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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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respectable. Toute seule, sur la route, entourée de soldats…
    — Voilà qui explique sa frayeur. Et aussi d’autres choses, dit le sergent en éclatant de rire. Mais je ne m’inquiéterais pas pour elle. Tante Mundina est là pour la protéger, et je veillerai à ce que mes gars ne l’approchent pas de trop près. C’est valable également pour ceux qui nous suivent. Mais ça renforce mon opinion, à savoir qu’il vaut peut-être le coup de se joindre à eux.
     
    Le groupe arriva. Il se composait d’un chevalier d’âge mûr, d’un jeune homme qui paraissait être son fils et de dix arbalétriers.
    — Messires, leur dit le chevalier d’un ton affable comme s’il retrouvait des frères perdus de vue depuis longtemps, le bonjour. Êtes-vous en difficulté ?
    Il désigna Miquel, l’air soucieux devant le sabot qu’il tenait dans le creux de sa main.
    — Je n’en suis pas certain, répondit le sergent en se tournant vers Miquel. Alors ?
    — Tout va bien, sergent. Un caillou, rien de plus. La fourchette n’est pas abîmée.
    — Vous rendez-vous à Barcelone ? demanda le chevalier.
    — Effectivement, messire. Et vous-même ?
    — Oui. Nous avons suivi la côte pendant toute la matinée.
    Le visage du chevalier était hâlé comme celui d’un journalier et, puisqu’il était improbable que cet homme eût jamais mis la main à la charrue, le sergent lui trouva l’air rassurant d’un vétéran de plusieurs campagnes militaires.
    — Si vous êtes partis tôt, vous avez dû avoir un temps humide, dit Domingo.
    — C’est exact, répondit le fils avec un sourire ironique. Très humide, même. Mais nous avons rapidement séché, même si nous sommes encore dépenaillés.
    — Bonjour, señores, dit Oliver qui laissa paître sa monture et s’approcha des nouveaux venus.
    — Voici Oliver Climent, messires. Il est responsable de notre expédition.
    — Et mon nom est Asbert de Robau, répondit le chevalier. Ce jeune homme est mon cadet, Gueralt.
    — Votre nom et vos couleurs sont célèbres dans toute cette partie du monde, dit Oliver en adressant un léger signe de tête au sergent. Nous avons de la chance de vous rencontrer. Qu’est-ce qui vous amène ici à une heure aussi matinale ?
    Gueralt parla avant que son père pût prendre la parole.
    — Puis-je émettre une humble proposition ? Si nous devons passer notre temps à échanger des souvenirs de voyageurs, pourquoi ne pas le faire en marchant au lieu de converser ici, sur le bord du chemin ?
    — C’est une excellente idée ! s’écria Asbert de Robau. Joignons nos forces et chevauchons côte à côte. J’avoue avoir maintes fois parcouru cette route, et mon fils et moi avons épuisé tout ce que nous avons à nous dire. Je suis certain qu’il en va de même pour vous autres.
    — C’est tout à fait exact, dit en riant Oliver. Nous apprécierons beaucoup votre compagnie.
    — Si, bien entendu, cela ne vous dérange pas d’être ralentis par des hommes à pied.
    — Aucunement, répondit le sergent. Mais si nous voyons que nous prenons trop de retard, nous nous dirons adieu et éperonnerons nos chevaux.
    — Excellent, conclut Asbert avant que toute la compagnie ne se remette en route.
    — Qu’est-ce qui peut vous jeter sur la route au cœur de l’été ? demanda Oliver.
    — Nous apportons des renforts au navire de Sa Majesté, l’ Alexandria. Ce n’est certainement pas assez pour changer le cours de la guerre, mais c’est tout ce que nous avons à offrir.
    — Il est regrettable que vous n’ayez pu partir plus tôt. Vous auriez rejoint la flotte à Rosas. Cela vous aurait facilité la tâche.
    — C’est vrai, reconnut Asbert, la distance jusqu’à Rosas est moindre et c’est ce que nous avions prévu. Mais la maladie s’est abattue sur nous. J’ai été le premier touché, puis ce fut mon fils aîné, Asbert le jeune, qui devait nous accompagner.
    — J’en suis désolé.
    — Nous avons retardé d’un mois notre départ dans l’espoir d’être tous deux remis mais, si j’ai quitté le lit à temps, ce ne fut pas le cas pour lui. Je suis un vieux soldat, messire, et la mort ne veut pas de moi. La jeunesse est pleine de vie et de sève, mais elle est aussi fragile, ne trouvez-vous pas ?
    — J’espère que votre fils…
    — Il est encore trop faible pour manier l’épée. Je me préparais à partir seul – avec mes hommes, bien entendu –, quand son frère cadet, Gueralt,

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