Quelque chose en nous de Michel Berger
médiatique. Elle vivrait à Munich, aurait deux enfants. Son rôle fantôme dans l’histoire de Michel Berger, son aventure tragique, ne fait que rajouter à la tension qui entoure l’héritage – culturel, médiatique, patrimonial – de ce dernier.
Après la mort de Michel, Beatrice Grimm a donc disparu, ou presque (elle est restée en contact avec Franka Berger), son disque, dont elle aurait écrit les paroles et Michel la musique, est resté inédit. De fait, Michel avait donc proposé à Janik Top de le suivre dans un groupe qu’il aurait eu l’intention de monter en septembre 1992 à Los Angeles avec Jeff Bova, Jimmy Bralower et Beatrice Grimm. Les compositions étaient prêtes, le style, « très rock, guitare, basse, batterie et synthés, voix de fille, gros son, comme ce qu’on entend aujourd’hui », défini. Ironiquement, comme était prêt lui aussi le groupe que montait Daniel Balavoine avec Joe Hammer à Genève à destination de l’Angleterre lorsqu’il est lui aussi disparu. Janik Top était dans la confidence, comme, certainement, Beatrice. Mais pas Jeff Bova, ni Jimmy Bralower. « Je ne me souviens pas de ce projet de groupe. Malgré le délitement de mes neurones, je pense que je me souviendrais d’un truc pareil. » Philippe Rault non plus n’a pas eu de détails : « Michel m’avait dit qu’il allait déménager à Los Angeles et de me tenir prêt parce qu’il allait avoir plein de nouveaux projets. » Tous ceux qui l’ont connu soulignent cette capacité de Michel Berger à gérer ses relations, ses univers, ses projets, commedes ensembles, séparés, cloisonnés, des plans ne se recoupant que rarement, et à sa seule discrétion.
France et Véronique ont continué toutes les deux à le chanter, faire vivre son répertoire, le célébrer chacune à leur façon. Leur admiration, leur chagrin, sont respectables. L’une et l’autre ont beaucoup souffert, été frappées par la maladie, le malheur. France s’est blindée avec un courage exemplaire, qui peut passer pour de la dureté, mais qui n’est que résilience d’une femme qui aura tout enduré, et s’en sera toujours sortie toute seule, avec ses moyens, face à l’adversité. Je ne l’ai plus revue – à peine croisée – depuis le départ de Michel Berger. Contactée via son avocat, Sylvain Jaraud, elle n’a pas souhaité me parler pour ce livre. Je respecte parfaitement ce choix, ce silence, cette défiance peut-être, même si forcément, il me chagrine un peu au regard de notre petite complicité passée. Est-ce pour cela que quelques-uns n’ont pas retourné mes appels, répondu à mes messages après avoir promis de le faire ? J’ai en tout cas choisi de ne publier ici que les faits et les opinions de ceux que j’ai pu interroger directement, on ou off , laissant volontairement de côté les très nombreuses malveillances qui circulent dans les dîners ou que rapportent des témoins de seconde main, même si l’histoire en reste amputée.
Après des années de fâcherie, je m’étais réconcilié avec Véronique une nuit où elle m’a longuement appelé – j’étais seul dans ma cuisine à Pigalle – pour me remercier de lui avoir malgré cela apporté le soutien de France 2 à travers un partenariat pour son spectacle à l’Olympia en 2005. Nous nous sommes revus à l’occasion de son portrait écrit par son neveu Julien Tricard et réalisé par Claude Ardid, que j’ai produit avec Nora Melhli pour la collection « Empreintes » de France 5. Et « Qu’on me pardonne » a été playlisté sur RTL en2010 pour sa simple qualité et nous accompagnons la réédition de ce chef-d’œuvre qu’est Amoureuse . « Nothing personal », disent les Américains, tout de suite après « Never explain, never complain ».
Bernard de Bosson, Philippe Rault, Vanina Michel, acteurs essentiels à divers titres de cette saga Berger, sont des amis de longue date, et pour toujours, comme Yves Simon, Gérard Manset, Georges Lang, Lewis Furey, Mychèle Abraham et Pierre Lescure. J’espère avoir été à toutes, à tous, ainsi qu’à Luc Plamondon, à Grégoire Colart, à Marc Kraftchik, à Gilbert Coullier, à Bernard Saint-Paul, à Serge Pérathoner, à Janik Top, à Philippe Labro, à Jean-Marie Périer, à Françoise Hardy, à Christine Haas, à Marlène Jobert, à Franka Berger, le plus fidèle possible, comme à la mémoire de Michel.
Après tout, nous avons tous et pour longtemps, comme beaucoup d’entre
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