Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
j'aurais sacrifié l'honneur et l'indépendance de l'empire aux plus absurdes prétentions.
Réponse de Sa Majesté à l'adresse du collège électoral du département de la Loire-Inférieure.
Messieurs les députés du collège du département de la Loire-Inférieure, c'est en entrant dans vos murs que je reçus l'avis que des Français avaient rendu mes aigles sans combattre, et avaient préféré la vie et le déshonneur aux dangers et à la gloire. Il n'a fallu rien moins que l'expression des sentimens des citoyens de ma bonne ville de Nantes pour me rendre des momens de joie et de plaisir. J'ai éprouvé au milieu de vous ce qu'on éprouve au milieu de ses vrais amis : c'est vous dire combien ces sentimens sont profondément gravés dans mon coeur.
Réponse de Sa Majesté à l'adresse du collège électoral du département du Lot.
Messieurs les députés du collège du département du Lot, j'ai pensé à ce que vous me demandez ; le Lot sera rendu navigable aussitôt que les canaux de l'Escaut au Rhin, du Rhin au Rhône, du Rhône à la Seine, et de la Rance à la Vilaine, seront terminés.
Ce sera dans six ans. Je connais l'attachement de votre département a ma personne.
Réponse de Sa Majesté à l'adresse du collège électoral du département de la Roër.
Messieurs les députés du collège du département de la Roër, j'agrée vos sentimens. Votre pays est celui de Charlemagne ; vous faites aujourd'hui, comme alors, partie du grand empire. J'apprends avec plaisir le bon esprit qui anime vos habitans. Je désire que ceux de vos concitoyens qui ont leurs enfans au service étranger, les rappellent en France. Un Français ne doit verser son sang que pour son prince et pour sa patrie.
Réponse de fa Majesté à la députation de la ville de Lyon, qui sollicitait la permission d'élever dans ses murs une statue à Napoléon.
J'approuve la délibération du conseil municipal. Je verrai avec plaisir une statue au milieu de ma bonne ville de Lyon ; mais je désire qu'avant de travailler à ce monument, vous ayez fait disparaître toutes ces ruines, restes de nos malheureuses guerres civiles. J'apprends que déjà la place de Bellecour est rétablie. Ne commencez le piédestal que lorsque tout sera entièrement achevé.
Au palais des Tuileries, le 27 février 1810.
Message au sénat.
Sénateurs,
Nous avons fait partir pour Vienne, comme notre ambassadeur extraordinaire, notre cousin le prince de Neufchâtel, pour faire la demande de la main de l'archiduchesse Marie-Louise, fille de l'empereur d'Autriche.
Nous ordonnons à notre ministre des relations extérieures de vous communiquer les articles de la convention de mariage entre nous et l'archiduchesse Marie-Louise, laquelle a été conclue, signée et ratifiée.
Nous avons voulu contribuer éminemment au bonheur de la présente génération. Les ennemis du continent ont fondé leur prospérité sur ses dissensions et son déchirement. Ils ne pourront plus alimenter la guerre en nous supposant des projets incompatibles avec les liens et les devoirs de parenté que nous venons de contracter avec la maison impériale régnante en Autriche.
Les brillantes qualités qui distinguent l'archiduchesse Marie-Louise lui ont acquis l'amour des peuples de l'Autriche. Elles ont fixé nos regards. Nos peuples aimeront cette princesse pour l'amour de nous, jusqu'à ce que, témoins de toutes les vertus qui l'ont placée si haut dans notre pensée, ils l'aiment pour elle-même.
NAPOLÉON.
Au palais des Tuileries, 1er mars 1810.
Message de S. M. l'empereur et roi au sénat.
Sénateurs,
Les principes de l'empire s'opposant à ce que le sacerdoce soit réuni à aucune souveraineté temporelle, nous avons dû regarder comme non avenue la nomination que le Prince-Primat avait faite du cardinal Fesch pour son successeur. Ce prélat, si distingué par sa piété et par les vertus de son état, nous avait d'ailleurs fait connaître la répugnance qu'il avait à être distrait des soins et de l'administration de ses diocèses.
Nous avons voulu aussi reconnaître les grands services que le Prince-Primat nous a rendus, et les preuves multipliées que nous avons reçues de son amitié. Nous avons ajouté à l'étendue de ses états et nous les avons constitués sous le titre de grand duché de Francfort. Il en jouira jusqu'au moment marqué pour le terme d'une vie consacrée à faire le bien.
Nous avons en même temps voulu ne laisser aucune incertitude sur le sort de ses peuples, et
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