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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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des
Républiques. On en a trouvé un unique exemplaire dans les archives du comité
régional du PC du Daghestan.
    Le texte en question sera authentifié au cours d’un âpre
débat entre Khrouchtchev et ses adversaires, au Comité central de juin 1957.
Khrouchtchev y demandait à Molotov de s’expliquer sur « la décision de
torturer les détenus pour leur arracher des dépositions. Qui a signé le
document sur les coups et les tortures ? ». Molotov répondit qu’il s’agissait
d’« une décision unanime et secrète du Bureau politique ».
Kaganovitch confirma : « Tous les membres du Bureau politique ont
signé pour appliquer des mesures extrêmes de pression physique à l’encontre des
espions […] le document a été rédigé de la main de Staline et tous l’ont signé. »
Staline l’avait ensuite présenté comme une décision du Comité central, qu’il
avait pris un malin plaisir à faire confirmer par sa réunion de juin [894] .
    Staline a désormais les mains entièrement libres pour
imposer ses décisions, éliminer les hommes qui lui déplaisent, ont fait leur
temps ou le gênent, et les remplacer par ses créatures. Ce plénum de juin est d’ailleurs
suivi d’un nouveau déchaînement de la répression : le 2 juillet,
Staline fait adopter par le Bureau politique une des décisions les plus féroces
de la Grande Terreur. La résolution affirme que « la plus grande partie
des anciens koulaks, déportés […] puis revenus dans leur région d’origine après
expiration de leur peine, apparaissent comme les fauteurs de toutes sortes de
crimes et d’actes de diversion antisoviétiques ». Il faut les enregistrer
tous « afin d’arrêter immédiatement et de fusiller les plus hostiles d’entre
eux après examen administratif de leur affaire par une troïka ». Les moins
hostiles seront déportés. Les destinataires du télégramme ont cinq jours pour
établir la composition de ces troïkas, et le nombre des individus à fusiller et
à déporter [895] .
Le 10 juillet, Khrouchtchev, Premier secrétaire de Moscou, informe Staline
que 33 436 criminels et 7 869 koulaks ayant purgé leur
peine résident dans la province de Moscou. Il en classe au total 8 500 à
fusiller et 32 805 à déporter. La troïka de Moscou comprend Khrouchtchev
et Redens, beau-frère de Staline.
    Une instruction du 30 juillet répartit les victimes en
deux catégories : les gens soumis à arrestation et exécution immédiate, et
ceux qui sont frappés d’un internement de 8 à 10 ans. Ce nettoyage est
censé être effectué en 4 mois. Des données statistiques incomplètes
aboutissent à un quota total de 259 450 personnes à arrêter, dont 72 950
à exécuter. Pour prouver leur zèle, les dirigeants locaux réclament l’augmentation
de leurs quotas. Aussitôt le Bureau politique élève de près de 10 % le
total des gens à arrêter et de plus de 20 % celui des futurs fusillés. Si
les quotas sont fixés à Moscou, les victimes sont, à l’exception des
dirigeants, désignées sur place. Les règlements de comptes personnels vont bon
train : combien de trotskystes, nationalistes bourgeois ou gardes blancs
ne sont en réalité que des voisins dont on lorgne la chambre ou l’appartement,
un contremaître, chef de brigade, directeur ou camarade d’établi auquel on fait
payer un vieux contentieux ? Deux mois plus tard, le Bureau politique
ajoute un lot supplémentaire d’environ 90 000 individus à arrêter (en
majorité à exécuter) et ordonne de fusiller 10 000 détenus du Goulag.
Ses membres sillonnent l’URSS pour organiser l’opération, dont les objectifs
seront revus à la hausse, le tout à mettre en œuvre en quatre mois. Staline
suit personnellement le détail de l’opération et, à cet effet, reçoit Iejov
quasiment chaque fois qu’il se rend au Kremlin. Il le voit ainsi plus d’une
heure le 4 juillet, trois heures le 5 et le 7, entre une heure et deux
heures presque tous les deux jours du 9 au 26 juillet, trois heures les 28
et 31 juillet, trois heures et demie le 29. En deux ans, Iejov passera au
total six cent cinquante heures dans son bureau…
    Staline recourt alors à nouveau aux services du docteur
Valedinski, dont le NKVD vient d’arrêter le fils, peu avant sa consultation. Le
médecin ausculte Staline, puis lui dit : « C’est la dernière fois que
je viens vous voir. Le père est responsable de son fils [896] . » Staline,
étonné, l’interroge,

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