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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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peuvent être transmis en province et de
ceux dont les discours prononcés en province peuvent être imprimés. Staline se
trouve en dix-neuvième position sur la première et en quinzième sur la seconde.
Dans quelques mois pourtant, son pouvoir sera sans partage.

CHAPITRE XIV
Primus inter pares
    Au début de l’année 1925, qui va marquer la consolidation
du pouvoir de Staline, un premier accrochage, apparemment bénin, se produit
entre ses deux alliés et lui. Le 4 janvier 1925, Zinoviev lui fait
parvenir un projet de résolution proposant de démettre Trotsky du poste de
président du Comité révolutionnaire de la République et du Bureau politique. Le
lendemain, Staline et Boukharine écrivent aux membres du Bureau politique (à l’exception
de Trotsky) : « Il est plus avantageux pour le Parti d’avoir Trotsky
à l’intérieur du Bureau politique comme septième membre qu’à l’extérieur [492] . » De plus,
son exclusion de cet organisme entraînerait d’autres sanctions contre lui et d’autres
opposants occupant des postes importants, ce qui créerait des complications et
des difficultés inutiles. Au même moment, les dirigeants du PC ukrainien
proposent, eux aussi, d’exclure Trotsky. Staline répond à leur secrétaire,
Kviring, qu’au Bureau politique une minorité pense « qu’il faut tout de
suite mettre Trotsky à la porte du Bureau politique en le laissant au Comité
central », face à une majorité qui pense « que Trotsky, maintenu au
Bureau politique, sera moins dangereux [que s’il en est écarté] ». « Personnellement,
ajoute-t-il, feignant la modestie, je me rattache à l’avis de la majorité [493] . » Mais,
dans une lettre au comité régional du Kamtchatka, il accuse Trotsky d’avoir
déformé toute l’histoire de la révolution russe entre février et octobre, de ne
pas être léniniste, malgré ses prétentions, et de vouloir remplacer le
léninisme par le trotskysme. Lors de la réunion du Septuor, il insiste : « Le
moment d’exclure Trotsky n’est pas encore venu. Dans le Parti et dans le pays […]
un tel pas serait mal compris [494] . »
Il préfère attendre.
    C’est alors que Zinoviev et Kamenev tentent une manœuvre
grossière pour écarter Staline. Au Comité central de la mi-janvier 1925
qui destitue Trotsky du poste de commissaire à la Guerre, ils proposent d’y
nommer Staline – qui rejette brutalement une proposition incompatible avec
son maintien à la tête du Secrétariat. Ces désaccords suscitent des rumeurs d’autant
plus dévastatrices que l’appareil du Parti n’est informé de rien. Ainsi, le 23 février,
Staline reçoit une lettre inquiète des dirigeants du PC ukrainien : « La
fissure apparue lors du dernier plénum du Comité central [à la mi-janvier] non
seulement ne s’est pas résorbée, mais elle s’élargit, et on parle aujourd’hui
très nettement de "staliniens" et de "zinoviévistes". »
Or, disent les auteurs de l’épître, qui ne visent absolument pas Staline, leur
protecteur : « Depuis Lénine, il n’y a pas de dirigeants auxquels le
Parti puisse individuellement confier la direction, aussi toute tentative de
certains camarades pour devenir, fondamentalement, des dirigeants individuels
doit être rejetée. » Cette profession de foi, qui en dit long sur le refus
de l’appareil de se soumettre à un homme tout-puissant, vise surtout Zinoviev
et Kamenev que les signataires accusent de vouloir « dresser [les
militants] contre Staline et les autres camarades du groupe dirigeant [495]  ».
    Les deux hommes réfutent ces allégations dans une lettre
furieuse aux autres membres du Septuor. Mais, six semaines plus tard, au début
d’avril, le secrétaire régional de Gomel, en Biélorussie, s’inquiète à son
tour, dans une lettre à Staline, des rumeurs persistantes sur les « désaccords
entre les "staliniens" et les "zinoviévistes", qui
existeraient sur toutes les questions fondamentales de la politique du Parti,
et pas seulement sur le problème de l’attitude à adopter à l’égard de Trotsky [496]  ». Staline
reçoit une lettre identique du président du comité territorial de Toula. Il
leur répond : « Il n’y a eu aucun désaccord au Bureau politique, sauf
sur les mesures à prendre pour museler Trotsky, et moi, du moins, je n’en vois
pas. » Il attribue ces bruits à des carriéristes qui font le tour des
membres du Bureau politique pour se placer auprès d’eux,

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