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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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elle ne tira pas.
    « Cette fois-ci, je vous tiens ! » lança-t-elle d’une voix tranchante comme une lame.
    Je jetai un coup d’œil par-dessus son épaule vers l’église, masse noire se détachant sur le ciel vespéral, la lumière diffuse de la chapelle faisant rougeoyer les vitraux. Elle eut un rictus et secoua la tête.
    « N’attendez pas d’aide du vieil homme, s’écria-t-elle.
    — Que… que lui avez-vous fait ? »
    Elle me fixa de ses grands yeux ardents, brûlants de colère.
    « J’ai bloqué la porte de l’église en plaçant une barre de bois entre les poignées. Il est enfermé, rien de plus. Je n’ôte la vie que lorsque c’est nécessaire.
    — Et la mienne ? Est-il nécessaire de me l’ôter ? »
    Elle ne répondit pas. L’arbalète trembla un instant dans les bras de la jeune femme, au comble de la tension. Je priai pour que sa main ne dérape pas…
    Je savais que je devais la faire parler le plus longtemps possible, l’empêcher d’appuyer sur la détente. « C’est vous qui avez essayé de m’embrocher dans le campement, vous qui avez libéré l’ours, vous qui avez placé l’épine sous la selle du cheval ?
    — Oui. Quel heureux hasard de vous trouver cette première fois dans le campement ! Je longeais la rivière… » Son regard était devenu haineux. Pourquoi donc ? Que me reprochait-elle ? « Quant à l’ours, sachant par Tamasin que vous étiez allé à York, j’attendais votre retour près des dépendances. J’espérais qu’une occasion se présenterait dans l’obscurité. Alors, quand vous avez traversé l’église, je l’ai longée en courant pour me dissimuler derrière la cage. Ah ! cela fait deux semaines que je vous surveille, ajouta-t-elle d’un ton passionné. Des fenêtres du manoir et depuis le campement, cachée dans certains recoins de la cour. Ce soir, quand, du bivouac, je vous ai vu gravir la colline, je savais que je tenais l’occasion rêvée.
    — L’arbalète vient du chariot renversé.
    — Oui. » Apparemment un peu rassérénée, elle me gardait cependant toujours en joue.
    « J’avais l’impression que quelqu’un me regardait depuis le bois. » Il faut continuer à la faire parler, pensai-je. Il ne faut pas qu’elle s’arrête. « Vous avez tué Oldroyd ?
    — Oui. Oldroyd devait mourir. Il possédait ce fichu coffret. Il a refusé de me le remettre, même quand je lui ai annoncé que je venais de la part de Bernard.
    — Votre fiancé vous a confié une mission. Par conséquent Bernard Locke était bien l’un des conjurés ?
    — Oui. C’est vrai.
    — Mais je croyais que vous souteniez la réforme ?
    — En effet. Bernard regrette ce qu’il a fait. Il voulait qu’on détruise le contenu de ce coffret… D’après lui, cela risquait de mettre le trône en péril. Il s’est repenti. Comme moi, il veut protéger le roi des complots des traîtres. »
    Bernard Locke s’était-il vraiment repenti ? Non, pensai-je, il a utilisé cette femme assotée pour retirer un avantage de la situation.
    Je perçus un mouvement derrière elle. Une forme imposante se dirigeait vers nous en catimini. C’était Giles. Il avait réussi à sortir de l’église et, brandissant sa canne à deux mains, l’air concentré, il s’efforçait de se rapprocher lentement de Jennet Marlin, sans faire de bruit. Je m’obligeai à reporter mon regard sur elle.
    « Bernard m’avait dit que maître Oldroyd d’York était en possession des papiers, qu’il les gardait chez lui dans une cachette. Il m’avait expliqué que je devrais tuer le verrier pour prendre les clefs sur son corps, car il n’accepterait jamais de me les remettre.
    — Vous avez fait basculer cet homme sans défense du haut de son échelle, de sang froid.
    — Je n’avais pas le choix. » Sa voix métallique ne trembla pas. « N’était-il pas un conspirateur qui méritait une mort de traître ? Si son cheval ne s’était pas enfui quand son maître est tombé, j’aurais pris les clefs de sa maison sur son corps, mais la course folle du cheval a déclenché l’alerte.
    — Vous nous avez entendus venir et vous vous êtes cachée dans l’église ?
    — Oui. Vous et ce rustre de Barak avez bien failli me coincer. Heureusement que j’avais réussi à trouver des clefs de l’église. Mais avant même que j’aie pu me rendre chez Oldroyd, voilà que vous apparaissez chargé de ce coffret ! Un coffret à bijoux correspondant à la

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