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Petite histoire de l’Afrique

Petite histoire de l’Afrique

Titel: Petite histoire de l’Afrique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Catherine Coquery-Vidrovitch
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terroirs volcaniques) ; des risques séculaires de très longues sécheresses sur une large partie du continent ; des sols souvent ou trop durs (latérite tropicale) ou trop lessivés (argiles latéritiques équatoriales) ; des maladies anciennes et jamais, ou tardivement, éradiquées (paludisme, maladie du sommeil généralisée par la pénétration coloniale, onchocercose, multiples parasitoses) ; des sociétés rurales davantage organisées pour la subsistance que pour le profit, la priorité étant donnée à l’équilibre social (le consensus) plutôt qu’à l’affirmation de l’individu. Parmi les facteurs internes, il faut aussi prendre en compte une histoire démographique malheureuse, résultant en grande partie d’agressions répétées venant de l’extérieur ; d’où la stagnation globale de la population à partir du XVI e  siècle environ jusqu’au début du XX e . Les données environnementales sont donc globalement peu favorables. Les hommes n’ont que plus de mérite à avoir réussi à surmonter (l’Afrique sera sans doute d’ici un siècle le continent le plus peuplé du monde) tous les obstacles mis sur leur chemin par la nature et par une succession d’épisodes coloniaux internes parfois redoutables.
    Dans le second groupe, celui des facteurs externes, les plus déterminants furent les traites des esclaves et les multiples colonisations, de celle amorcée par les Grecs en Égypte à celles dites de l’« impérialisme colonial » européen, en passant par les colonisations arabes, notamment à l’est du continent (sultanat de Zanzibaraux XVIII e et XIX e  siècles), et les grands djihads (guerres saintes) de conquête au XIX e  siècle. Le pire fut sans doute atteint avec le régime de l’apartheid en Afrique du Sud (entre 1947 et 1990).
    Un demi-siècle seulement après les indépendances, tout cela forme un héritage politique et économique, mais aussi idéologique et culturel, qu’il s’agit de bien comprendre si l’on veut le maîtriser et le rendre fécond, d’autant que nous en avons désormais les moyens : nos connaissances sur l’histoire africaine ont fait des bonds de géant au cours des dernières décennies. Jusqu’à l’indépendance, le savoir sur l’Afrique était en effet resté implicitement ou explicitement réservé aux anthropologues, surtout du côté français où dominait (pour les historiens) l’histoire de la colonisation. Mais les travaux historiques se sont multipliés depuis lors. S’ils sont restés, jusque dans les années 1990, très majoritairement dirigés par des universitaires occidentaux, ils ont ensuite de plus en plus été traités par des historiens africains, sur place ou dans les diasporas. La littérature scientifique de langue anglaise, surtout aux États-Unis mais aussi en Afrique, est énorme ; en langue française, les historiens africains sont également devenus majoritaires, ce qui permet de dégager une vision plus globale de l’histoire : aux traditionnels points de vue « eurocentrés » s’ajoutent désormais des perspectives « afrocentrées », souvent fort différentes. Cet apport essentiel (dit « postcolonial ») enrichit et modifie parfois les débats.
     
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    Notes du chapitre 1
    1 . Valentin M UDIMBE , The Invention of Africa. Gnosis, Philosophy, and the Order of Knowledge , Indiana University Press, Bloomington, 1988 ; The Idea of Africa , Indiana University Press, Bloomington, 1994.
    2 . Pour le détail de cette évolution, se reporter à mon ouvrage Enjeux politiques de l’histoire coloniale , Agone, Marseille, 2009, p. 149-156.
    3 . Référérence importante, aimablement communiquée par Laurence de Cock.
    4 . Périple d’Hannon ( VI e ou V e  siècle av. J.-C.), suffète de Carthage, trad. grecque (exercice d’école qui ne correspondit pas à un voyage véritable). Périple de la mer Érythrée (trad. D. L. Casson, 1989) qui évoque la terre d’Azania (au sud de la mer Rouge) et dont la remarque sur le soleil qui change de sens paraît confirmer au moins le franchissement de l’équateur, sinon celui du Cap de Bonne-Espérance.

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    L’environnement et les peuples
    D ans son hypothèse poétique sur les origines de l’humanité, Yves Coppens a raison de mettre l’accent sur l’environnement. Celui-ci joua dans l’histoire africaine un rôle majeur et, compte tenu à la fois des contraintes qu’il impose et de la faiblesse, encore aujourd’hui, des moyens d’y

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