Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
Vom Netzwerk:
quotidiennement une messe pour le repos de leur âme. Quand j’étais gosse, le prêtre de l’église était un Constable.
    — Étaient-ce de bons seigneurs ?
    — Non. C’étaient des gens durs et cupides – Robert Constable le premier. Toutefois il n’a pas hésité à donner sa vie pour défendre ses principes. »
    C’est plus ou moins ce que j’ai dit au sergent Leacon à propos de Broderick, songeai-je. « Il paraît que son squelette est toujours accroché au-dessus de la porte de Hull.
    — En effet. On va le voir… Après la mort de mon père, j’ai vendu la ferme aux Constable, poursuivit-il après un instant de réflexion. Comme dans votre cas, cela n’avait aucun sens pour moi de garder une ferme si loin de mon lieu d’habitation. Vous ne devriez pas vous sentir coupable de vendre la ferme de votre père, Matthew.
    — Non. Vous avez raison.
    — Vous avez été mis à rude épreuve, dit-il en secouant la tête. D’abord le décès de votre père et maintenant ces agressions. Il y en a eu de nouvelles, avez-vous dit ? »
    Je pris une profonde inspiration. « Trois en tout. Y compris l’affaire de l’épine placée sous la selle de ma monture, mais sans compter la fois où j’ai été assommé et où on a volé le contenu de ce fichu coffret plein de documents. Il y a une semaine, on a essayé de m’embrocher, au campement.
    — Grand Dieu ! s’exclama-t-il, les yeux écarquillés.
    — Et puis on a lâché un ours sur mon passage.
    — Seigneur Dieu !
    — Mon agresseur doit croire que j’en sais davantage sur les documents que ce n’est le cas. Je n’ai eu le temps de jeter un coup d’œil que sur quelques-uns d’entre eux, dont le Titulus.
    — Ah oui ?
    — C’est ainsi que j’ai su que vous couriez des risques en en détenant une copie.
    — Maintenant je comprends mieux. Quels autres papiers avez-vous vus ? demanda-t-il, l’air très intéressé. Quand il m’a interrogé, Maleverer m’a affirmé que vous n’aviez pas eu le temps de fouiller dans le coffret.
    — Rien d’important.
    — Ç’a dû le rendre furieux contre vous !
    — Oui. Lui et le Conseil privé.
    — Comment avez-vous supporté toutes ces épreuves ? demanda-t-il d’une voix douce. Ça et, en plus, la scène de Fulford ?
    — On supporte ce que l’on ne peut pas changer… Comme vous avez de bonnes raisons de le savoir, vous plus que quiconque.
    — En effet, acquiesça-t-il en hochant la tête lentement. Le Seigneur place de lourds fardeaux sur nos épaules. Extrêmement lourds pour un être humain, me dis-je dans mes moments de morosité. »
    Je m’agitai sur le banc étroit. Mon cou me faisait de nouveau souffrir. « On devrait retourner au campement, il me semble. La nuit va bientôt tomber.
    — Accordez-moi quelques instants de plus. J’aimerais faire une prière.
    — Bien sûr. Je vais vous attendre près de la tour du feu d’alarme. »
    Je ressortis de l’église. Le soleil était désormais passé sous la ligne d’horizon et le cimetière était plongé dans l’ombre. J’en franchis le porche et contemplai le campement. Des torches et des feux de joie illuminaient les champs et toutes les fenêtres du manoir étaient brillamment éclairées. Le roi et la reine devaient maintenant s’y trouver. Craike s’était sans doute assuré de leur confort.
    Les prières de Giles se prolongeaient. Je palpai les épaisses cordes qui maintenaient bien droite la tour du feu d’alarme. Elles étaient fermement attachées, à un bout à la pointe d’une perche métallique plantée au milieu de l’énorme foyer et, à l’autre, à des pieux fichés dans le sol. Soudain je fus conscient d’une pression dans ma vessie. Je m’assurai que j’étais bien seul en jetant un coup d’œil à l’entour jusqu’aux arbres qui bordaient l’espace dégagé devant le cimetière. Je délaçai mes chausses et soupirai de soulagement au moment où je lâchais un jet d’urine contre la tour. L’opération terminée, je relaçai ma braguette et me retournai. Médusé, je restai figé… Vêtue d’un manteau sombre à capuchon et les lèvres plus pincées que jamais, Jennet Marlin se tenait à dix pieds de moi et pointait une arbalète sur mon cœur.
    Je la fixai, bouche bée. Elle déplaça légèrement l’arme appuyée sur son épaule. Je grimaçai, m’attendant à sentir le carreau me transpercer le corps. Toutefois, alors que sa main se trouvait sur la détente,

Weitere Kostenlose Bücher