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Prophétie

Prophétie

Titel: Prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom , Georges-Michel Sarotte
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rétorqua-t-il en se rembrunissant, sont impitoyables envers la vraie religion et nous devons tenir bon. Vous êtes au courant des agissements de Bonner. Je suis contre les mesures draconiennes, je les déteste, en fait, mais elles sont parfois nécessaires. » Un tic fit brièvement tressaillir sa joue.
    « Que croyez-vous, Gregory ? demandai-je. Pensez-vous comme Cranmer que le roi a été désigné par Dieu comme garant de la doctrine de l’Église et que tout doit se plier à ses volontés ?
    — Non. Je pense que la véritable Église chrétienne doit se gouverner elle-même. Ni évêques, ni cérémonies rituelles. Comme dans l’Église primitive, ainsi devrait-il en être à la fin des temps. Et je crois que nous approchons de la fin des temps, conclut-il.
    — J’avais cru deviner que c’était votre conviction.
    — J’en aperçois les signes, je vois les phénomènes étranges qui surviennent partout dans le monde, tels ces énormes poissons que les eaux ont rejetés et la persécution des chrétiens. L’Antéchrist est parmi nous, et c’est le pape. Fini le temps des demi-mesures !
    — Je suis sûr que le livre de l’Apocalypse a été écrit par un faux prophète. Qui a décrit ses rêves et ses fantasmes. »
    Je crus que Harsnet allait sortir de ses gonds, mais il garda son expression de compassion et poussa un profond soupir. « Je vois que vous pensez ce que vous dites, Matthew, et je peux comprendre votre point de vue. Croyez-moi, je rechigne à faire certaines choses… Je regrette, par exemple, la façon dont j’ai été contraint de conduire cette enquête. » Le tic fit tressaillir deux fois sa joue. « J’ai prié avec ferveur ce jour-là et je crois que Dieu m’a répondu, m’a confirmé que je devais garder secrète la vérité sur la mort du malheureux Elliard. Je ne prendsjamais de décision sans préalablement prier. Dieu me répond, et alors je sais que j’ai choisi la bonne voie. Et, en fin de compte, je suis responsable devant Lui, pas devant les mortels, précisa-t-il en souriant. Moi aussi j’ai douté dans ma jeunesse, poursuivit-il avec ferveur. C’est un moment de la vie où tout le monde doute, mais un jour où je priais pour que Dieu éclaire mon jugement, je L’ai senti venir à moi, et ce fut comme si j’avais été tiré d’un rêve. Son amour pour moi m’est devenu évident, comme si mon esprit avait été nettoyé, affirma-t-il d’un ton passionné.
    — J’ai cru jadis éprouver les mêmes sentiments, dis-je avec tristesse.
    — Mais cela n’a pas suffi ?
    — Non.
    — Peut-être cette époque reviendra-t-elle, dit-il en souriant. Après la fin de ces horreurs. » Il hésita, sa timidité réapparaissant. « J’aimerais être votre ami, Matthew. Je suis un ami loyal.
    — Même envers les laodicéens ? demandai-je, en lui souriant.
    — Même envers eux. »
    Je lui serrai la main. Lorsque cette série d’horreurs serait parvenue à son terme, retrouverais-je ma foi ou perdrait-il la sienne ?

29
    I l faisait sombre lorsque je m’engageai sur le Strand , longeant les riches demeures qui s’alignaient de Westminster à Londres, très las après cette longue journée. La douce lumière ambrée des bougies vacillait derrière les fenêtres, éclairant faiblement la route. L’heure du couvre-feu ayant déjà sonné, les passants se faisaient rares, mais, comme toujours à cette époque, je restais sur mes gardes.
    Le temps était encore doux, quoique humide, et les nuages cachaient les étoiles. Il allait pleuvoir. Les points de suture de mon bras me tiraient. Si j’avais le temps, j’irais voir Guy le lendemain pour lui demander quand on pourrait me les enlever. Je voulais également lui parler d’Adam Kite et de la personnalité du meurtrier. Ma conversation avec Harsnet restait dans mon esprit. Si je ne croyais pas que le tueur fût possédé du diable, je n’avais guère de meilleure hypothèse pour expliquer son comportement. Je ne savais pas non plus où et quand il allait de nouveau frapper.
    Lorsque j’entrai dans la maison, je trouvai Orr, l’envoyé de Harsnet, assis dans le vestibule, en train de lire la Bible.
    « Tout est calme, Philip ?
    — Oui, monsieur. J’ai fait plusieurs fois les cent pas dans la rue pour qu’on remarque bien ma présence. Il n’y a que les allées et venues habituelles. Pas mal de juristes, ainsi qu’un colporteur poussant sa voiture et vantant sa marchandise durant presque

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