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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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loué ! »

31.
    QUAND NOUS RENTRÂMES À SAINTE-MARIE, nous découvrîmes que l’endroit avait déjà changé d’aspect. On était en train de démonter les tentes royales, les manouvriers enveloppaient soigneusement les riches tapisseries et le précieux mobilier, avant de les charger sur des chariots.
    Un délégué officiel posté dans la cour nous arrêta : « Messieurs, mademoiselle. Un instant s’il vous plaît. Avez-vous des chevaux dans l’église ?
    — Oui.
    — Veillez à les récupérer demain matin de bonne heure. Tout le monde doit se trouver dans la cour avant six heures.
    — Si tôt que ça ?
    — Oui. Le cortège doit arriver à Holme-on-Spalding Moor avant la tombée de la nuit. Le roi veut secouer de ses sandales la poussière d’York.
    — Où allons-nous dormir demain soir ? demanda Barak.
    — Sous la tente, bien sûr. En pleins champs. Le manoir de Holme ne peut contenir que la maisonnée royale… Veuillez m’excuser, monsieur », dit le délégué avant d’interpeller un autre homme qui venait d’entrer. Barak fit un large sourire à Tamasin. « Demain soir tu devras dormir dans la gadoue, Tammy.
    — Les serviteurs de la reine ont toujours eu de bonnes tentes, dit-elle en rejetant la tête en arrière. La plupart du temps, en tout cas ajouta-t-elle en faisant la grimace. » Nous éclatâmes de rire, la perspective de bouger enfin nous ayant mis en joie.
    « Je vais m’enquérir de ce qui est prévu pour Broderick, dis-je à Barak. À tout à l’heure !
    — Vous ne souhaitez pas que je vous accompagne ? »
    J’hésitai. Sans aucun doute n’avais-je rien à craindre en plein jour.
    « Inutile. Je serai en sécurité au milieu des soldats. Je vous verrai au réfectoire dans une heure. »
    Alors que je cheminais en direction de la cellule, je pensais à Giles, rentré chez lui pour effectuer les préparatifs du voyage qui devait se terminer à Londres. Il avait annoncé sa venue au Manoir du roi dès l’aube. J’espérais qu’il nous retrouverait au milieu de la cohue prévisible du lendemain matin.
    Je saluai le sergent Leacon et un autre soldat qui montaient la garde devant la cellule de Broderick.
    « Eh bien, monsieur, s’écria le sergent, on lève enfin le camp ! Ce n’est pas moi qui m’en plaindrai.
    — Ni moi non plus. Que va-t-il se passer avec Broderick ?
    — On doit le transporter dans une voiture en compagnie de Radwinter. Sir William est venu nous en informer. Il est soulagé que Broderick soit enfin déplacé et se retrouve bientôt enfermé à la Tour.
    — Bien. » La nouvelle qui m’avait tant soulagé ne faisait que rapprocher Broderick de la torture et du supplice.
    « Mes hommes et moi chevaucherons à côté de la voiture, qui sera étroitement gardée et roulera tout à fait à l’écart du cortège, expliqua le sergent, le regard grave.
    — Comment va-t-il ?
    — Peu loquace. Comme d’habitude. Radwinter est avec lui en ce moment. Il a repris son poste », ajouta-t-il en faisant la grimace.
    Je regardai par les barreaux du judas. Broderick était allongé sur le lit, tandis que Radwinter, agenouillé près de lui, lui parlait à voix basse. Une bougie était placée près du lit. Une vive lueur brilla dans les yeux de Broderick au moment où il se tourna vers moi. Radwinter se leva, fronça les sourcils et vint déverrouiller la porte. Il me gratifia de son sourire narquois.
    « Messire Shardlake. Nous attendions votre visite avec impatience. Sir Edward et moi finissons par nous lasser l’un de l’autre. »
    J’entrai dans la cellule, où régnait une odeur fétide. « Il se porte bien ?
    — Oui. Il a mangé ses repas comme un gentil garçon. » Je regardai Broderick. Je ne lui trouvai pas bonne mine. Il avait le teint cireux.
    « Il ne fait pas assez d’exercice », dis-je.
    Radwinter secoua vigoureusement la tête. « Personne ne doit l’apercevoir dehors, et il doit rester au secret jusqu’à l’arrivée à Londres. Pour passer le temps, j’ai raconté à sir Edward des histoires de la tour des Lollards et lui ai parlé de certains prisonniers que j’ai connus. »
    Broderick se redressa sur un coude. « Il essaye de m’effrayer en m’expliquant comment, à cause de lui, des gens ont été brûlés vifs ou éviscérés. C’est un soulagement de voir même votre long visage, messire Shardlake. » La touche de mépris aristocratique perceptible dans sa voix me rappela qu’il avait

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