Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
ce titre que nous les publions. Il sera curieux de comparer la peinture de nos revers tracée de la même main qui avait improvisé les brillans bulletins d'Austerlitz, de Iéna et de Friedland.]
SITUATION DES ARMÉES FRANÇAISES DARS LE NORD, AU 30 MARS.
La garnison de Dantzick avait éloigné l'ennemi de toutes les hauteurs d'Oliva, dans les premiers jours de mars.
Les garnisons de Thorn et de Modlin étaient dans le meilleur état. Le corps qui bloquait Zamosc s'en était éloigné.
Sur l'Oder, les places de Stettin, Custrin et Glogau n'étaient pas assiégées. L'ennemi se tenait hors de la portée du canon de ces forteresses. La garnison de Stettin avait brûlé tous les faubourgs et préparé tout le terrain autour de la place.
La garnison de Spandau avait également brûlé tout ce qui pouvait gêner la défense de la place.
Sur l'Elbe, le 17, on avait fait sauter une arche du pont de Dresde, et le général Durutte avait pris position sur la rive gauche. Les Saxons s'étaient portés autour de Torgau.
Le vice-roi était parti de Leipsick, et avait porté, le 21, son quartier-général à Magdebourg.
Le général Lapoype commandait à Wittenberg le pont et la place, qui étaient armés et approvisionnés pour plusieurs mois. On l'avait remise en bon état.
Arrivé à Magdebourg, le vice-roi avait envoyé le 22 le général Lauriston sur la rive droite de l'Elbe. Le général Maison s'était porté à Mockern et avait poussé des postes sur Burg et Ziczar ; il n'a trouvé que quelques pulks de troupes légères, qu'il a culbutés et sur lesquels il a pris ou tué une soixantaine d'hommes.
Le 12, le général Carra-Saint-Cyr, commandant la trente-deuxième division militaire, avait jugé convenable de repasser sur la rive gauche de l'Elbe, et de laisser Hambourg à la garde des autorités et des gardes nationales.
Du 15 au 20, différentes insurrections se manifestèrent dans les départemens des Bouches-de-l'Elbe et de l'Ems.
Le général Morand, qui occupait la Poméranie suédoise, ayant appris l'évacuation de Berlin, faisait sa retraite sur Hambourg. Il passa l'Elbe à Zollenpischer, et le 17, il fit sa jonction avec le général Carra-Saint-Cyr. Deux cents hommes de troupes légères ennemies ayant atteint son arrière-garde, il les fit charger et leur tua quelques hommes. Le général Morand se porta sur la rive gauche, et le général Saint-Cyr se dirigea sur Brème.
Le 24, le général Saint-Cyr fit partir deux colonnes mobiles, pour se porter sur les batteries de Calsbourg et de Blexen, que des contrebandiers aidés des paysans et de quelques débarquemens anglais avaient enlevées. Ces colonnes ont mis les insurgés en déroute et repris les batteries. Les chefs ont été pris et fusillés. Les Anglais débarqués n'étaient qu'une centaine ; on n'a pu leur faire que quarante prisonniers.
Le vice-roi avait réuni toute son armée, forte de cent mille hommes et de trois cents pièces de canon, autour de Magdebourg, manoeuvrant sur les deux rives.
Le général de brigade Montbrun, qui, avec une brigade de cavalerie, occupait Steindal, ayant appris que l'ennemi avait passé le bas Elbe dans des bateaux près de Werden, s'y porta le 28, chassa les troupes légères de l'ennemi, et entra dans Werden au galop. Le quatrième de lanciers exécuta une charge à fond, dans laquelle il tua une cinquantaine de cosaques et en prit douze. L'ennemi se hâta de regagner la rive droite de l'Elbe. Trois gros bateaux furent coulés bas, et quelques barques chavirèrent ; elles pouvaient être chargées de soixante chevaux et d'un pareil nombre d'hommes.
On a pu sauver dix-sept cavaliers, parmi lesquels se sont trouvés deux officiers, dont un aide-de-camp du général Dornberg, qui commandait cette colonne.
Il paraît qu'un corps de troupes légères, d'un millier de chevaux, de deux mille hommes d'infanterie et de six pièces de canon, est parvenu à se diriger du côté de Brunswick, pour exciter à la révolte le Hanovre et le royaume de Westphalie. Le roi de Westphalie s'est mis à la poursuite de ce corps, et d'autres colonnes envoyées par le vice-roi arrivent sur ses derrières.
Quinze cents hommes de troupes légères ennemies ont passé l'Elbe le 27, près de Dresde, sur des batelets. Le général Durutte marche sur eux. Les Saxons avaient laissé ce point dégarni, en se groupant autour de Torgau.
Le prince de la Moskwa était arrivé le 26 avec son quartier-général et son corps d'armée à
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