Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
marcha sur Borna et Furstenwalde. Le quartier-général de l'empereur fut à Liebstadt.
Le 10, le maréchal Saint-Cyr se porta du village de Furstenwalde sur le Geyersberg, qui domine la plaine de la Bohême. Le général Bonnet, avec la quarante-troisième division, descendit dans la plaine près de Toeplitz. L'on aperçut l'armée ennemie qui cherchait à se rallier après avoir rappelé tous ses détachemens de la Saxe. Si le débouché du Geyersberg avait été praticable pour l'artillerie, cette armée aurait été attaquée en flanc pendant sa marche ; mais tous les efforts faits pour descendre du canon furent inutiles.
Le général Ornano déboucha sur les hauteurs de Peterswalde, pendant que le général Dumonceau y arrivait par Hollendorff.
Nous avons fait quelques centaines de prisonniers, dont plusieurs officiers. L'ennemi a constamment évité la bataille, et s'est retiré précipitamment dans toutes les directions.
Le 11, l'empereur est retourné à Dresde.
Le 13 septembre 1813.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
Le quartier-général de l'empereur était à Dresde.
Le duc de Tarente, avec les cinquième, onzième et troisième corps, s'était placé sur la rive gauche de la Sprée. Le prince Poniatowski, avec le huitième corps, était à Stolpen. Toutes ces forces étaient ainsi concentrées à une journée de Dresde, sur la rive droite de l'Elbe.
Le comte de Lobau, avec le premier corps, était à Hollendorff, en avant de Peterswalde ; le duc de Trévise, à Pirna ; le maréchal Saint-Cyr, sur les hauteurs de Borna, occupant les débouchés de Furstenwalde et du Geyersberg ; le duc de Bellune, à Altenberg.
Le prince de la Moskwa était à Torgau avec les quatrième, septième et douzième corps.
Le duc de Raguse et le roi de Naples, avec la cavalerie du général Latour-Maubourg, se portaient sur Grossen-Hayn.
Le prince d'Eckmülh était sur Ratzeburg.
L'armée ennemie de Silésie était sur la droite de la Sprée. Celle de la Bohême était : les Russes et les Prussiens, dans la plaine de Toeplitz, et un corps autrichien à Marienberg. L'armée ennemie de Berlin était à Interbock.
Le général français Margaron, avec un corps d'observation, occupait Leipsick.
Le château de Sonnenstein, au-dessus de Pirna, avait été occupé, fortifié et armé.
S. M. avait donné le commandement de Torgau au comte de Narbonne.
Les quatre régimens des gardes-d'honneur avaient été attachés, le premier, aux chasseurs à cheval de la garde ; le deuxième, aux dragons ; le troisième, aux grenadiers à cheval ; et le quatrième, au premier régiment de lanciers.
Ces régimens de la garde leur fournissaient des instructeurs, et toutes les fois qu'on marchait au combat, y joignaient de vieux soldats pour renforcer leurs cadres et les guider. Un escadron de chaque régiment des gardes-d'honneur était toujours de service auprès de l'empereur, avec l'escadron que fournit chaque régiment de la garde ; ce qui portait à huit le nombre des escadrons de service.
Le 17 septembre 1813.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
Le 14, l'ennemi déboucha de Toeplitz sur Nollendorf, et menaça de tourner la division Dumonceau, qui était sur la hauteur. Cette division se retira en bon ordre sur Gushabel, où le comte de Lobau réunit son corps. L'ennemi ayant voulu attaquer le camp de Gushabel, fut repoussé et perdit beaucoup de monde.
Le 15, l'empereur partit de Dresde, et se porta au camp de Pirna. Il dirigea le général Mouton-Duvernet, commandant la quarante-deuxième division, par les villages de Langenhenersdorf et de Bera, tournant ainsi la droite de l'ennemi. En même temps, le comte de Lobau l'attaqua de front. L'ennemi fut mené l'épée dans les reins tout le reste de la journée.
Le 16, il occupait encore les hauteurs au-delà de Peterswalde. A midi, on se mit à sa poursuite, et il fut délogé de sa position. Le général Ornano fit faire de belles charges à sa division de cavalerie de la garde et à la brigade de chevau-légers polonais du prince Poniatowski. L'ennemi fut poussé et jeté en Bohême dans le plus grand désordre. Il a fait sa retraite avec tant d'activité, qu'on n'a pu lui prendre que quelques prisonniers, parmi lesquels se trouve le général Blucher, commandant l'avant-garde, et fils du général en chef prussien Blucher.
Notre perte a été peu considérable.
Le 16, l'empereur a couché à Péterswalde, et le 17, S. M. était de retour à Pirna.
Thielmann,
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