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Petite histoire de l’Afrique

Petite histoire de l’Afrique

Titel: Petite histoire de l’Afrique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Catherine Coquery-Vidrovitch
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remédier, c’est un facteur qui demeure prégnant pour environ la moitié de la population restée rurale.
    Le relief et la circulation des hommes
    Dans l’ensemble, le continent africain est massif, peu tourné vers la mer. Il est surtout constitué de vastes plateaux d’érosion étagés, qui s’élèvent sensiblement vers l’est, où l’altitude frôle la plupart du temps ou dépasse les deux mille mètres. Le tout étant essentiellement composé d’un socle d’âge primaire, il n’y eut que très peu de plissements (de type alpin tertiaire), hormis lachaîne basaltique du Drakensberg en Afrique sud-orientale ; on y trouve surtout des cassures, comme le Rift et ses volcans ou, en Afrique centro-occidentale, l’axe Fernando Poo-Tibesti, marqué au sud par le mont Cameroun, c’est-à-dire là encore un phénomène volcanique. Le hasard fait que les zones les plus élevées sont situées à proximité des côtes. Elles sont d’ailleurs peu nombreuses : à elle seule, l’Éthiopie compte la quasi-totalité des hauts plateaux situés à plus de 2 000 mètres d’altitude. C’est cette configuration qui valut à l’Afrique la réputation d’être un continent fermé. Peu découpées, souvent rendues peu accessibles par la « barre » océanique et ses très forts courants (avec en sus le danger des requins), les côtes sont a priori peu accueillantes. Elles restèrent d’ailleurs longtemps peu habitées.
    À l’intérieur, en revanche, le continent voit se succéder de vastes bassins hydrographiques : la cuvette centrale du Niger, en Afrique occidentale, inondée pendant la saison des pluies malgré le climat semi-désertique ; l’immense bassin endoréique du Chari-Tchad, celui du fleuve Congo et de ses nombreux affluents traversant la forêt équatoriale, enfin le bassin du Zambèze aux inondations redoutables… Ce réseau hydrographique parfois dense et la platitude des reliefs facilitèrent la circulation en tous sens — entravée seulement par les cloisonnements politiques — des hommes et des caravanes ; d’où un réseau enchevêtré de pistes (par exemple celles qui traversent l’immense désert du Sahara). Grâce aux rivières et aux pirogues, aux pistes et aux caravanes, les contacts furent nombreux et incessants, même s’ils seproduisirent souvent via des relais, entre des populations jalouses de leur territoire.
    Les mouvements de populations, collectifs ou individuels, caractérisèrent l’histoire du continent. Ils furent encouragés par la complémentarité de régions très diversement dotées : le sel et le fer, par exemple, suscitèrent de nombreux échanges internes ; le sel et l’or, des échanges transsahariens ou dirigés vers l’océan Indien ; le cuivre, abondant en Afrique centrale, donna également lieu à des échanges à longue distance. La végétation africaine, contrairement à celle des zones de climat tempéré, est pauvre en sel, aliment pourtant indispensable à la survie humaine. Le sel n’y est produit que dans certaines zones bien délimitées : dans les aires désertiques du Sahara ou du Kalahari, sur quelques côtes à marais salants ou à proximité des lacs. Quant au fer, dès lors que fut adopté l’instrument aratoire de la houe ( daba ), faite d’un manche en bois et d’une lame de fer (apparue très tôt dans les zones sahéliennes), il fallait le chercher là où il se trouvait : autour de Méroé au sud de l’Égypte ancienne, au Maghreb, dans le Niger oriental, sur le plateau du Nigeria central… Les archéologues discutent pour savoir à partir de quand le fer fut exploité au sud du Sahara (les Égyptiens anciens utilisaient un bois très dur) ; il est possible que cela remonte à plus de deux millénaires avant notre ère. L’ancienneté de la sidérurgie subsaharienne serait alors similaire à celle du Moyen-Orient. Des photographies aériennes et par satellite ont permis de repérer les traces et de démontrer l’importance de réseaux d’échanges extrêmement anciens. On ne doit donc en aucun cas imaginer en
    Afrique l’existence, sinon très localisée, de peuplades isolées les unes des autres. Si ce fut parfois le cas, il faut en imputer la cause à l’histoire politique et militaire (guerres intestines, traites des esclaves, etc.), mais certainement pas au caractère prétendument « arriéré » de ses habitants. Ceux-ci, même lorsqu’ils étaient contraints, par prudence ou par manque de moyens,

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