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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
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Il a été parfaitement secondé par les habitans de la campagne, qui sont partout en armes et montrent la plus grande ardeur. M. le baron de Wissemberg, ministre d'Autriche en Angleterre, revenant de Londres avec le comte de Pulsy, son secrétaire de légation ; le lieutenant-général suédois Sessiole de Brand, ministre de Suède auprès de l'empereur de Russie, avec un major suédois ; le conseiller de guerre prussien, Peguilhen ; MM. de Tolstoï et de Marcof, et deux autres officiers d'ordonnance russes, allant tous en mission aux différens quartiers-généraux des alliés, ont été arrêtés par les levées en masse, et conduits au quartier-général. L'enlèvement de ces personnages, et de leurs papiers, qui ont tous été pris, est d'une grande importance.
Le parc de l'armée russe et tous ses équipages étaient à Bar-sur-Aube. A la première nouvelle des mouvemens de l'armée, ils ont été évacués sur Bedfort ; ce qui prive l'ennemi de ses munitions d'artillerie, de ses transports de vivres de réserve, et de beaucoup d'autres objets qui lui étaient nécessaires.
L'armée ennemie ayant pris le parti d'opérer entre l'Aube et la Marne, avait laissé le général russe Witzingerode à Saint-Dizier, avec huit mille hommes de cavalerie et deux divisions d'infanterie, afin de maintenir la ligne d'opérations, et faciliter l'arrivée de l'artillerie, des munitions et des vivres dont l'ennemi a le plus grand besoin.
    La division de dragons du général Milhaud, et la cavalerie de la garde, commandée par le général Sébastiani, ont passé le gué de Valcoeur le 22 mars, ont marché sur cette cavalerie, et, après de belles charges, l'ont mise en déroute. Trois mille hommes de cavalerie russe ; dont beaucoup de la garde impériale, ont été tués ou pris. Les dix-huit pièces de canon qu'avait l'ennemi, lui ont été enlevées, ainsi que ses bagages. L'ennemi, a laissé les bois et les prairies jonchés de ses morts. Tous les corps de cavalerie se sont distingués à l'envi les uns des autres. Le duc de Reggio a poursuivi l'ennemi jusqu'à Bar-sur-Ornain, où il est entré le 27. Le 29, le quartier-général de l'empereur était à Troyes. Deux convois de prisonniers, dont le nombre s'élève à plus de six mille hommes, suivent l'armée.
Dans tous les villages, les habitans sont sous les armes ; exaspérés par la violence, les crimes et les ravages de l'ennemi, ils lui font une guerre acharnée, qui est pour lui du plus grand danger.

Le 1er avril 1814.
    L'empereur qui avait porté son quartier-général à Troyes le 29, s'est dirigé à marches forcées par Sens sur la capitale. S. M. était le 31 à Fontainebleau ; elle a appris que l'ennemi, arrivé vingt-quatre heures avant l'armée française, occupait Paris, après avoir éprouvé une forte résistance, qui lui a coûté beaucoup de monde.
Les corps des ducs de Trévise, de Raguse et celui du général Compans, qui ont concouru à la défense de la capitale, se sont réunis entre Essonne et Paris, où S.M. a pris position avec toute l'armée qui arrive de Troyes.
L'occupation de la capitale par l'ennemi est un malheur qui afflige profondément le coeur de S.M., mais dont il ne faut pas concevoir d'alarmes ; la présence de l'empereur avec son armée, aux portes de Paris, empêchera l'ennemi de se porter à ses excès accoutumés, dans une ville si populeuse, qu'il ne saurait garder sans rendre sa position très-dangereuse.
Proclamation.
L'empereur se porte bien et veille pour le salut de tous.
S.M. l'impératrice et le roi de Rome sont en sûreté.
Les rois frères de l'empereur, les grands dignitaires, les ministres, le sénat et le conseil d'état, se sont portés sur les rives de la Loire, où le centre du gouvernement s'établit provisoirement.
Ainsi l'action du gouvernement ne sera pas paralysée ; les bons citoyens, les vrais Français, peuvent être affligés de l'occupation de la capitale ; mais ils n'en doivent pas concevoir de trop vives alarmes ; qu'ils se reposent sur l'activité de l'empereur, et sur son génie, du soin de notre délivrance ! Mais qu'ils sentent bien que c'est dans ces grandes circonstances que l'honneur national, et nos intérêts bien entendus, nous commandent plus que jamais de nous rallier autour de notre souverain !
    Secondons ses efforts, et ne regrettons aucun sacrifice pour terminer enfin cette lutte terrible contre des ennemis qui, non contens de combattre nos armées, viennent encore frapper

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