Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
Wurtzbourg ; son avant-garde débouchait des montagnes de la Thuringe.
Le duc de Raguse a porté le 22 mars son quartier-général à Hanau ; ses divisions s'y réunissaient.
Au 30 mars, l'avant-garde du corps d'observation d'Italie était arrivée à Augsbourg. Tout le corps traversait le Tyrol.
Le 27, le général Vandamme arrivait de sa personne à Brème. Les divisions Dumonceau et Dufour avaient déjà dépassé Wesel.
Indépendamment de l'armée du vice-roi, des armées du Mein et du corps du roi de Westphalie, il y aura dans la première quinzaine d'avril, près de cinquante mille hommes dans la trente-deuxième division militaire, afin de faire un exemple sévère des insurrections qui ont troublé cette division.
Le comte de Bentink, maire de Varel, a eu l'infamie de se mettre à la tête des révoltés. Ses propriétés seront confisquées, et il aura, par sa trahison, consommé à jamais la ruine de sa famille.
Pendant tout le mois de mars, il n'y a eu aucune affaire. Dans toutes les escarmouches, dont celle du 28 (à Werden) est, de beaucoup, la plus considérable, l'armée française a toujours eu le dessus.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
SITUATION DES ARMÉES FRANÇAISES DANS LE NORD, AU 5 AVRIL.
Les nouvelles de Dantzick étaient satisfaisantes. La nombreuse garnison a formé des camps en dehors. L'ennemi se tenait éloigné de la place, et ne paraissait pas en disposition de rien tenter. Deux frégates anglaises s'étaient fait voir devant la place.
A Thorn, il n'y avait rien de nouveau. On y avait mis le temps à profit pour améliorer les fortifications.
L'ennemi n'avait que très-peu de forces devant Modlin ; le général Daendels en a profité pour faire une sortie, a repoussé le corps ennemi, et s'est emparé d'un gros convoi, où il y avait entre autres cinq cents boeufs.
La garnison de Zamosc est maîtresse du pays à six lieues à la ronde, l'ennemi n'observant cette place qu'avec quelque cavalerie légère.
Le général Frimont et le prince Poniatowski étaient toujours dans la même position sur la Pilica.
Stettin, Custrin et Glogau étaient dans le même état. L'ennemi paraissait avoir des projets sur Glogau dont le blocus était resserré.
Le corps ennemi qui, le 27 mars, a passé l'Elbe à Werden, et dont l'arrière-garde a été défaite le 28 par le général Montbrun, et jetée dans la rivière, s'était dirigé sur Luxembourg.
Le 29, le général Morand partit de Brême, et se porta sur Lunebourg, où il arriva le premier avril. Les habitans, soutenus par quelques troupes légères de l'ennemi, voulurent faire résistance ; les portes furent enfoncées à coups de canon, une trentaine de ces rebelles passés par les armes, et la ville fut soumise.
Le 2, le corps ennemi qu'on supposait de trois à quatre mille hommes, cavalerie, infanterie et artillerie, se présenta devant Lunebourg.
Le général Morand marcha à sa rencontre avec sa colonne, composée de huit cents Saxons, et de deux cents Français, avec une trentaine de cavaliers et quatre pièces de canon. La canonnade s'engagea. L'ennemi avait été forcé de quitter plusieurs positions, lorsque le général Morand fut tué par un boulet. Le commandement passa à un colonel saxon. Les troupes, étonnées de la perte de leur chef, se replièrent dans la ville ; et après s'y être défendues pendant une demi-journée, elles capitulèrent le soir. L'ennemi fit ainsi prisonniers sept cents Saxons et deux cents Français. Une partie des prisonniers ont été repris.
Le lendemain, le général Montbrun, commandant l'avant-garde du corps du prince d'Eckmühl, arriva à Lunebourg. L'ennemi, instruit de son approche, avait évacué la ville en toute hâte et repassé l'Elbe. Le prince d'Eckmühl, arrivé le 4, a forcé l'ennemi à retirer tous ses partis de la rive gauche de l'Elbe, et a fait occuper Stade.
Le 5, le général Vandamme avait réuni à Brême les divisions Saint-Cyr et Dufour. Le général Dumonceau, avec sa division, était à Minden.
Le vice-roi a rencontré, le 2 avril, une division prussienne en avant de Magdebourg sur la rive droite de l'Elbe, l'a culbutée, l'a poursuivie l'espace de plusieurs lieues, et lui a fait quelques centaines de prisonniers.
La brigade bavaroise, qui fait partie de la division du général Durutte, a eu, le 29 mars, une affaire à Coldiz avec la cavalerie ennemie. Cette infanterie a repoussé toutes les charges que l'ennemi a tentées sur elle, et lui a tué plus de cent
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