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Peines, tortures et supplices

Peines, tortures et supplices

Titel: Peines, tortures et supplices Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anonymous
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moins quinze minutes, à la maison d'arrêt. Il était descendu d'une voiture spéciale avec laquelle il était venu de Paris, et qui était destinée à transporter le condamné.
    «M. l'aumônier a été averti, et avant six heures M. l'abbé Folley entrait dans la cellule de Poncet pour lui annoncer que la justice des hommes allait avoir son cours.
    «Le condamné s'est jeté au cou de cet excellent ecclésiastique en s'écriant: «Je suis tout prêt, monsieur l'aumônier. Je vais vous procurer là une terrible corvée; mais vous savez ce que je vous ai promis; vous n'aurez pas le moindre désagrément avec moi. Je ne vous ferai pas de peine. Je suis résigné.»
    «Poncet a entendu la messe, dit M. l'abbé Folley; il a ensuite supporté les apprêts de la toilette avec assez de calme. Quand il a vu approcher celui qui devait lui couper les cheveux derrière la tête: «Ah! c'est vous, lui a-t-il dit, qui êtes aujourd'hui mon coiffeur? c'est très-bien; faites votre métier.»
    «Cependant, lorsque cette opération s'exécutait, les cheveux du condamné, qui les avait un peu plats, se sont visiblement soulevés au-dessus du front. Les ciseaux ont fait ensuite une large entaille dans le haut de la chemise, sur laquelle l'exécuteur a jeté un vêtement bleu en forme de blouse. Avant ces opérations, Poncet s'était laissé lier les mains et les pieds sans aucune résistance.
    «Poncet, d'un ton de voix ému, a dit adieu, en passant, aux personnes qui l'avaient gardé dans la prison. Puis il a descendu avec résolution l'escalier qui conduit au vestibule de la maison d'arrêt, où on l'a fait monter, avec M. l'abbé Folley et deux gendarmes, dans la voiture que l'exécuteur avait conduite à la maison d'arrêt. Elle avait la forme d'un cabriolet, par devant, et la forme d'un fourgon couvert par derrière. Au lieu de vasistas, on avait pratiqué des trous ronds sur les côtés.
    «À sept heures moins un quart, les deux battants de la prison se sont enfin ouverts. Une rumeur prolongée est partie de la foule, et la voiture, escortée par six gendarmes à cheval, commandés par un maréchal-des-logis, s'est dirigée, au grand trot, vers le lieu du supplice.
    «Après avoir traversé l'avenue de Paris, on a suivi la rue des Chantiers, qui est très-longue et qui aboutit à la barrière d'octroi du même nom.
    «On a dépassé, à gauche, le champ de course de Porchefontaine, et l'on s'est arrêté un peu plus à droite sur la route de Sceaux.
    «Là se trouve l'entrée d'un bois appelé le bois du pont Colbert . Entre la route et l'entrée de ce bois, qui est fermé de toutes parts, on a laissé libre un espace de douze mètres carrés. C'est sur cet étroit emplacement, borné de trois côtés par les barrières du bois, que l'échafaud avait été dressé la nuit précédente, à l'aide de flambeaux.
    «Comme on avait su que l'exécution était pour ce matin, les habitants de Montreuil, près Versailles, dont les maisons sont situées sur une hauteur, examinaient de loin ces quelques hommes qui, à l'aide de flambeaux vacillants, préparaient la fatale machine.
    «Un piquet d'infanterie avait gardé l'échafaud toute la nuit.
    «Le condamné est monté sur la plate-forme par le côté qui regardait la route ayant la face tournée vers le bois du Pont-Colbert. Il a gravi les marches d'un pas assuré, entre un aide et l'exécuteur. M. l'abbé Folley marchait devant eux en surplis et en camail avec un christ à la main. Parvenu en haut, Poncet s'est agenouillé pour baiser le christ, et au moment où il se relevait, l'abbé Folley l'a embrassé, suivant le désir du condamné. Poncet a protesté de son innocence et il a salué les spectateurs par de petits mouvements de tête. À ce moment, il avait les yeux hagards, et la pâleur de son visage était extrême.
    «L'exécuteur a ôté à Poncet la blouse jetée sur ses épaules, et le condamné, saisi par les aides, a été rapidement bouclé à la planche à bascule; le corps de Poncet s'est abaissé en clin d'œil, et quelques secondes s'étaient à peine écoulées que sa tête tombait, à sept heures, au milieu des frémissements de la foule. Les spectateurs, qui étaient très-bruyants, avaient gardé le plus profond silence dès que la voiture du condamné avait paru.
    «Après l'exécution, on a entendu des applaudissements.
    «M. l'abbé Folley, pour ne pas voir l'exécution, a eu à peine le temps de monter dans une voiture particulière qui l'attendait au

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