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Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ben Macintyre
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Il
apprécia ces aventures dans leurs moindres instants. Il étudia la géographie à
Oxford, rejoint l’école des officiers (Officers’ Training Corps), puis, en
1938, il posa sa candidature, qui fut retenue, pour faire son service militaire
au Soudan. Il travailla brièvement comme messager du roi, acheminant les plis
vers les ambassades et les consulats du monde entier. Ce poste était souvent
considéré comme le point de départ d’une carrière dans le renseignement. Le
plus honorable des ancêtres de Cholmondeley était son grand-père maternel,
Charles Leyland, à qui l’on doit le cyprès de Leyland, ou Leylandii, cause de
nombreuses disputes de voisinage à propos de la hauteur des haies. Cholmondeley
avait des ambitions plus prestigieuses : il rêvait de devenir espion,
soldat ou, au moins, administrateur colonial dans une lointaine contrée
exotique. La mort au combat de son frère, Richard, à Dunkerque, enflamma
davantage sa détermination dans sa quête d’action, d’excitation, voire, si
nécessaire, d’une mort en héros.
    Cholmondeley avait beau avoir une âme d’aventurier, il n’en
avait ni la carrure, ni la chance. Il fut nommé au grade de sous-lieutenant
d’aviation dans la Royal Air Force en novembre 1939, mais sa mauvaise vue
lui interdisait de piloter un avion. Encore aurait-il fallu trouver un cockpit
capable d’accueillir son grand corps maladroit. « Cela fut un choc
terrible », d’après sa sœur. Donc, au lieu de s’élancer héroïquement dans
les airs, comme il l’espérait, Cholmondeley fut immobilisé pendant toute la
durée de la guerre, ses longues jambes coincées sous un bureau. Cela aurait
refroidi les ambitions d’un homme ayant moins d’envergure que lui, mais au lieu
de cela, Cholmondeley consacra son imagination débordante et toute son énergie
aux missions secrètes.
    En 1942, il avait été promu au rang de capitaine d’aviation
(provisoire) dans le Département du renseignement et de la sécurité de la RAF,
détaché au MI5. Tommy Argyll Robertson (plus connu sous le surnom de
« Tar » d’après ses initiales), le chef du MI5 qui dirigea la section
B1A du renseignement britannique, chargée de retourner les espions ennemis
capturés pour en faire des agents doubles, recruta Cholmondeley comme
« homme d’idées », le décrivant comme un homme « extraordinaire
et délicieux ». Quand il n’était pas en service, Cholmondeley restaurait
des voitures anciennes, étudiait la reproduction des insectes et chassait la
perdrix au revolver. Il était courtois et poli, voire pathologiquement timide
et secret. Silhouette familière de Whitehall, il battait des bras lorsqu’il se
laissait emporter par son enthousiasme et sautillait le long des trottoirs, tel
un grand oiseau myope et sans ailes. Malgré toutes ses bizarreries,
Cholmondeley était une remarquable tête pensante en matière d’espionnage.
Certaines de ses idées étaient carrément folles. Comme le disait l’un de ses
collègues officier du renseignement, il avait l’« un de ces esprits
subtils et ingénieux qui régurgite constamment les idées les plus fantastiques –
généralement si ingénieuses qu’elles étaient soit impossibles à mettre en
œuvre, soit si compliquées que cela compromettait leur efficacité. Mais,
parfois, elles brillaient par leur simplicité ». Comme Ian Fleming au
service de renseignement de la Royal Navy, Cholmondeley avait pour rôle
d’imaginer l’inimaginable et de le rendre plausible. Officiellement, il était
secrétaire d’une organisation ultra-secrète, le Comité XX (« XX
Committee », ou Twenty Committee), qui était chargé de superviser les
agents doubles et qui fut ainsi nommée car les deux chiffres romains formaient
une double croix (le nom pouvait aussi être un hommage ironique à Charlie
Chaplin, dont le dictateur, dans le film éponyme sorti en 1940, rallie le
peuple sous un drapeau portant le signe XX pour imiter le swastika).
Présidé par John Masterman, un professeur sec et ascétique d’Oxford, le
Comité XX se réunissait tous les jeudis dans les locaux du MI5, au
58 St James’s Street, pour discuter du système d’agents doubles dirigé par
« Tar » Robertson et échafauder de nouveaux plans de désinformation
et d’intoxication visant à transmettre les informations les plus nuisibles
possibles à l’ennemi. Dans le comité, on trouvait des représentants des
services de renseignement de la Navy,

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