Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
à l'arme blanche.
La ville de Dresde a été épouvantée et a couru de grands dangers.
La conduite des habitans a été ce qu'on devait attendre d'un peuple allié. Le roi de Saxe et sa famille sont restés à Dresde, et ont donné l'exemple de la confiance.
Le 30 août 1813.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
Le 28, le 29 et le 30, nous avons poursuivi nos succès. Les généraux Gustex, Doumerc et d'Audenarde, du corps du général Latour-Maubourg, ont pris plus de mille caissons ou voitures de munitions, et ramassé beaucoup de prisonniers. Les villages sont pleins de blessés ennemis ; on en compte plus de dix mille.
L'ennemi a perdu, suivant les rapports des prisonniers, huit généraux tués ou blessés.
Le duc de Raguse a eu plusieurs affaires d'avant-garde qui attestent l'intrépidité de ses troupes.
Le général Vandamme, commandant le premier corps, a débouché le 25 par Koenigstein, et s'est emparé, le 26, du camp de Pirna, de la ville et de Hohendorf. Il a intercepté la grande communication de Prague à Dresde. Le duc de Wurtemberg, avec quinze mille Russes, avait été chargé d'observer ce débouché. Le 28, le général Vandamme l'a attaqué, battu, lui a fait deux mille prisonniers, lui a pris six pièces de canon, et l'a poussé en Bohême. Le prince de Reuss, général de brigade, officier de mérite, a été tué.
Dans la journée du 29, le général Vandamme s'est placé sur les hauteurs de la Bohême, et s'y est établi. Il fait battre le pays par des coureurs et des partis, pour avoir des nouvelles de l'ennemi, l'inquiéter et s'emparer de ses magasins.
Le prince d'Eckmülh était, le 24, à Schwerin. Il n'avait encore eu aucune affaire majeure. Les Danois s'étaient distingués dans plusieurs petites affaires.
Ce début de la campagne est des plus brillans, et fait concevoir de grandes espérances.
La qualité de notre infanterie est de beaucoup supérieure à celle de l'ennemi.
Le 1er septembre 1813.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
Le 28 août, le roi de Naples a couché à Freyberg avec le duc de Bellune ; le 29, à Lichtenberg ; le 30, à Zetau ; le 31, à Seyda.
Le duc de Raguse, avec le sixième corps, a couché le 28, à Dippoldiswalda, où l'ennemi a abandonné douze cents blessés ; le 29, à Falkenhain ; le 30, à Altenberg, et le 31, à Zinnwald.
Le quatorzième corps, sous les ordres du maréchal Saint-Cyr, était le 28 à Maxen ; le 29, à Reinhards-Grimma ; le 30, à Dittersdorff, et le 31, à Liebenau.
Le premier corps, sous les ordres du général Vandamme, était le 28 à Hollendorff, et le 29, à Peterswalde, occupant les montagnes.
Le duc de Trévise était en position, le 28 et le 29, à Pirna.
Le général Pajol, commandant la cavalerie du quatorzième corps, a fait des prisonniers.
L'ennemi se retira dans la position de Dippoldiswalda et Altenberg. Sa gauche suivit la route de Plauen, et se replia par Tharandt sur Dippoldiswalda, ne pouvant faire sa retraite par la route de Freyberg. Sa droite ne pouvant se retirer par la chaussée de Pirna, ni par celle de Dohna, se retira sur Maxen, et de là sur Dippoldiswalda. Tout ce qui était en partisan et détaché de Meissen, se trouva coupé. Les bagages russes, prussiens, autrichiens, s'étaient entassés sur la chaussée de Freyberg ; on y prit plusieurs milliers de voitures.
Arrivé à Altenberg, où le chemin de Toeplitz à Dippoldiswalda devient impraticable, l'ennemi prit le parti de laisser plus de mille voitures de munitions et de bagages.
Cette grande armée rentra en Bohême après avoir perdu partie de son artillerie et de ses bagages.
Le 29, le général Vandamme passa avec huit ou dix bataillons le col de la grande chaîne et se porta sur Kulm : il y rencontra l'ennemi, fort de huit à dix mille hommes ; il s'engagea : ne se trouvant plus assez fort, il fit descendre tout son corps d'armée : il eut bientôt culbuté l'ennemi. Au lieu de rentrer et de se replacer sur la hauteur, il resta et prit position à Kulm, sans garder la montagne ; cette montagne commande la seule chaussée ; elle est haute. Ce n'était que le 30 au soir que le maréchal Saint-Cyr et le duc de Raguse arrivaient au débouché de Toeplitz. Le général Vandamme ne pensa qu'au résultat de barrer le chemin de l'ennemi, et de tout prendre. A une armée qui fuit, il faut faire un pont d'or, ou opposer une barrière d'acier : il n'était pas assez fort pour former cette barrière d'acier.
Cependant
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