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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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capitaine des routiers envoya les survivants du
village combler la fosse avec des pierres et des gravats pour que ses hommes
puissent utiliser un bélier. En haut des hourds, les assiégés ne pourraient les
en empêcher, sauf à tuer leurs parents ou leurs amis.
    Avant de commencer ces grands travaux qui
prendraient du temps, Richard décida d’un assaut. L’expérience lui avait appris
que le vacarme des trompettes et les bravades de ses hommes jurant d’écorcher
et de détrancher les prisonniers terrorisaient souvent les assiégés au point
qu’ils n’avaient plus le courage de se défendre.
    Bien sûr, il y aurait des pertes. Mais les hommes
se remplaçaient facilement et Richard s’inquiétait surtout de l’arrivée des
renforts du vicomte Adhémar, puisque ayant conçu toute sa campagne guerrière
sur la rapidité et la surprise, il avait éclaté l’armée de ses mercenaires en
petites compagnies. Il devait donc prendre Châlus au plus vite pour se mettre à
l’abri dans la forteresse pendant qu’il attendrait de nouvelles troupes.
    Surtout, il était persuadé que la prise de Châlus
serait chose aisée, car, en interrogeant les paysans survivants, il avait
appris que la garnison était insuffisante pour couvrir toute la courtine.
    Une partie de la matinée fut occupée à repérer un
endroit favorable. Vers midi, les arbalétriers et les archers de Richard
noyèrent les remparts de flèches dont beaucoup étaient enflammées pour mettre
le feu aux hourds. Il n’y eut que peu de riposte tant l’adversaire semblait
être dans le plus grand désespoir, aussi Mercadier envoya-t-il les hommes à
pied à l’assaut, avec des échelles.
    Mais Basile et Brun, s’ils avaient été économes de
leurs flèches, ne le furent pas des pierres entreposées sur les hourds. Après
plusieurs échelles brisées et une dizaine d’assaillants meurtris ou morts,
Richard arrêta l’assaut sous les cris de victoire des assiégés.
    Il avait affaire à des hommes plus courageux qu’il
ne l’avait pensé et il était inutile de perdre plus de soldats, conclut-il.
Aussi, dans l’attente de l’arrivée de renforts, décida-t-il du creusement d’une
mine et choisit l’endroit où la muraille reposait sur une levée de terre qui
s’effondrerait facilement.
    Dès le lendemain, les deux mantelets, recouverts
de draps de laine trempés dans la rivière, s’approchèrent de l’enceinte. À
l’abri au-dessous, les sapeurs commencèrent à creuser, tandis que les
arbalétriers tiraient sur les défenseurs qui lançaient des pierres sur les
machines de siège.
    En même temps, les prisonniers du village
construisaient le bélier destiné à enfoncer le pont-levis relevé et la herse.
Comme la main-d’œuvre manquait, Mercadier envoya des hommes capturer les
colporteurs et les pèlerins qui traversaient le pays.
    Au troisième jour, le creusement des mines n’avait
que peu avancé, car les mineurs étaient souvent blessés par les pierres que les
assiégés jetaient sur les mantelets, malgré les tirs des arbalétriers. L’une
des machines avait même été en partie incendiée par un mélange de suif et de
soufre enflammé. Quelques hommes étaient pourtant parvenus à étayer le début
d’un tunnel avec du bois sec entouré de sarments imprégnés de graisse. Quand le
passage serait suffisamment large, ils y mettraient le feu pour provoquer l’écroulement
du pan de muraille au-dessus.
    Le 26 mars, lendemain de l’Annonciation, Richard
entendit la messe donnée par son chapelain dans l’une des maisons transformée
en chapelle. Ce matin-là, le roi d’Angleterre n’avait pas enfilé son lourd
haubert. Il n’y avait plus d’escarmouche avec les défenseurs du château et, la
veille, personne n’avait tiré de flèches ou de carreaux sur eux. Sans doute les
assiégés n’en avaient-ils plus, avait conclu Mercadier.
    — Dans combien de temps la place sera-t-elle
à nous ? lui demanda Richard avec impatience, en sortant du service
religieux.
    Il détestait cette guerre de machines dans
laquelle s’illustrait si bien son vieil ennemi Philippe, le roi de France. Lui
aurait aimé que l’adversaire fasse une sortie, que tout se règle dans un
sanglant face à face, à la hache et à l’épieu.
    — Dans deux jours, trois au plus, la mine
provoquera une brèche dans la muraille, noble sire. Je ne peux utiliser le
bélier pour l’instant, car trop de nos hommes ont été blessés. Tant que mon
lieutenant

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