Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
l'embouchure de la Saale, occupant Calbe et Bernbourg, où est le duc de Bellune. Le général Lauriston, avec le cinquième corps, occupait Asleben, Sondersleben et Gerbstet. La trente-unième division était sur Eisleben, la trente-sixième et la trente-cinquième étaient en arrière en réserve. Le prince de la Moskwa avait son corps en avant de Weymar. Le duc de Raguse était à Gotha ; le quatrième corps, commandé par le général Bertrand, était à Saalfeld ; le douzième corps, sous les ordres du duc de Reggio, arrivant à Cobourg.
La garde est à Erfurt, où l'empereur est arrivé le 25 à onze heures du soir. Le 26, S. M. a passé la revue de la garde, et a visité les fortifications de la ville et de la citadelle. Elle a fait désigner des locaux pour y établir des hôpitaux qui pussent contenir six mille malades ou blessés, ayant ordonné qu'Erfurt serait la dernière ligne d'évacuation.
Le 27, l'empereur a passé en revue la division Bonnet, faisant partie du sixième corps aux ordres du duc de Raguse.
Toute l'armée paraissait en mouvement : déjà tous les partis que l'ennemi avait sur la rive gauche de la Saale se sont déployés.
Trois mille hommes de cavalerie s'étaient portés sur Nordhausen pour pénétrer dans le Hartz, et un autre parti sur Heiligenstadt pour menacer Cassel : tout cela s'est reployé avec précipitation, en laissant des malades, des blessés, et des traînards qui ont été faits prisonniers. Depuis les hauteurs d'Ebersdorf jusqu'à l'embouchure de la Saale, il n'y a plus d'ennemis sur la rive gauche.
La jonction entre l'armée de l'Elbe et l'armée du Mein doit s'opérer le 27 entre Naumbourg et Mersebourg.
Le 28 avril 1813.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
Le quartier-général de l'empereur était le 28 à Naumbourg : le prince de la Moskwa avait passé la Saale. Le général Souham avait culbuté une avant-garde de deux mille hommes qui avait voulu s'opposer au passage de la rivière. Tout le corps du prince de la Moskwa était en bataille au-delà de Naumbourg.
Le général Bertrand occupait Jéna et avait son corps rangé sur le fameux champ de bataille d'Jéna.
Le duc de Reggio, avec le douzième corps, arrivait à Saalfeld.
Le vice-roi débouchait par Halle et Mersebourg.
Le général Sébastiani s'était porté, le 24, sur Velzen ; il avait culbuté un corps de quatre mille aventuriers, commandés par le général russe Czenicheff ; il avait dispersé son infanterie ; il avait pris une partie de ses bagages et de son artillerie, et le poursuivait l'épée dans les reins sur Lunebourg.
Le 30 avril 1813.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
Le 29, l'empereur avait porté son quartier général à Naumbourg.
Le prince de la Moskwa s'était porté sur Weissenfels. Son avant-garde, commandée par le général Souham, arriva près de cette ville à deux heures après midi, et se trouva en présence du général russe Lanskoi, commandant une division de six à sept mille hommes de cavalerie, d'infanterie et d'artillerie. Le général Souham n'avait pas de cavalerie ; mais, sans en attendre, il marcha à l'ennemi et le culbuta de ses différentes positions. L'ennemi démasqua douze pièces de canon ; le général Souham en fit mettre un pareil nombre en batterie. La canonnade devint vive et fit des ravages dans les rangs russes qui étaient à cheval et à découvert, tandis que nos pièces étaient soutenues par des tirailleurs placés dans des ravins et dans des villages. Le général de brigade Chemineau s'est fait remarquer. L'ennemi essaya plusieurs charges de cavalerie : notre infanterie le reçut en carré et par un feu de file qui couvrit le champ de bataille de cadavres russes et de chevaux. Le prince de la Moskwa dit qu'il n'a jamais vu à la fois plus d'enthousiasme et de sang-froid dans l'infanterie. Nous entrâmes dans Weissenfels ; mais voyant que l'ennemi voulait tenir près de la ville, l'infanterie marcha à lui au pas de charge, les schakos au bout des fusils et aux cris de vive l'empereur ! La division ennemie se mit en retraite. Notre perte en tués et blessés a été d'une centaine d'hommes.
Le 27, le comte Lauriston s'était porté sur Wettin, où l'ennemi avait un pont. Le général Maison fit placer une batterie qui obligea l'ennemi à brûler le pont, et il s'empara de la tête de pont, que l'ennemi avait construite.
Le 28, le comte Lauriston se porta vis-à-vis Hall, où un corps prussien occupait une tête de
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