Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
agent, répandu la sédition et ordonné la mort de Duket.
    Tout cela pour un rêve et une réalité que vous ne pouvez même pas espérer comprendre.
    — Bêtises ! s’écria Corbett en se levant. Des incantations, des charmes, des sabbats, des rites païens, et maintenant de la haute trahison ! Cela vaut-il la peine d’être enchaînée sur un bûcher à Smithfïeld ? Il lança un regard de colère à Alice et cracha presque :
    — Car c’est cela, le châtiment réservé aux sorciers et aux traîtres !
    Alice lissa les plis de sa robe, ses mains voletant comme de petits oiseaux blancs au-dessus d’un champ vert foncé. Elle regarda Corbett et il vit qu’elle avait repris son calme et que son visage avait recouvré ses couleurs, mais aussi que la lumière et le rire avaient disparu de ses yeux.
    — Votre religion, répliqua-t-elle, peut être importante pour vous, la mienne l’est pour moi. Elle est plus ancienne que le christianisme, elle était pratiquée ici même avant l’arrivée des Romains, mais l’Église l’a forcée à la clandestinité.
    — Pourquoi la trahison, alors ? demanda Corbett. Alice haussa les épaules.
    — Il faut que meure le roi Édouard. Il a écrasé les Gallois et porté gravement atteinte à l’ancienne religion, à ses autels et ses tombeaux en Occident comme il l’avait fait en Palestine. On l’a haï pour avoir tué Montfort et écrasé le mouvement des « Populares », ici, à Londres ! Il mérite la mort ! Il serait mort s’il était entré dans la cité : des archers émérites, postés sur la tour de St Mary-le-Bow, l’auraient abattu. Nous aurions alors saisi nos armes entreposées autour de cette église et donné le signal de la rébellion.
    Alice sourit presque.
    — Nous avons failli réussir, mais il y a eu Duket et ce meurtre stupide de Crepyn. Ce n’est pas tant Crepyn que nous regrettons, bien qu’il fût l’un des nôtres, mais surtout qu’il nous ait fallu supprimer Duket. Nous savons qu’il se doutait de nos buts ultimes et qu’il aurait pu marchander ce qu’il savait contre sa grâce dans l’affaire du meurtre de Crepyn. Peut-être a-t-il délibérément choisi St Mary-le-Bow pour attirer l’attention du gouvernement. Bellet était membre du Pentacle, son cimetière recelait quantité d’armes. Savel, l’agent du roi, avait découvert tout cela et fut exécuté. Nous ne pouvions pas laisser Duket en vie. Il était une menace pour nous tous !
    — Et moi ? demanda Corbett. Alice détourna le regard.
    — Je ne sais pas vraiment.
    Elle parlait d’une voix si basse qu’il l’entendait à peine :
    — En tant que fondatrice du Pentacle, en tant que chef de cette secte, je voulais votre mort, mais en tant que personne, j’étais tourmentée par la sentence et fus soulagée de vous voir vous en tirer sain et sauf. C’est le Pentacle, et non moi, qui a décidé que vous deviez mourir. Par deux fois, nous avons failli réussir dans Thames Street, puis nous vous avons guetté à St Katherine, mais l’adolescent est arrivé trop tôt. Il est mort et son cadavre a attiré trop de gens. Quand Bellet fut arrêté, nous sûmes que vous iriez chez lui. Mais chaque fois, vous vous en êtes tiré sans dommage. Nous vous croyions protégé par un charme et regrettions que vous ne fussiez pas à nos côtés.
    — Vous mentez, hurla presque Corbett. Quelqu’un vous renseignait sur mes faits et gestes ! Qui ?
    Alice aurait pu lui répondre tout de suite, mais elle lui fit signe d’approcher et lui murmura doucement quelques mots à l’oreille. Corbett la regarda fixement, puis sourit froidement avant de se reculer. En s’approchant d’elle, il avait senti ses douces lèvres légères près de son visage et respiré le parfum de ses cheveux et de son corps ; il comprit alors qu’il pourrait encore perdre son âme dans ce doux piège mortel. Il hocha la tête et érafla l’herbe du bout de sa botte.
    — Le reste s’est-il passé comme je l’ai décrit ? demanda-t-il.
    — Oui, dit-elle avec un sourire pincé, comme une petite fille prise en faute.
    — Et les autres ? reprit-il.
    Son sourire s’effaça et elle lui jeta un regard perçant.
    — Votre roi devra les pourchasser, Messire, lança-t-elle sèchement.
    — Ce sera facile. Ils ne sont pas loin, murmura Corbett. Parmi ceux de La Mitre, il y en aura bien un pour flancher.
    — Et moi ? Je n’ai pas peur de mourir, chuchota Alice.
    Corbett croisa le

Weitere Kostenlose Bücher