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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Duket ? Où est-il ? répéta Corbett. Le prêtre haussa les épaules.
    — Duket s’est suicidé et a été traité en conséquence. L’assistant du shérif l’a fait traîner, attaché par les pieds, sur une peau de boeuf jusqu’à la fosse commune en dehors des murs, et l’y a fait enterrer. C’est le sort habituel réservé à tous ceux qui commettent un tel acte.
    — Personne, interrompit Corbett, personne n’a soulevé d’objection ?
    — Messire, rétorqua Bellet, en le regardant fixement au-dessus des charbons incandescents, Duket s’est suicidé et l’enseignement de l’Église à ce sujet ne souffre aucune discussion.
    Corbett se pinça les lèvres et feignit d’être complètement dérouté par cette affaire.
    — Puis-je jeter un coup d’oeil dans l’église ?
    Le prêtre fit remarquer qu’il faisait nuit et qu’il n’y verrait pas grand-chose. Corbett acquiesça d’un air entendu et promit de revenir le lendemain. Il prit congé, soulagé de quitter ce lieu où planait une sourde menace et de s’éloigner d’une église qui offrait si peu de réconfort tant aux vivants qu’aux morts. Puis il revint tranquillement à la taverne devant laquelle il était passé au début de la soirée ; et, s’engouffrant dans sa chaleur et sa lumière, il s’assit à une table et avala un potage à la viande de boeuf généreusement parfumé d’ail et de poireau, qu’il accompagna d’un pichet de bière forte. Il avait chaud à présent et s’était détendu. Ne se sentant pas de force à affronter le trajet jusqu’à chez lui, il loua une couverture au tavernier ainsi qu’un emplacement où dormir sur le plancher jonché de foin. Il se coucha, épuisé, mais sans pouvoir oublier cette église sombre et son prêtre inquiétant. Il se souvint vaguement d’avoir lu ou entendu quelque chose à propos de St Mary-le-Bow. Un lieu associé au malheur. Mais pourquoi ? D’où tenait-il cela ? Son esprit fatigué cherchait péniblement la réponse lorsque soudain il se rappela un détail troublant. Le prêtre s’attendait à sa visite, presque comme si le roi avait l’habitude d’envoyer un haut responsable de la loi enquêter sur tous les cas de suicides de la ville. Corbett s’interrogeait encore lorsqu’il sombra dans un sommeil profond.

CHAPITRE IV
    Le lendemain Corbett fut réveillé par une des souillons de la taverne. Il se sentait sans énergie et avait la tête lourde après la soirée précédente. Il se réchauffa à l’un des feux de la cuisine en déjeunant de pain de seigle grossier et de petite bière. Puis il ramassa ses affaires et descendit Cheapside. Il s’arrêta à l’échoppe ouverte d’un barbier. Tout en lui rasant barbe et moustache avec un art consommé, celui-ci fournit force détails à la voix mesurée qui le questionnait sur le coroner de la paroisse qui avait rendu son verdict sur la mort de Lawrence Duket. C’était un certain Roger Padgett, un apothicaire qui tenait boutique dans une des ruelles donnant sur Cheapside. Après avoir quitté l’échoppe du barbier, Corbett trouva celle de l’apothicaire : une demeure modeste à deux poutres apparentes, avec, se balançant au-dessus de la porte, une énorme enseigne dorée représentant un mortier et un pilon. Padgett était un petit homme bavard, tout gonflé de son importance à l’idée d’être médecin et coroner, une maigre silhouette prétentieuse revêtue d’une cape écarlate rayée de bleu et doublée de taffetas, qui examina soigneusement l’ordre de mission de Corbett avant de le faire entrer dans la pièce qui lui servait d’officine. Corbett n’avait pas confiance dans les médecins et regardait leur science secrète comme relevant de la supercherie. Il jeta un coup d’oeil dans la salle et pensa que Padgett ne faisait pas exception à la règle. Il y avait une carte du zodiaque sur le sol, et, le long des murs, des étagères pleines de pots en argile clairement étiquetés « baguenaudier », « jusquiame », « digitale » ou « peau d’anguille ». Une large coupe en bois contenait une fine poudre blanche qui le fit renifler et tousser jusqu’à ce que l’apothicaire la recouvrît d’un linge humide.
    Padgett s’assit sur l’unique chaise de la pièce et, sans se soucier des aises de Corbett, le questionna brutalement :
    — En quoi puis-je vous aider, Messire ?
    — En me disant ce que vous savez sur Lawrence Duket et en me précisant comment et où vous

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