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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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médecin vous l’aurait appris si vous lui en aviez laissé le temps.
    — Mes excuses, maître Isaac.
    — Ce n’est rien. L’autre personnage était certainement ce maître Geraldo, poursuivit le médecin. Quand Martín de Tudela délirait, il ne cessait de supplier son maître de venir le secourir. Nous lui avons demandé son nom, et il a répondu Geraldo. Apparemment, il n’était pas tenu à la discrétion en ce qui le concernait.
    — Geraldo ? Je m’en souviendrai, dit Oliver.
    — Resterez-vous longtemps à Gérone, monseigneur ? demanda Raquel.
    — Jusqu’à ce que la température baisse assez pour me permettre de partir. Je dois d’abord trouver l’assassin. Puis je reviendrai chercher la femme de mon ami.
    — Un travail fastidieux, dit Isaac, mais pas impossible.
    — Et comment vous y prendriez-vous, maître Isaac ? lui demanda Oliver, amusé.
    — Si je voyais ? Je fouillerais dans les archives des transferts de propriété associés à une dot. Vous me dites que c’est une dame parée de riches habits à la mode. Sa lettre évoque des terres, des achats de vignes et de prairies. Il ne s’agit pas là de paniers de pommes ou de mesures de farine qu’on se procure au marché contre quelques pièces.
    — Une dot ? Pourquoi pas des transactions récentes ?
    — La dot vous indiquera son nom de famille et celui de son mari. Ce qui pourrait s’avérer utile. Également la ville où se situe cette terre.
    — Très utile, en effet.
    — Et je commencerais ici avant d’aller ailleurs.
    — Pourquoi ?
    — Ne vous êtes-vous pas demandé pourquoi le señor Pasqual s’est enfui jeudi soir et n’a réapparu que lundi matin ?
    — Si, mais il lui est déjà arrivé de disparaître dans le cadre d’une mission. Il s’expliquait toujours à son retour.
    — Pour ma part, j’ai toujours été surpris qu’un homme possédant le talent du señor Pasqual se contente d’un modeste emploi à la bourse de commerce, dit Isaac. Mais ceci s’explique s’il avait ainsi la possibilité de vivre caché et de rendre de temps en temps visite à sa femme.
    — Vous avez peut-être raison, reconnut Oliver, mais je crains que nous ne devions encore attendre. Quand j’irai la voir, ce sera pour lui apporter la tête de la crapule qui a tué son mari ! lança-t-il d’un ton sinistre.
    Il se leva et s’inclina.
    — Bien, je dois prendre congé de vous, messires, maîtresse Raquel. Je pars vers l’ouest pour dénicher un assassin.
    — Nous vous souhaitons un bon voyage, dit Isaac.
    — Et une bonne chasse, ajouta Raquel à la surprise de tous.
     
    Leah et Naomi s’étaient empressées de débarrasser les assiettes et d’ôter la nappe. C’était vendredi, et elles avaient encore beaucoup à faire dans la cuisine avant que le soleil ne disparaisse derrière l’horizon. Isaac resta seul dans la cour, près de la fontaine, perdu dans ses pensées.
    Quand la cloche sonna, il réprima un geste d’ennui et appela Ibrahim pour qu’il aille ouvrir.
    — C’est inutile, papa, dit Raquel en dévalant le petit escalier. Il doit déjà dormir. Je vais y aller.
    — Merci, ma chérie.
    — Maîtresse Benedicta aimerait vous voir, papa.
    — Est-elle malade ?
    — Non, papa.
    — Fais-la entrer.
    La mère Benedicta traversa la cour d’un pas rapide et dans un bruissement de jupons qui trahissait son impatience.
    — Je vous demanderai pas pardon de vous déranger, maître Isaac, parce que je crois que vous allez apprécier ce que je vous apporte, dit-elle. Et si c’est pas vous, ça sera monseigneur l’évêque, mais c’est du pareil au même, hein ?
    Elle parlait avec force, comme si le médecin allait contredire chacune de ses paroles.
    — Je vous en prie, maîtresse, prenez un siège. Aimeriez-vous vous rafraîchir ? C’est une chaude journée, et j’imagine que vous avez bravé les ardeurs du soleil pour venir me trouver. Raquel ?
    — Oui, papa. J’ai apporté des boissons fraîches.
    Elle versa deux grands verres d’un mélange de menthe et d’orange et laissa le cruchon sur la table. Puis elle se retira dans le cabinet de son père, d’où elle pourrait suivre discrètement la conversation.
    — Quand le capitaine de la garde de l’évêque a emporté mon client, sans un adieu et sans même me demander ce qu’il me devait, commença Benedicta, j’ai rassemblé ses affaires. Je me suis dit qu’il allait envoyer quelqu’un les chercher, mais

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