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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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de vous placer chez des religieuses qui vous connaissent déjà. Je vous demande donc seulement ceci : se trouvaient-elles dans la ville ou hors les murs ?
    — Dans la ville, dit-elle vivement.
    — Dans ce cas, je vous logerai chez les bénédictines de Sant Pere de les Puelles. Vous y serez en sécurité. M’attendrez-vous un moment ? Je dois m’entretenir avec Mundina.
    — Je ne sauterai pas par la fenêtre, dit Clara qui ébaucha un sourire. Je vous le promets.
     
    — Tante Mundina, tu es une vraie sorcière ! Tu arrives à faire parler les gens plus facilement que tous les bourreaux qui sont au service des grands de ce monde. Des friandises et de jolies robes. Son grand-père était un homme riche, dit Oliver d’un air triomphal.
    — Pas un manant, assurément, répliqua Mundina.
    — Si sa mère avait été une pauvresse séduite puis abandonnée avec son enfant, comme elle voulait qu’on le crût, nous aurions eu peu d’espoir de découvrir son identité. Mais je savais que ce ne pouvait être vrai.
    — Oui, sa voix, ses intonations ne trompent pas.
    — Même si elle a apparemment tout fait pour les perdre.
    — Je crois qu’elle désirait simplement se mêler aux autres servantes.
    — Ce n’était pas pour nous duper ?
    — Non, expliqua Mundina, je pense qu’elle a essayé de parler ainsi quand elle a commencé à travailler. Après tout, elle savait que l’existence d’antan s’était enfuie à jamais. Mais cela ne vous ferait pas de mal de la lui rendre, monseigneur.
    — Nous verrons, dit Oliver. Bien. Nous connaissons le nom de son grand-père et l’année de sa mort. Découvrir qui étaient ses parents sera assez aisé.
    — Tu penses que le grand-père est mort de la peste ?
    — « Il est mort quand tout le monde est mort autour de lui », voilà ce qu’elle a dit.
    — Elle peut avoir menti.
    — Non, tante Mundina. Je l’ai bien écoutée : je sais quand elle dit la vérité et quand elle ment. Cette fois-ci, c’était la vérité. Elle était à bout de nerfs, Mundina. Elle est épuisée, affamée, folle d’inquiétude et de chagrin. Elle ne pouvait plus lutter. Elle était comme domptée… trop soumise pour mentir. Comme un faucon que l’on a apprivoisé. Grâce à ta voix…
    — Elle t’a bercé et fait trouver plus d’une fois le sommeil, monseigneur. Ça et mon bon lait.
    — Resteras-tu auprès d’elle ? lui demanda-t-il. Sept livres d’aujourd’hui à la Nativité de Notre-Seigneur. Il faudra peut-être voyager.
    Elle réfléchit un instant.
    — Enverras-tu mon fils veiller sur ma maison ? Et le paieras-tu ?
    — Accordé. Ton fils partira dès qu’il en sera capable. Allons chez les sœurs. Il ne faut plus tarder.

CHAPITRE VIII
    — Don Bernat, je n’ai pas le temps d’établir sans le moindre doute possible son identité, dit Oliver. Je ne veux pas qu’il lui arrive quelque chose en attendant. Elle serait en sécurité en Sardaigne, auprès de Sa Majesté la reine.
    Il se trouvait dans le palais royal, plus exactement dans un appartement assigné au rusé et scrupuleux Bernat de Relat, trésorier de la maison de la reine Eleanora. L’homme paraissait regretter de l’avoir invité.
    — Ce qui m’étonne, seigneur Oliver, c’est que vous puissiez vous intéresser au sort d’une petite orpheline.
    Il adressa à Oliver un regard interrogateur qui en disait plus long que ses mots.
    — Même si elle parle comme une comtesse, vous savez pertinemment qu’il est très simple d’apprendre à un enfant intelligent à singer ses supérieurs. C’est une fille de cuisine, seigneur Oliver. Si sa beauté vous tente, vous pouvez l’installer dans un logis à vous sans me demander ma bénédiction.
    Oliver se leva.
    — Je ne suis pas poussé par mes désirs ni ne cherche à obtenir l’aide du trésorier de Sa Majesté pour séduire une servante, Don Bernat. Ce serait faire perdre son temps à un homme de votre rang. Je vous remercie de m’avoir écouté et vous souhaite une bonne journée.
    — Un instant, seigneur Oliver. Si je vous ai offensé, j’en suis sincèrement désolé. Mais vous devez m’accorder, en toute justice, que lorsqu’un homme de votre rang s’intéresse à une fille de cuisine, ce n’est habituellement pas pour son âme.
    — C’est vrai, Don Bernat, je le reconnais humblement. Et peut-être serait-ce le cas si je pensais qu’elle n’est qu’une simple servante.
    — Qui croyez-vous donc

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