Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
de Rivoli, avec le général Oudinot et quatre-vingt mille hommes, doivent arriver à Pfaffenhoffen.
L'empereur, à une heure du matin, se décidera à se porter de sa personne à Neustadt, après qu'il aura reçu le rapport de la journée ; il lui importe donc bien de connaître la situation du duc d'Auerstaedt et des différens corps de l'ennemi.
Si cela ne détourne pas cet officier, il verra le général Wrede ou le duc de Dantzick, pour causer avec eux et leur donner connaissance de ces détails.
NAPOLÉON.
P.S. Cet officier engagera celui qui commande à Vohbourg, celui qui commande à Neustadt et les généraux de division bavarois, de m'envoyer des officiers et les rapports de ce qui se serait passé ou de ce qu'ils apprendraient.
Commission et pleins-pouvoirs donnés aux commandans de place en juin 1815.
NAPOLEON, par la grâce de Dieu et les constitutions, empereur des Français, etc., etc.
La place de Vitry étant en état de siège, armée, bien approvisionnée, à l'abri de toute attaque, pouvant soutenir un siège, nous avons résolu de nommer pour commandant supérieur de cette place un officier d'une bravoure distinguée, dont nous aurions éprouvé le zèle et la fidélité dans maints combats ; nous avons pris en considération les services du sieur Baron, adjudant-commandant de nos armées, et nous l'avons nommé et nommons, par ces présentes signées de notre main, commandant supérieur de la place de Vitry en état de siège. Nous lui enjoignons de ne plus sortir des remparts de ladite place, au moins au-delà d'une portée de fusil de ses ouvrages avancés, sous quelque prétexte que ce soit ; d'inspecter et de visiter fréquemment les approvisionnemens de siège et les magasins d'artillerie, d'avoir soin qu'ils soient abondamment fournis et conservés à l'abri des attaques de l'ennemi et de l'intempérie des saisons. Nous lui enjoignons de prendre toutes les précautions pour accroître lesdits approvisionnemens et pour que les babilans aient pour six mois de vivres, faisant sortir de la ville tous ceux qui n'auraient pas ledit approvisionnement. Nous lui ordonnons de nous conserver cette place et de ne jamais la rendre sous aucun prétexte. Dans le cas où elle serait investie et bloquée, il doit être sourd a tous les bruits répandus par l'ennemi, ou aux nouvelles qu'il lui ferait parvenir, lors même qu'il voudrait lui persuader que l'armée française a été battue, que la capitale est envahie, etc. Il n'en résistera pas moins à ses insinuations, comme à ses attaques, et ne laissera point ébranler son courage. Sa règle constante doit être d'avoir le moins de communications que possible avec l'ennemi.
Il aura toujours devant les yeux les conséquences inévitables d'une contravention à nos ordres ou d'une négligence à remplir les devoirs qui lui sont imposés. Il n'oubliera jamais qu'une conduite différente lui ferait perdre notre estime et encourir toute la sévérité des lois militaires, qui condamnent à mort tout commandant et son état-major, s'il livre la place sans avoir fixé l'impossibilité de soutenir un second assaut, et s'il n'a satisfait à toutes les obligations qui lui sont imposées par notre décret du 24 décembre 1811. Enfin, nous voulons et entendons qu'il coure les hasards d'un assaut, pour prolonger la défense et augmenter la perte de l'ennemi. Il songera qu'un Français doit compter sa vie pour rien, si elle doit être mise en balance avec son honneur, et que cette idée doit être le mobile de toutes ses actions ; la reddition de la place ne devant être que le dernier terme de tous ses efforts, et le résultat d'une impossibilité absolue de résister, nous lui défendons d'avancer cet événement malheureux par son consentement, ne fût-ce que d'une heure, et sous le prétexte d'obtenir par là une capitulation plus honorable.
Nous voulons que toutes les fois que le conseil de défense sera réuni pour consulter sur les opérations, il y soit fait lecture desdites lettres-patentes, à haute et intelligible voix.
Donné au palais de l'Elysée, le neuvième jour du mois de juin de l'an de grâce mil huit cent quinze.
NAPOLÉON.
Par l'empereur,
Le ministre secrétaire-d'état.
H. B. MARET.
L'Éditeur poursuivra, suivant toute la rigueur des lois, les contrefacteurs et vendeurs des oeuvres qu'il publie.
Afin de satisfaire l'impatience des nombreux souscripteurs des Oeuvres de Napoléon Bonaparte, nous joignons au tome troisième de la collection
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