Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
dans une déroute complète, et perdit une cinquantaine de tués, grand nombre de blessés et une centaine de prisonniers.
Pendant ce temps, le général Sébastiani se portait sur Ueltzen ; il chassa de Gros-OEsingen un parti de six cents cosaques, qui se reploya sur Sprakensehl, où l'ennemi avait réuni quinze cents cavaliers. Le général Sébastiani les fit aussitôt charger et enfoncer ; on leur a tué vingt-cinq hommes, blessé beaucoup plus, et pris une vingtaine de cosaques ; les fuyards ont été poursuivis jusque près d'Ueltzen.
Le général Vandamme commande à Brême ; il a sous ses ordres les trois divisions Dufour, Saint-Cyr et Dumonceau.
L'effervescence des esprits se calme dans la trente-deuxième division militaire ; la quantité de forces qu'on voit arriver de tous côtés, les exemples sévères qu'on a faits sur les chefs des complots, mais surtout le peu de monde que l'ennemi a pu montrer sur ce point, ont comprimé la malveillance.
Le duc de Reggio est parti le 23 de Mayence pour prendre le commandement du douzième corps de la grande-armée.
Au 24, la plus grande partie de l'armée avait passé les montagnes de la Thuringe.
Le roi de Saxe ayant jugé convenable de s'approcher le plus possible de Dresde, s'est porté sur Prague.
S. M. l'empereur est parti le 24, à huit heures du soir, de Mayence.
Le duc de Dalmatie a repris les fonctions de colonel-général de la garde. S. M. a envoyé à Wetzlar le duc de Trévise pour organiser le corps polonais du général Dombrowski, et en former deux régimens d'infanterie, deux régimens de cavalerie et deux batteries d'artillerie. S. M. a pris ce corps à sa solde depuis le premier janvier.
Le prince d'Eckmühl s'est rendu dans la trente-deuxième division militaire, pour y exercer, vu les circonstances, les pouvoirs extraordinaires délégués par le sénatus-consulte du 3 avril.
Le 25 avril 1813.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
La place de Thorn a capitulé ; la garnison retourne en Bavière ; elle était composée de six cents Français et de deux mille sept cents Bavarois : dans ce nombre de trois mille trois cents hommes, douze cents étaient aux hôpitaux. Aucun préparatif n'annonçait encore le commencement du siége de Dantzick : la garnison était en bon état et maîtresse des dehors. Modlin et Zamosk n'étaient point sérieusement inquiétés. A Stettin, un combat très-vif avait eu lieu. L'ennemi, ayant voulu s'introduire entre Stettin et Dam, avait été culbuté dans les marais, et quinze cents Prussiens y avaient été tués ou pris.
Une lettre reçue de Glogau faisait connaître que cette place, au 12 avril, était dans le meilleur état. Il n'y avait rien de nouveau à Custrin. Spandau était assiégé : un magasin à poudre y avait sauté, et l'ennemi ayant cru pouvoir profiter de cette circonstance pour donner l'assaut, avait été repoussé après avoir perdu mille hommes tués ou blessés. On n'a point fait de prisonniers, parce qu'on était séparé par des marais.
Les Russes ont jeté des obus dans Wittenberg, et brûlé une partie de la ville. Ils ont voulu tenter une attaque de vive force qui ne leur a point réussi. Ils y ont perdu cinq à six cents hommes.
La position de l'armée russe paraissait être la suivante : un corps de partisans, commandé par un nommé Dornberg qui, en 1809, était capitaine des gardes du roi de Westphalie, et qui le trahit lâchement, était à Hambourg et faisait des courses entre l'Elbe et le Weser. Le général Sébastiani était parti pour lui couper l'Elbe.
Les deux corps prussiens des généraux Lecoq et Blucher paraissaient occuper, le premier, la rive droite de la Basse-Saale ; le second, la rive droite de la Haute-Saale.
Les généraux russes Wintzingerode et Wittgenstein occupaient Leipsick ; le général Barclay de Tolly était sur la Vistule, observant Dantzick ; le général Saken était devant le corps autrichien, dans la direction de Cracovie, sur la Pilica.
L'empereur Alexandre avec la garde russe, et le général Kutusow ayant une vingtaine de mille hommes, paraissaient être sur l'Oder ; ils s'étaient fait annoncer à Dresde pour le 12 avril, ils s'y étaient fait depuis annoncer pour le 20 : aucune de ces annonces ne s'est réalisée.
L'ennemi paraissait vouloir se maintenir sur la Saale.
Les Saxons étaient dans Torgau.
Voici la position de l'armée française :
Le vice-roi avait son quartier-général à Mansfeld, la gauche appuyée à
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