Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
Vom Netzwerk:
ajouta-t-il d’un ton soudain énervé.
    Je le regardai avec une certaine inquiétude, me rappelant le malaise qu’il avait eu à Fulford. Il y eut une agitation autour du portail et Maleverer fit son apparition, nous dominant de toute sa hauteur, l’air furieux.
    « Tudieu ! Que se passe-t-il, maintenant ? Le roi est là… » Il scruta mon visage, puis demanda d’un ton brusque : « Qu’est-il arrivé ?
    — J’ai été attaqué une fois de plus, sir William. Avec ceci. C’était Jennet Marlin.
    — Quoi ? Cette femme ? fit-il, incrédule. Où est-elle ?
    — Elle gît morte devant l’église de Holme. »
    Il planta sur moi un long regard acéré, puis se tourna vers Giles.
    « Que fait là ce vieux type ?
    — Messire Wrenne m’accompagnait. Il m’a sauvé la vie. »
    Giles leva la tête. « J’ai dû l’estourbir. Je n’avais pas le choix. »
    Maleverer tendit la main vers l’arbalète.
    « Elle l’avait volée quand le chariot s’est renversé, expliquai-je.
    — Entrez ! lança-t-il. Tous les deux. »
    Il mena la marche dans l’allée centrale puis nous fit pénétrer dans le grand vestibule. Le roi n’était pas en ce lieu, Dieu merci ! Maleverer nous conduisit dans une pièce du rez-de-chaussée, transformée en cabinet de travail, et s’installa derrière le bureau, tandis que nous restions debout devant lui. Dans la lumière des bougies qui emplissait la pièce, le visage de Wrenne paraissait blême et bouffi.
    « Messire Wrenne pourrait-il s’asseoir, sir William ? Il a subi un grand choc. » Maleverer le regarda et grogna son assentiment. J’approchai une chaise pour le vieil homme.
    « Je vous remercie.
    — Eh bien ? Que s’est-il passé ? »
    Je lui relatai les événements qui s’étaient déroulés sur la colline. Comment Jennet Marlin avait avoué être bien l’auteur des agressions, persuadée que j’avais vu dans le coffret des documents compromettants pour son fiancé. Maleverer s’adossa au dossier de son fauteuil, l’air songeur, puis se tourna vers Giles, qui était resté coi durant tout mon récit. Il désigna du menton la canne que Giles tenait entre ses genoux.
    « Vous lui avez broyé la cervelle avec ça ?
    — Oui. » Il abaissa le regard et tressaillit en découvrant des taches de sang sur ses mains.
    « Qu’avez-vous entendu de ses propos avant de l’assommer ? lui demandai-je.
    — Les derniers mots seulement. Je n’avais pas l’intention de la tuer. Je n’avais jamais tué personne auparavant…
    — Eh bien ! il y a un commencement à tout ! répliqua Maleverer en le toisant. Qu’avez-vous donc ? Vous semblez sur le point de vous pâmer. Vous paraissez bien délicat, pour un avocat.
    — Il a… Il ne va pas bien, dis-je à Maleverer, qui, l’air soudain inquiet, le regarda en fronçant les sourcils.
    — Alors il faut l’emmener hors du manoir. Le roi interdit la présence d’un malade dans la demeure où il se trouve… Garde ! » lança-t-il. Un soldat se précipita dans le bureau et Maleverer désigna Giles d’un grand geste. « Trouvez sa tente et accompagnez-le jusqu’à elle. »
    Le soldat aida Giles à se relever. Celui-ci leva les yeux vers moi. « Désolé », fit-il avant de se laisser raccompagner. Il y eut un moment de silence, puis Maleverer fit rapidement courir son doigt le long du bord de sa barbe, produisant un léger froufrou… Ensuite il se pencha et tira un objet d’un tiroir : le coffret à bijoux, qu’il plaça sur le bureau. Je reconnus la peinture représentant Diane chasseresse habillée à la mode d’il y a cent ans et pointant la flèche de son arc sur un cerf.
    « Je le garde avec moi depuis Sainte-Marie. Je l’ai longuement observé, cherchant à deviner l’identité du voleur. » Il rugit de rire. « J’ai souvent regretté que le coffret ne puisse me révéler ce qu’il avait contenu. » Il secoua la tête. « Sans jamais imaginer que l’auteur du vol ait pu être Mlle Marlin. Je vais faire fouiller sa chambre. Il est possible qu’elle y ait caché les documents.
    — Je ne l’avais pas soupçonnée, moi non plus. Mais elle était désespérée et prête à tout pour faire libérer son fiancé, rien d’autre ne comptait pour elle. Or, une personne désespérée est plus dangereuse que le brigand le plus endurci. On ne sait jamais jusqu’où le désespoir peut conduire, alors qu’un brigand, on s’en méfie toujours.
    — Et elle était

Weitere Kostenlose Bücher