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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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principale verrouillée et barrée était impossible à ouvrir. Il leva les yeux, mais son regard ne rencontra que le visage mauvais et démoniaque d’une gargouille dégoulinante d’eau. Corbett érafla la terre du bout de sa botte et se dirigea vers le presbytère. Celui-ci avait l’air abandonné, mais, après que le clerc eut tambouriné à la porte, il entendit des pas rapides et le grincement du loquet.
    — Qui est-ce ?
    La voix était rauque, mais teintée de peur.
    — Hugh Corbett, clerc du roi, et mandaté par lui pour enquêter sur la mort de Lawrence Duket.
    La porte s’ouvrit tout d’un coup et une haute silhouette voûtée, tenant une chandelle, s’effaça pour laisser entrer Corbett.
    — Pourquoi une enquête ?
    Corbett dévisagea son interlocuteur et vit des traits fins et émaciés, des yeux brillants, des cheveux clairsemés et une barbe rare. Il éprouva immédiatement un sentiment d’aversion envers cet homme à la robe de bure sale, et, simultanément, un léger sentiment de défiance.
    — Je suis au service du roi, pas au vôtre, rétorqua-t-il sèchement, heureux de voir la main en serre de rapace se crisper sur la chandelle. Qui êtes-vous, au fait ? continua-t-il.
    — Je suis Roger Bellet, répondit l’homme, recteur et prêtre de l’église St Mary-le-Bow.
    Tel un enfant rabroué, il fuit le regard de Corbett et s’en fut allumer d’autres chandelles.
    Corbett se trouvait dans la vaste pièce principale de la maison, dont une porte au fond donnait probablement sur les bureaux et d’autres salles. Après un coup d’oeil aux poutres noircies, il s’avança vers un brasero qui rougeoyait.
    L’endroit avec son sol en terre battue jonché de foin souillé le rebuta. Corbett avait froid, plus froid dans ce presbytère qu’au-dehors. Bellet lui avança un siège et lui offrit du vin, que Corbett refusa. Il n’avait aucune confiance dans l’homme ; par contre, il tendit les mains vers la chaleur du brasero et attendit que le prêtre se fût assis de l’autre côté.
    — En quoi puis-je vous aider, Messire ?
    La voix s’était faite mielleuse, les lèvres arboraient un sourire faux qui dévoilait des chicots jaunis.
    — En me racontant tout ce que vous savez sur Lawrence Duket.
    Bellet fixa le brasero étincelant :
    — Je sais peu de choses, répondit-il. L’après-midi du 13 janvier, Lawrence Duket a poignardé un autre marchand, Ralph Crepyn, dans Cheapside. Il s’est enfui dans cette église pour y chercher asile. Je le lui ai accordé, bien sûr ; il était bouleversé, épuisé et terrifié. Je lui ai donné du vin et du pain, et puis je l’ai laissé dans l’église. J’ai fermé la porte à clef de l’extérieur et lui, il l’a verrouillée de l’intérieur. Puis les gens du guet de la paroisse ont monté la garde. Le lendemain, vers l’heure de prime, juste après l’aube, je suis rentré dans l’église et là, j’ai vu que Duket avait placé la Sainte Cathèdre au-dessous de l’embrasure de la baie et qu’il s’était pendu à une barre de fer. Les gens du guet et moi-même avons immédiatement coupé la corde et descendu le corps, et ensuite nous avons envoyé chercher le coroner de la paroisse qui a appelé des témoins et fait son constat. La suite, vous la connaissez, je suppose. Corbett fit signe que oui.
    — Avez-vous fermé la porte à clef cette nuit-là ?
    Je veux dire, immédiatement après avoir laissé Duket dans l’église ?
    — Non, je suis revenu plus tard. Duket s’était endormi. Ce n’est qu’à ce moment-là que j’ai fermé à clef, répondit Bellet.
    — Où Duket s’est-il procuré la corde pour se pendre ?
    Bellet haussa les épaules.
    — Il y a des tas de cordes dans l’église. Des vieilles, des neuves. On en a constamment besoin pour les cloches. Duket a dû en trouver pour accomplir son terrible suicide.
    — Ces cloches se trouvent dans la tour ? demanda Corbett. À l’extrémité opposée du choeur ?
    Bellet fit signe que oui.
    — Et Duket ? poursuivit Corbett. Qu’avait-il sur lui ? Le prêtre se mordit les lèvres et se cala sur son siège comme si cette question le désarçonnait.
    — Pas grand-chose, murmura-t-il. Les vêtements qu’il portait, son poignard et une bourse avec un peu d’argent. Pourquoi ?
    — Pour rien. Corbett sourit.
    — Pour rien. Simple question. Où se trouve le corps ? demanda-t-il.
    Le prêtre le fixa d’un air étonné.
    — Le corps de

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