Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
Vom Netzwerk:
lignes de défense ?
    — Ce sont ces maudites balistes. On n’abattrait même pas une chaumière avec ça, elles sont tellement mal faites. Ça a un peu secoué les habitants, mais on n’a pas réussi à ouvrir une brèche dans les murs. Et c’est ça qui compte. Maintenant, il faut les affamer. C’est vraiment décourageant. Très lent, aussi. Et puis, il y a les fièvres. Les officiers sont trop malades pour garder les hommes sains en condition. Quand il n’y a rien à faire, il est dur de rester alerte.
    — Combien de morts y a-t-il eu ? Le savez-vous ? À entendre parler les gens, on croirait que la peste est revenue.
    — Oh non, ce n’est rien de tel ! dit l’officier. Rien que les fièvres. La plupart des malades se remettent au bout d’un certain temps. Le nombre des victimes… commença-t-il avant de s’arrêter brusquement. Le roi est sous sa tente. Il n’aime pas que l’on parle constamment de maladie et de mort. Nous allons mettre pied à terre et nous approcher de lui.
     
    — Voici enfin notre page, armé et aux ordres, dit Don Pedro d’Aragon. Si tu avais été avec nous, Yusuf, toi et une douzaine de catapultes bien conçues, nous l’aurions emporté il y a un mois.
    — Votre Majesté, dit Yusuf en s’inclinant très bas, je suis désolé de ne pas avoir été là.
    — Ne prends pas cet air découragé. Tu es à temps pour nous assister au conseil. Souviens-toi, ajouta le roi, que rien de ce qui se dit sous cette tente ne doit être répété sinon à nous-même.
    — Votre Majesté, murmura l’enfant, que l’on m’arrache la langue si je parle de ces choses à quiconque.
    Il s’inclina une fois encore et suivit le roi sous une grande tente convenablement aménagée : il y avait là une table autour de laquelle auraient pu prendre place une douzaine de personnes, voire plus.
    Don Pedro s’assit et adressa un regard cordial à l’assemblée.
    — Écoutons vos rapports, dit-il sans plus de formalités.
    — Le noble Felip de Castre est mort de la fièvre, Votre Majesté, dit l’homme placé à sa droite. Et les seigneurs Otich de Muncada et Pere Galceran de Pinos sont au plus mal.
    — Nous ne pouvons perdre de tels soldats, fit remarquer le roi.
    — Bien d’autres sont malades, reprit l’homme. J’ai dressé une liste, Votre Majesté, souhaiterez-vous la voir ?
    — Combien ?
    — De nobles, Votre Majesté, pour l’heure, cinq. De chevaliers et gentilshommes, quarante-deux, mais certains semblent se remettre. De simples soldats, tellement que nous continuons à les dénombrer. Votre Majesté pourra disposer des chiffres exacts demain matin.
    — Pas avant ?
    — Vers complies, alors, Votre Majesté.
    — Bien. Et les denrées destinées au traitement des malades ?
    Un homme consulta un rouleau.
    — Pour ce qui est du vin, du sucre et des aliments en général, Votre Majesté, nous sommes en meilleure position aujourd’hui. Si la contagion ne perdure pas en automne, nous aurons suffisamment. Quant aux remèdes, le premier vaisseau en a apporté assez pour soigner ceux qui sont aujourd’hui atteints. Mais nous aurons des difficultés si la maladie continue à se répandre. Le deuxième vaisseau en aura peut-être davantage. Mes aides et moi-même examinons les listes dressées par les membres de la maison de Sa Majesté. Il me faut plus d’hommes compétents pour soigner les malades, ajouta-t-il sur le ton de celui qui a fréquemment répété la même chose au cours des derniers temps.
    — Nous craignons qu’après nous être passé de notre page pendant toutes ces semaines, nous ne soyons contraint de vous le donner immédiatement, dit le roi. Ce jeune garçon apprend depuis un an ou deux l’art de la médecine tout autant que celui de la guerre. Yusuf, nous devons te placer là où tu seras le plus utile. Y vois-tu un inconvénient ?
    — Tout ce qui plaira à Votre Majesté, répondit Yusuf. Et j’apporte avec moi, de la part de mon maître et du noble Berenguer, évêque de Gérone, plusieurs coffres emplis de remèdes qui pourront être utiles.
    — Bien. Nous devons nous demander, dit Don Pedro, vu le délai fort long que nécessite une guérison, s’il convient de renvoyer chez eux quelques-uns des malades. On veillerait sur eux jusqu’à ce qu’ils soient assez remis pour revenir. Je parle bien entendu de ceux qui nous sont le plus précieux, sur le champ de bataille et ailleurs. Nous aimerions votre avis sur ce

Weitere Kostenlose Bücher