Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
qu'elle était à Ratisbonne.
Ces efforts, la maison d'Autriche n'a pu les faire qu'une fois. C'est un miracle attaché au papier-monnaie. Le numéraire est si rare, que l'on ne croit pas qu'il y ait dans les états de cette monarchie, soixante millions de francs en espèces. C'est ce qui soutient le papier-monnaie, puisque près de deux milliards, qui, moyennant la réduction au tiers, ne valent que six à sept cents millions, ne sont que le signe nécessaire à la circulation.
On a trouvé dans la citadelle de Gratz vingt-deux pièces de canon.
La forteresse de Sachsenbourg, située aux débouchés du Tyrol, a été remise au-général Rusca.
Le duc de Dantzick est entré en Tyrol avec vingt-cinq mille hommes. Il a occupé le 28 Lovers, et il a partout désarmé les habitans. Il doit en ce moment être à Inspruck.
Le général Thielmann est entré à Dresde.
Le duc d'Abrantès est à Bayreuth. Il a établi ses postes sur les frontières de la Bohême.
Schoenbrunn, 7 septembre 1809.
Lettre de S. M. l'empereur et roi au ministre de la guerre.
Monsieur le comte de Hunebourg, notre ministre de la guerre, des rapports qui sont sous nos yeux, contiennent les assertions suivantes : le gouverneur commandant la place de Flessingue n'aurait pas exécuté l'ordre que nous lui avions donné de couper les digues et d'inonder l'île de Walcheren, aussitôt qu'une force supérieure ennemie y aurait débarqué ; il aurait rendu la place que nous lui avions confiée, l'ennemi n'ayant pas exécuté le passage du fossé, le revêtement du rempart étant sans brèche praticable et intact dès-lors, sans avoir soutenu d'assaut, et même lorsque les tranchées des ennemis n'étaient qu'à cent cinquante toises de la place, et lorsqu'il avait encore quatre mille hommes sous les armes ; enfin, la place se serait rendue par l'effet d'un premier bombardement. Si telle était la vérité, le gouverneur serait coupable, et il resterait à savoir si c'est à la trahison ou à la lâcheté que nous devrions attribuer sa conduite.
Nous vous écrivons la présente lettre close, pour qu'aussitôt après l'avoir reçue, vous ayez à réunir un conseil d'enquête, qui sera composé du comte Aboville, sénateur ; du comte Rampon, sénateur ; du vice-amiral Thévenard, et du comte Sougis, premier inspecteur-général de l'artillerie. Toutes les pièces qui se trouveront dans votre ministère, dans ceux de la marine, de l'intérieur, de la police, ou de tout autre département, sur la reddition de la place de Flessingue, tant sous le rapport de la défense, que de tout autre objet qui pourrait intéresser notre service, seront adressées au conseil, pour nous être mises sous les yeux, avec le résultat de ladite enquête.
Cette lettre n'étant à autre fin, nous prions Dieu, monsieur le comte de Hunebourg, qu'il'vous ait en sa sainte garde.
Signé NAPOLÉON.
Paris, 3 décembre 1809.
Discours de S. M. l'empereur, à l'ouverture du corps législatif.
Messieurs les députés des départemens au corps législatif, depuis votre dernière session, j'ai soumis l'Aragon et la Castille, et chassé de Madrid le gouvernement fallacieux formé par l'Angleterre.
Je marchais sur Cadix et Lisbonne, lorsque j'ai dû revenir sur mes pas, et planter mes aigles sur les remparts de Vienne. Trois mois ont vu naître et terminer cette quatrième guerre punique. Accoutumé au dévouement et au courage de mes armées, je ne puis cependant, dans cette circonstance, ne pas reconnaître les preuves particulières d'amour que m'ont données mes soldats d'Allemagne.
Le génie de la France a conduit l'armée anglaise ; elle a terminé ses destins dans les marais pestilentiels de Walcheren. Dans cette importante circonstance, je suis resté éloigné de quatre cents lieues, certain de la nouvelle gloire qu'allaient acquérir mes peuples et du grand caractère qu'ils allaient déployer. Mes espérances n'ont pas été trompées. Je dois des remercîmens en particulier, aux citoyens des départemens du Pas-de-Calais et du Nord ... Français ! tout ce qui voudra s'opposer à vous, sera vaincu et soumis. Votre grandeur s'accroîtra de toute la haine de vos ennemis. Vous avez devant vous de longues années de gloire et de prospérité à parcourir. Vous avez la force et l'énergie de l'Hercule des anciens.
J'ai réuni la Toscane à l'empire. Ces peuples en sont dignes par la douceur de leur caractère, par l'attachement que nous ont toujours montré leurs ancêtres, et par
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