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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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aisé.
    L’observation et la pratique avaient permis au jeune garçon de se tirer à merveille de ce genre de tâche. Il avait appris la patience et la détermination aux côtés de Raquel. Il s’accroupit auprès du malade et parvint à lui faire avaler la moitié du breuvage. Puis il prit un linge frais et humide pour lui tamponner les joues et le front.
    — Je vais rester auprès de lui, señor, jusqu’à ce qu’il ait tout bu.
    — Tu t’occupes bien des malades, Yusuf. Sa Majesté sera impressionnée, j’en suis persuadé.
    Les tremblements du seigneur cessèrent un instant et il put poser les yeux sur Yusuf.
    — Où est mon serviteur ? fit-il d’une voix rauque. Qui es-tu ?
    — Votre serviteur est malade, monseigneur. Je m’appelle Yusuf.
    — Et qui est Yusuf ? demanda le seigneur Pere.
    — Le page de Sa Majesté. J’ai un peu d’expérience au service des malades, et on m’a demandé de venir aider.
    — J’ai entendu parler de toi, Yusuf le page. Tu es le pupille de Don Pedro, c’est cela ?
    — En effet, monseigneur.
    — Ton père est mort à Valence, pendant le soulèvement. C’était un homme plein d’astuce. Et de valeur. Tu lui ressembles beaucoup.
    Avant même que Yusuf pût répliquer, il ferma les yeux et sombra dans le sommeil.
    — Vous voulez que je le réveille ? demanda Marc.
    — Ne devrait-on pas le laisser dormir ? répondit Yusuf, qui tentait de se rappeler ce que son maître faisait dans ce genre de circonstance.
    — C’est votre décision, jeune maître. Je ne suis qu’un aide.
    Il regarda le garçon et ajouta d’un ton plus doux :
    — Vous pourriez peut-être le laisser dormir jusqu’à ce qu’il s’agite à nouveau. Cela viendra assez vite, je crois.
     
    En début de soirée arriva une convocation de la part de Sa Majesté.
    — Nous avons eu des échos favorables te concernant, dit le roi. Et voici que tu t’occupes d’un homme qui nous est très cher. N’hésite pas à demander de l’aide si son état empire.
    — Oui, Votre Majesté. Je demeurerai à ses côtés et me montrerai très attentionné.
    — N’a-t-on pas besoin de toi auprès des autres patients ?
    — J’ai reçu un assistant très expérimenté. Et quelques-uns des chevaliers sur lesquels je veille sont aujourd’hui en meilleure santé. Ils disent toutefois ne pas être prêts à rejoindre leur campement.
    — Un subterfuge enfantin, dit Don Pedro sur un ton qui n’augurait rien de bon pour certains.
    — Je ne mets pas en cause leur honneur, Votre Majesté, s’empressa d’ajouter Yusuf. Les fièvres les ont affaiblis, mais leur vie n’est pas en péril.
    — Je n’en doute pas. S’il fallait mener bataille, nous sommes persuadé qu’ils ne continueraient pas à se prélasser à l’infirmerie, fit le roi d’un air dédaigneux. Mais dis-moi plutôt quel est ce problème qui t’amène ici, en Sardaigne ?
    Yusuf s’attendait à cette question. Il parla sans hésiter, d’une voix dépourvue de toute expression, car l’évêque l’avait prévenu que Sa Majesté exigerait un rapport et que celui-ci devrait être bref.
    — Pendant l’hiver, Votre Majesté, j’ai assisté mon maître lorsqu’il a soigné un prêtre dominicain au palais épiscopal. Il a découvert que j’étais de Grenade et, à son retour à Barcelone, il a demandé à son supérieur de déposer une plainte relative à ma situation – je vis au Call, mais je suis un homme libre. Il a insisté pour que l’on me renvoie à Grenade ou que je me convertisse.
    — Est-ce tout, Yusuf ?
    — Oui, Votre Majesté.
    — Et c’est pour ça que tu viens ici comme si tu portais ton propre arrêt de mort ? Que demain, avant tierce, soit rédigée une lettre de permission sur laquelle j’apposerai ma signature, dit le roi à son secrétaire.
    Le secrétaire s’inclina et donna à voix basse des instructions à son aide.
    — Yusuf, veille à ce que notre ami, le seigneur Pere Boyll, soit le plus à l’aise possible. C’est non seulement un soldat brave et valeureux, mais aussi le neveu de celui qui a veillé sur nos droits et nous-même lors des derniers événements survenus en Sardaigne. Nous devons beaucoup à sa famille. Tu peux revenir demain chercher ta lettre.
    — Merci, Votre Majesté. Je resterai nuit et jour auprès du seigneur Pere.
    Il s’inclina profondément et quitta la tente royale.
    Don Pedro se tourna vers son secrétaire.
    — Si vous le pouvez, envoyez

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