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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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pour Gérone dans quelques heures, avant vêpres en tout cas. J’y arriverai demain matin. Si je ne découvre rien de plus, je poursuivrai ma route.
    — Il vous faudra alors un budget supplémentaire. Faites une estimation et présentez-la-moi sur-le-champ. Je vais m’assurer que vous disposez des fonds avant votre départ. L’amour de Pasqual pour les rapports écrits a peut-être causé sa perte. Souvenez-vous-en. Si vous voulez me tenir informé, passez par l’évêque.
    Sur ces mots, le trésorier se tourna vers son assistant.
    — Vous m’avez dit que quelqu’un attendait ?
    — Un instant, monseigneur…
    Oliver se sentit congédié et salua.
     
    Les cloches de Gérone sonnaient tierce quand Oliver arriva devant le palais épiscopal. Refusant tout rafraîchissement, il grimpa quatre à quatre les escaliers menant au cabinet de Berenguer et s’assit.
    — Nous l’avons enseveli mercredi, dit l’évêque, occupé à signer des documents. Avec tous les honneurs.
    — Merci, Votre Excellence, répondit Oliver. A-t-on trouvé quelque chose d’intéressant ? Pour ma part, je n’ai rien appris.
    — Des broutilles. J’ai envoyé chercher mon médecin et sa fille, qui ont un petit incident à relater, et Bernat nous apporte le contenu de son sac de voyage. Voilà qui peut nous intéresser. Mais comme il leur faudra un moment pour arriver, je vous suggère de boire et de manger pendant que vous en avez encore la possibilité.
    Il adressa un signe de tête à un serviteur, qui laissa entrer deux garçons de cuisine porteurs de plateaux chargés de pain, de viandes froides, de fromages et de fruits, mais aussi de cruches contenant du vin, de l’eau et une boisson à la menthe bien fraîche.
    — Je vous remercie, dit Oliver après avoir avalé un peu d’eau et placé un morceau de viande sur une tranche de pain. Je n’ai rien pris de la nuit, hormis l’eau d’un ruisseau et une poire à peine mûre volée dans un verger. J’ai faim.
    — Où vous êtes-vous arrêté ?
    — À l’endroit où nous avons trouvé l’orpheline. J’avais dissimulé mon armure et quelques armes.
    Il continua de manger en silence, et Berenguer en profita pour s’octroyer un fruit ainsi que du vin coupé d’eau.
    Leur silence fut rompu quand Bernat sa Frigola, secrétaire de Son Excellence, apporta des papiers. Son scribe le suivait avec un petit coffre.
    — Voici les objets que vous avez demandés, Votre Excellence. Je ne me suis cependant pas arrêté pour retirer la somme d’argent du trésor…
    — Je doute que les pièces elles-mêmes soient importantes, dit Berenguer. Si c’est le cas, le seigneur Oliver pourra les examiner dans le trésor.
    — De l’argent pour les dépenses courantes, dit Oliver, rien de plus. À moins qu’il n’y en ait eu une quantité importante ?
    — Substantielle mais pas inhabituelle, monseigneur. Elle se compose de pièces appartenant à diverses monnaies : le total avoisine les deux cents sous, précisa Bernat. Nous avons aussi des effets personnels, un portrait sur bois et une lettre. En fait, il y en avait deux, mais l’une est codée, de toute évidence. Son Excellence a ordonné qu’on l’envoie à Barcelone. Voici l’autre.
    Sans plus de commentaires, il la tendit à Oliver.
    — Dieu du ciel ! s’écria-t-il. Mon très cher ? Une propriété ? Votre fils ? Saviez-vous qu’il était marié, Don Berenguer ?
    — Non, je ne l’ai même jamais imaginé.
    — Je croyais ne rien ignorer de cet homme, mais il était encore plus discret que je le pensais. Ou peut-être suis-je plus incompétent, ajouta-t-il en baissant la voix.
    — Moi aussi, je pensais le connaître, dit l’évêque.
    — J’aimerais tant qu’il y ait un nom, un lieu. Elle ne signe que d’une initiale.
    — C’est vrai, il n’y a pas un seul nom propre dans toute cette lettre, reconnut Bernat. Au cas où l’on s’en serait pris à sa femme pour avoir un ascendant sur lui ?
    — C’est possible, dit Oliver. Mais très peu de gens devaient savoir qu’il était marié si moi-même je l’ignorais.
    — Ce portrait est-il le sien ? demanda Berenguer. Bernat, vous l’avez ?
    — Oui, Votre Excellence.
    — Montrez-le-lui. Peut-être la connaît-il. Elle pourrait nous en apprendre beaucoup. En tout cas, il faudrait la prévenir de la mort de son époux.
    Oliver prit délicatement le portrait ovale et l’approcha de la fenêtre.
    — L’avez-vous déjà vue ?

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