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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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qu’elle avait vu plus tôt sur la place des Deux-Rennes, marchant derrière le cercueil, en tête du cortège funèbre. Elle se sentit un peu mal à l’aise d’en savoir plus sur lui qu’il ne pouvait s’en douter. Comme si elle avait commis une indiscrétion, bien involontaire pourtant.
    — D’accord, lui répondit-elle. S’il vous plaît, ajouta-t-elle à l’adresse du barman.
    — Très bien, madame. Puis-je vous demander quelle est votre chambre ?
    Meredith lui montra sa clef, puis jeta un coup d’œil au type assis au bar.
    — Merci du conseil, lui dit-elle en anglais.
    — Pas de quoi.
    Meredith oscilla sur son tabouret, hésitant à engager ou non la conversation. Il prit l’initiative en se tournant soudain vers elle pour lui tendre la main par dessus les deux sièges en cuir des tabourets.
    — Au fait, je m’appelle Hal.
    — Et moi Meredith. Meredith Martin.
    Ils échangèrent une poignée de main.
    Le barman posa un rond en papier devant elle, puis un verre rempli d’un vin à la robe veloutée, d’un beau jaune profond. Discrètement, il y adjoignit une note à signer, avec un stylo.
    Consciente qu’Hal l’observait, Meredith but une gorgée. Léger, fruité, légèrement citronné, il lui rappelait les bons vins blancs que Mary et Bill servaient dans les grandes occasions, ou quand elle revenait à la maison le week-end.
    — Il est excellent. Merci.
    — Je vous ressers, monsieur ? demanda le barman à Hal.
    — Merci, Georges, acquiesça Hal, puis il pivota d’un quart de tour, de manière à se retrouver presque face à elle.
    — Alors, Meredith. Vous êtes américaine.
    À peine eut-il dit cela qu’il se remit face au bar d’un air accablé, en passant les doigts dans son épaisse tignasse. Meredith se demanda s’il n’était pas un peu ivre.
    — Pardon, c’est idiot.
    — Il n’y a pas de mal, dit-elle en souriant. Oui, je suis américaine.
    — Vous venez d’arriver ?
    — Tout juste, il y a deux heures. Et vous ?
    — Mon père…, commença-t-il, mais il s’interrompit, et une ombre passa sur son visage. Mon oncle est propriétaire de l’hôtel, reprit-il.
    Sans doute était-ce à l’enterrement du père de Hal qu’elle avait assisté par hasard. Touchée par sa détresse, elle attendit qu’il se tourne à nouveau vers elle.
    — Désolé. La journée n’a pas été fameuse, dit-il en prenant le verre que le barman venait de lui remplir. Vous êtes là pour affaires, ou pour le plaisir ?
    Meredith avait l’impression d’être tombée dans une sorte de pièce surréaliste. Elle savait pourquoi Hal avait cet air égaré, mais ne pouvait le reconnaître. Et lui, en s’efforçant de faire la conversation à une complète inconnue, ratait toutes ses répliques. Le fil de ses pensées était manifestement chaotique et le silence s’étirait étrangement entre les phrases.
    — Les deux, répondit-elle. Je suis écrivain.
    — Journaliste ? s’enquit-il vivement, avec une lueur d’intérêt.
    — Non. Je travaille sur un livre. Une biographie du compositeur Claude Debussy.
    Meredith vit la lueur s’éteindre dans ses yeux et il retomba dans son accablement. Ce n’était pas la réaction qu’elle espérait.
    — C’est un bel endroit, s’empressa-t-elle de dire en regardant autour d’elle. Votre oncle habite-t-il ici depuis longtemps ?
    Elle sentit qu’Hal se crispait.
    — Lui et mon père l’ont acquis ensemble en 2003, finit-il par répondre avec un soupir. Ils ont dépensé une fortune pour le remettre en état.
    Meredith ne trouva pas comment relancer la conversation. Il faut dire qu’il ne lui facilitait pas les choses.
    — Papa n’est venu vivre ici à plein temps que depuis le mois de mai, reprit Hal d’une voix changée. Il voulait s’engager davantage dans la gestion quotidienne du Domaine, mais… il… Il est mort dans un accident de voiture il y a un peu moins d’un mois. C’était son enterrement aujourd’hui.
    — Je regrette, dit Meredith, soulagée de n’avoir plus à feindre l’ignorance, et avançant la main, elle prit celle de Hal d’un geste spontané, sans réfléchir.
    À la façon dont ses épaules se relâchèrent, elle vit qu’il se détendait un peu. Ils restèrent un moment silencieux. Puis elle ôta doucement sa main de la sienne, comme si c’était juste pour prendre son verre.
    — Quatre semaines ? s’étonna-t-elle. Cela paraît long comme délai…
    — Oui. L’autopsie a

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