Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
d'infanterie de la jeune garde du général Dumoutier.
Le 16, la division de la jeune garde commandée par le général Barrois partait également de Dresde.
Le duc de Reggio, le duc de Tarente, le duc de Raguse et le comte Bertrand étaient en ligne vis-à-vis Bautzen.
Le prince de la Moskwa et le général Lauriston arrivaient à Hoyers-Verda.
Le duc de Bellune, le général Sébastiani et le général Reynier marchaient sur Berlin. Ce qu'on avait prévu est arrivé : à l'approche du danger, les Prussiens se sont moqués du règlement du landsturm ; une proclamation a fait connaître aux habitans de Berlin qu'ils étaient couverts par le corps de Bulow ; mais que, dans tous les cas, si les Français arrivaient, il ne fallait pas prendre les armes, mais les recevoir suivant les principes de la guerre. Il n'est aucun Allemand qui veuille brûler ses maisons ou qui veuille assassiner personne. Cette circonstance fait l'éloge du peuple allemand. Lorsque des furibonds, sans honneur et sans principes, prêchent le désordre et l'assassinat, le caractère de ce bon peuple les repousse avec indignation. Les Schlegel, les Kotzbue et autres folliculaires aussi coupables, voudraient transformer en empoisonneurs et en assassins les loyaux Germains ; mais la postérité remarquera qu'ils n'ont pu entraîner un seul individu, une seule autorité, hors de la ligne du devoir et de la probité.
Le comte Bubna est arrivé le 16 à Dresde.
Il était porteur d'une lettre de l'empereur d'Autriche pour l'empereur Napoléon. Il est reparti le 17 pour Vienne.
L'empereur Napoléon a offert la réunion d'un congrès à Prague, pour une paix générale. Du côté de la France, arriveraient à ce congrès les plénipotentiaires de la France, ceux des États-Unis d'Amérique, du Danemarck, du roi d'Espagne, et de tous les princes alliés ; et du côté opposé, ceux de l'Angleterre, de la Russie, de la Prusse, des insurgés espagnols et des autres alliés de cette masse belligérante. Dans ce congrès seraient posées les bases d'une longue paix. Mais il est douteux que l'Angleterre veuille soumettre ses principes égoïstes et injustes à la censure et à l'opinion de l'univers ; car il n'est aucune puissance, si petite qu'elle soit, qui ne réclame au préalable les privilèges adhérens à sa souveraineté, et qui sont consacrés par les articles du traité d'Utrecht, sur la navigation maritime.
Si l'Angleterre, par ce sentiment d'égoïsme sur lequel est fondée sa politique, refuse de coopérer à ce grand oeuvre de la paix du monde, parce qu'elle veut exclure l'univers de l'élément qui forme les trois quarts de notre globe, l'empereur n'en propose pas moins la réunion à Prague de tous les plénipotentiaires des puissances belligérantes, pour régler la paix du continent. S. M. offre même de stipuler, au moment où le congrès sera formé, un armistice entre les différentes armées, afin de faire cesser l'effusion du sang humain.
Ces principes sont conformes aux vues de l'Autriche. Reste à voir actuellement ce que feront les cours d'Angleterre, de Russie et de Prusse.
L'éloignement des États-Unis d'Amérique ne doit pas être une raison pour les exclure ; le congrès pourrait toujours s'ouvrir, et les députés des États-Unis auraient le temps d'arriver avant la conclusion des affaires, peur stipuler leurs droits et leurs intérêts.
Le 22 mai 1813.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
L'empereur Alexandre et le roi de Prusse attribuaient la perte de la bataille de Lutzen à des fautes que leurs généraux avaient commises dans la direction des forces combinées, et surtout aux difficultés attachées à un mouvement offensif de cent cinquante à cent quatre-vingt mille hommes. Ils résolurent de prendre la position de Bautzen et de Hochkirch, déjà célèbre dans l'histoire de la guerre de sept ans ; d'y réunir tous les renforts qu'ils attendaient de la Vistule et d'autres points en arrière ; d'ajouter à celle position tout ce que l'art pourrait fournir de moyens, et là, de courir les chances d'une nouvelle bataille, dont toutes les probabilités paraissaient être en leur faveur.
Le duc de Tarente, commandant le onzième corps, était parti de Bischoffswerda, le 15, et se trouvait, le 15 au soir, à une portée de canon de Bautzen, où il reconnut toute l'armée ennemie. Il prit position.
Dès ce moment, les corps de l'armée française furent dirigés sur champ de Bautzen.
L'empereur partit de Dresde
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