, a été également tué. Le duc d'Auerstaedt regrette vivement cet officier, dont il estimait la bravoure, l'intelligence et l'activité. Le général de brigade Clément, commandant une brigade de cuirassiers de la division Saint-Sulpice, a eu un bras emporté. C'est un officier de courage et d'un mérite distingué.
Le général Schramm a été blessé. Le colonel du quatorzième de chasseurs a été tué dans une charge. En général, notre perte en officiers est peu considérable. Les mille hommes du soixante-cinquième qui ont été faits prisonniers, ont été pour la plupart repris. Il est impossible de montrer plus de bravoure et de bonne volonté qu'en ont montré les troupes.
A la bataille d'Eckmülh, le corps du duc de Rivoli n'ayant pu encore joindre, ce maréchal est resté constamment auprès de l'empereur, il a porté des ordres et fait exécuter différentes manoeuvres.
A l'assaut de Ratisbonne, le duc de Montebello, qui avait désigné le lieu du passage, a fait porter les échelles par ses aides-de-camp.
Le prince de Neufchâtel, afin d'encourager les troupes et donner en même temps une preuve de confiance aux alliés, a marché plusieurs fois à l'avant-garde avec les régiments bavarois.
Le duc d'Auerstaedt a donné dans ces différentes affaires de nouvelles preuves de l'intrépidité qui le caractérise.
Le duc de Rovigo, avec autant de dévouement que d'intrépidité, a traversé plusieurs fois les légions ennemies, pour aller faire connaître aux différentes colonnes l'intention de l'empereur.
Des deux cent vingt mille hommes qui composaient l'armée autrichienne, tous ont été engagés hormis les vingt mille hommes que commande le général Bellegarde et qui n'ont pas donné. De l'armée française, au contraire, près de la moitié n'a pas tiré un coup de fusil. L'ennemi, étonné, par des mouvemens rapides, et hors de ses calculs, s'est trouvé en un moment déchu de sa folle espérance, et transporté du délire de la présomption dans un abattement approchant du désespoir.
Proclamation du général Jellachich aux habitons du Tyrol.
Tyroliens,
Si vous êtes encore ce que vous avez été il n'y a pas longtemps ; si vous vous rappelez le bonheur, la prospérité, la liberté véritable dont vous avez joui sous le sceptre bienfaisant de l'Autriche ; si la voix du général que vous avez reconnu comme un des vôtres, lorsqu'on 1799 il vous a sauvés d'un danger imminent par la victoire de Feldkirch, qui, dans l'année suivante, a rendu inattaquable votre frontière depuis Arbberg jusqu'à la vallée de Karabendel ; si tout cela n'est pas effacé de votre mémoire, écoutez ce que je viens vous dire ; écoutez et soyez-en pénétrés.
Votre seigneur légitime (je devrais dire votre père) vous recherche : placez-vous sous son égide ! Son coeur saigne de vous voir sous une domination étrangère ; vous, ses fidèles, redevenez les enfans de l'Autriche, ne méconnaissez pas ce titre précieux !
Des armées autrichiennes plus nombreuses que jamais, plus animées et plus patriotiques, vont entrer dans votre pays ; considérez-les comme vos frères, comme les enfans d'un même père ; réunissez-vous à elles, suivant l'exemple de tous les peuples qui rendent hommage au trône autrichien. Enfin, comportez-vous en tout comme vous l'avez fait tout récemment à l'admiration de toute l'Europe.
Tyroliens, Dieu est avec nous. Nous ne cherchons pas de nouvelles conquêtes, mais nous voulons ramener dans le sein de notre père impérial et gracieux des frères qui ont été détachés de lui. Rien ne nous résiste, rien ne peut nous vaincre dès que nous nous unissons pour notre bonheur et pour la conservation de notre existence. Croyez-moi, Tyroliens, Dieu est avec nous !
Mulhdorf, 27 avril 1809.
Deuxième bulletin de la grande armée.
Le 22, le lendemain du combat de Landshut,
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