Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
destructif de sa prospérité, qui a porté le gouvernement anglais à mettre le commerce hors de la loi commune, en le plaçant sous le régime arbitraire des licences.
Messieurs les députés du corps législatif, des armées de terre et de mer de la Hollande, et messieurs les députés de ma bonne ville d'Amsterdam, dites à mes sujets de Hollande que je suis satisfait des sentimens qu'ils me montrent, que je ne doute pas de leur fidélité ; que je compte que leurs efforts se réuniront aux efforts de tous mes autres sujets, pour reconquérir les droits maritimes que cinq coalitions successives fomentées par l'Angleterre, ont fait perdre au continent. Dites-leur qu'ils peuvent compter, dans toutes les circonstances, sur ma spéciale protection.
Réponse de Napoléon à une députation des provinces Illyriennes.
Messieurs les députés de mes provinces Illyriennes, j'agrée vos sentimens. Je désire connaître les besoins de vos compatriotes et assurer leur bien-être.
Je mets du prix à vous savoir contens, et je serai heureux d'apprendre que les plaies de tant de guerres sont cicatrisées, et toutes vos pertes réparées.
Assurez mes sujets de l'Illyrie de ma protection impériale.
Fontainebleau, 13 novembre 1810.
Lettre de Sa majesté impériale et royale au président du sénat.
Monsieur le comte Garnier, président du sénat, la satisfaction que nous fait éprouver l'heureuse grossesse de l'impératrice, notre très-chère et bien aimée épouse, nous porte à vous écrire cette lettre pour que vous fassiez part, en notre nom, au sénat de cet événement aussi essentiel à notre bonheur, qu'à l'intérêt et à la politique de notre empire. La présente n'étant à autre fin, nous prions Dieu qu'il vous ait, monsieur le comte Garnier, président du sénat, en sa sainte et digne garde.
NAPOLÉON.
Paris, l0 décembre 1810.
Message de Sa Majesté impériale et royale au sénat.
Sénateurs,
J'ordonne à mon ministre des relations extérieures de vous faire connaître les différentes circonstances qui nécessitent la réunion de la Hollande à l'empire.
Les arrêts publiés par le consul britannique en 1806 et 1807, ont déchiré le droit public de l'Europe. Un nouvel ordre de choses régit l'univers ; de nouvelles garanties m'étant devenues nécessaires, la réunion des embouchures de l'Escaut, de la Meuse, du Rhin, de l'Ems, du Wéser et de l'Elbe à l'empire, l'établissement d'une navigation intérieure avec la Baltique, m'ont paru être les premières et les plus importantes.
J'ai fait dresser le plan d'un canal qui sera exécuté avant cinq ans, et qui joindra la Baltique à la Seine.
Des indemnités seront données aux princes qui pourront se trouver froissés par cette grande mesure, que commande la nécessité, et qui appuie sur la Baltique la droite des frontières de mon empire.
Avant de prendre ces déterminations, j'ai fait pressentir l'Angleterre ; elle a su que le seul moyen de maintenir l'indépendance de la Hollande était de rapporter ses arrêts du conseil de 1806 et 1807, ou de revenir enfin à des sentimens pacifiques ; mais cette puissance a été sourde à la voix de de ses intérêts comme au cri de l'Europe.
J'espérais pouvoir établir un cartel d'échange des prisonniers entre la France et l'Angleterre, et par suite profiter du séjour des deux commissaires, à Paris et à Londres, pour arriver à un rapprochement entre les deux nations. Mes espérances ont été déçues.
Je n'ai reconnu dans la manière de négocier du gouvernement anglais qu'astuce et que mauvaise foi.
La réunion du Valais est une conséquence prévue des immenses travaux que je fais faire depuis dix ans dans cette partie. Lors de mon acte de médiation, je séparai le Valais de la confédération helvétique, prévoyant dès-lors une mesure si utile à la France et à l'Italie.
Tant que la guerre durera avec l'Angleterre, le peuple français ne doit pas poser les armes.
Mes finances sont dans l'état le plus prospère. Je puis fournir à toutes les dépenses que nécessite cet immense empire, sans demander à mes peuples de nouveaux sacrifices.
NAPOLÉON.
Paris, 11 mars 1811.
Réponse de S. M. à différentes députations.
A la députation du département de Gènes.
«Mes peuples de Gènes connaissent la prédilection que j'ai eue pour eux dès le premier moment où j'ai paru à la tête de mes armées en Italie. Ils peuvent aussi se vanter avec raison de m'avoir été constamment fidèles, et leur
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